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Citations sur La 5è saison (44)

Pourquoi est ce que je fais ça ?
Toutes ces horreurs ?
Pourquoi est-ce que je fais ça à Maria, à Jenny et à cette femme devant moi? À toutes ces femmes mortes et enterrées, oubliées ou recherchées ?
Toutes ces femmes. Des milliers et des milliers de femmes. Les miennes et celles des autres.
Pourquoi est-ce que j'approche ainsi mon couteau de sa poitrine, dans cette pièce baignée de lumière ?
Pourquoi ai-je versé de l'eau bouillante sur sa jambe gauche pour regarder la peau se détacher par lambeaux alors qu'elle hurlait à la mort ?
Pourquoi est-ce que je lui fais subir ça, et pire encore ?
Tu te demandes pourquoi, n'est-ce pas ?
Et bien moi aussi, à vrai dire.
Et là, c'est le moment où je suis censé parler de mon enfance malheureuse, des agressions sexuelles que j'ai subies, de mon père violente et de ma mère alcoolique, de leur divorce, de médicaments, de brimades, de drogue, de pauvreté et de misère.
Et bien non, rien de tout ça.
Tout ce que je peux dire, c'est ça : j'ai eu une enfance heureuse. J'ai grandi dans une famille normale dans une maison de banlieue aisée normale, avec un grand frère, une petite sœur et deux parents qui s'aimaient et qui ne se sont jamais disputés.
J'ai eu une enfance de fraises du jardin.
De tartines de pain de seigle et de chocolat chaud.
De boulettes de viande faites maison.
C'est vrai.
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Je hurle.
C’est mon dernier cri, la dernière bouffée d’air que je parviens à expulser de mes poumons.
Je suis allongée sur un tapis de racines brûlantes, les branches des arbres s’abaissent vers moi, leurs visages crachent de l’acide sur mes joues et mes yeux, je suis aveugle.
Mais la douleur n’est pas aveugle.
C’est tout ce qui reste à présent.
Avec les masques sculptés des arbres.
Une sensation froide sur mes côtes.
La neige tombe.
Des étoiles blanches tombent sur mon corps nu, l’acier me déchire, mutile mon sexe, mon cri est tout ce qu’il me reste.
Je n’ai même plus la force de hurler.
La forêt est sourde.
Aveugle.
Maman.
J’aimerais que tu ne saches jamais ce qui m’est arrivé.
J’aimerais que tu croies que je suis morte sans peur, sans douleur, entourée de gentilles personnes.
J’aimerais le croire moi-même.
Mais non, quelque chose s’enfonce encore en moi, un bâton affûté, un mille-pattes dont les pattes sont comme mille couteaux qui s’agitent en moi, et je meurs, maman, j’abandonne mon corps aux mouches.
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Est-ce la fin ? Le sang coule sur mon front, mais je continue d’avancer en trébuchant, je sens les racines jaillir du sol froid et s’enrouler autour de mes chevilles, mes mollets et mes cuisses afin de me faire tomber et me livrer aux langues des hydres, des langues de fil barbelé.
Comment ai-je atterri ici ?
Qui suis-je ?
Pourquoi dois-je mourir maintenant ?
Je suis seule.
Mon corps se dissout.
Quelque chose me poursuit.
La moindre racine, la moindre branche, le moindre souffle de vent froid me déchiquettent, boivent mon sang, dévorent mes intestins, mes reins, mon foie et mon cœur.
Maman.
Tu es là.
Je te vois dans la cuisine, et je t’appelle.
– Maman, maman !
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Les branches s’enfoncent en moi. Je suis le froid et la chaleur, il pleut, il neige, il grêle, les hydres hurlent. D’où sortent toutes ces mouches ? Elles veulent pondre leurs oeufs dans mes plaies, déposer des larves dans ce corps qui autrefois était le mien.
Sur les troncs d’arbres, je distingue des visages d’hommes sculptés.
Mon souffle est coupé. Les branches, les aiguilles et les pommes de pin me lacèrent les pieds.
