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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre que j'ai acquis avec une amie, il y a plus de trois années, alors que je m'apprêtais à repartir en Corse, à Ajaccio, pour être au quotidien auprès de mon compagnon gravement malade...pour des mois, dont un hiver dans les montagnes.

Ce livre choisi pour le sujet, et pour la photographie noir et blanc, émouvante, représentant une mère riant aux éclats, portant son petit garçon dans les bras; ce dernier s'accrochant à son cou... avec beaucoup d'amour...[cliché de Claudine Doury]

A chaque fois que j'ai tenté de débuter ce récit durant mon exil corse, celui-ci me prenait à la gorge et m'interrompais... Je dis "exil" car il ne s'agissait pas de vacances mais d'un accompagnement ultime ...

Je reprends ce livre aujourd'hui, et ne comprends que trop bien pourquoi je ne parvenais pas à avancer cette lecture, et combien la tristesse me prenait !

J'étais moi-même dans une période où je devais me préparer à la mort imminente de mon compagnon... et dans ce récit, l'auteur doit rejoindre sa maman, âgée de 84 ans, qui doit quitter le HLM où elle vit depuis 40 ans, qui doit être démoli...

Cette maman-courage est arrivée en France dans les années 60 , venant d'Algérie. Il est bien sûr question d'exil, de déracinement, mais aussi du grand âge de cette maman qui s'éloigne sur les rives de la vieillesse...

Le récit est présenté comme un "road-movie" d'un fils d'émigrés qui, de Bretagne prend l'antique mobylette de son père décédé, et part rejoindre sa maman, à l'Est de la France.
Au fil de ce voyage au ralenti, il se rappelle son enfance, la vie de ses parents émigrés...

"Tu entres dans la nuit en vieillissant. (...)
Tu viens d'ailleurs, on vous l'a souvent reproché. D'une terre en feu, d'une terre sèche. Tu viens de l'amour absent, de la soumission. A la différence, nous n'avons rien vécu de tout cela. Ne savons pas l'exil, lorsqu'un pays
vous manque, une ruelle, un chemin, le parfum des figues gorgées de soleil, l'odeur des palmiers le long des routes, ou la senteur de l'orange à peine cueillie sur l'arbre" (p. 33)

Il exprime, décrit magnifiquement l'amour qu'il éprouve pour cette femme, sa mère, qui par ses origines a subi beaucoup de vexations et de contraintes réservées aux femmes du Maghreb...
Il manque les mots pour dire ses émotions, entre le fils et la mère, même si l'attachement est authentique et intense.

Un texte pudique, mais pétri d'amour, de poésie et de reconnaissance...
Un très beau texte...qui provoque ma curiosité et mon envie de lire son texte précédent, consacré à son père...
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Un homme, la soixantaine, entreprend un pèlerinage original: un retour aux sources de son enfance.

Chevauchant la vieille mobylette bleue de son père il trace une ligne entre le Nord Finistère, où il réside, et les montagnes de l'Isère où vit sa maman.

Laissant derrière lui les lueurs sécurisantes du phare de l'île Vierge il roule vers la lumière de l'étoile aux cheveux noirs. Cette étoile a aujourd'hui 84 ans et est confrontée aux soucis d'un nouveau déménagement: l'immeuble qui renferme quarante années de sa vie de mère, d'épouse, de femme va être démoli et rasé.

Ce lent voyage est nécessaire pour se recueillir, rassembler ses souvenirs , dire sa mère avant de la retrouver. Alors ce voyageur patient prend son temps, multiplie les haltes pour lui ou sa monture d'une autre époque, au risque d'arriver trop tard au rendez-vous.

"Te perdre, c'est le risque que je prends à vouloir suivre la marche lente des collines."


La traversée du pays est balisée par les souvenirs, les images qui lui reviennent par bribes: une mère courage