Je veux qu’ils me rattrapent pour que tout s’arrête. Et qu’autre chose, une blancheur, une autre chaleur puissent naître.
J’avance.
Sous la plante de mes pieds, la peau a disparu.
Ne plus rien sentir. Ne plus sentir de branche s’enfoncer en moi.
J’entends des halètements.
L’obscurité.
La solitude.
Un être humain étouffé par sa propre peur.
Un être humain qui refuse d’abandonner, de mourir.
Cet être humain, c’est moi.
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Pourquoi ? Je ne comprends pas.
Mon corps est en feu.
Souffre mille blessures. On m’a écorchée, lacérée, poignardée. J’avance en titubant à travers la forêt. Dans le froid brûlant et la douleur glaçante.
C’est moi.
J’incarne la douleur.
Qu’y a-t-il après ?
Les arbres se penchent sur moi telles des hydres. Leurs têtes enflammées me poursuivent, leurs dents cherchent à me déchiqueter, leur sang empoisonné s’infiltre en moi, tandis qu’un mille-pattes remonte le long de ma cuisse et pénètre mon corps avant de déplier ses tentacules diaboliques.
Je hurle.
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Je me quitte, je vois mon corps nu et détruit qui gît dans une fosse au milieu d’une forêt déserte, et je deviens quelqu’un d’autre, quelqu’un qui plane dans un espace coupé des vivants. Je suis libre, maman, ne suis-je pas libre ?
Je vois quelqu’un s’éloigner de mon corps, le laissant aux vers qui me rongent, et aux arbres qui veulent dévorer la chair que j’habitais.
Quelqu’un sèche le couteau avec des feuilles mortes, puis quitte les lieux.
On m’a tuée, maman, brûlée, déchiquetée, assassinée et violée.
Et je ne suis pas la seule à avoir connu ce destin.
Il faut en finir.
L’hydre doit mourir, bien que sa vie soit éternelle.
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l’accueil du commissariat de Malmö, une porte s’ouvre en grinçant.

Un homme d’âge moyen, si maigre qu’il en paraîtrait malade, au visage tanné comme du cuir, la salue d’un hochement de tête. Il est vêtu d’un pantalon beige et d’une chemise blanche froissée et défraîchie. Ses épaules semblent avoir perdu de leur ampleur au cours des dernières décennies, comme si l’ambition et la curiosité avaient peu à peu cédé la place à la fatigue et à la lassitude.
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Je suis un froid sans fin, je suis la peur que tu ressens au plus profond de ta chair, et je suis en toi, maintenant, je pourrais te faire hurler de terreur, là, assis, ton téléphone à la main
J'ai ce pouvoir.
Et je compte bien l'utiliser.
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Pourquoi ? Je ne comprends pas.
Mon corps est en feu.
Souffre mille blessures. On m'a écorchée, lacérée, poignardée. J'avance en titubant à travers la forêt. Dans le froid brûlant et la douleur glaçante.
C'est moi.
J'incarne la douleur.
Qu'y a-t-il après ?
Les arbres se penchent sur moi telles des hydres. Leurs têtes enflammées me poursuivent, leurs dents cherchent à me déchiqueter, leur sang empoisonné s'infiltre en moi, tandis qu'un mille-pattes remonte le long de ma cuisse et pénètre mon corps avant de déplier ses tentacules diaboliques.
Je hurle.
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Tove est adossée à sa tête de lit, dans sa chambre d’étudiante. Sur son bureau, juste en dessous d’une affiche de Billie Holiday qu’elle a achetée sur eBay, brille la flamme d’une bougie. Elle referme le livre qu’elle vient de lire, un polar débile écrit par un auteur prétentieux de Linköping. Mais elle a beau trouver le roman stupide, elle ne peut pas s’empêcher de le lire. Ses mot s’infiltrent en elle comme un poison. Un poison agréable, stupide et inoffensif. Ici, tout le monde lit des polars.
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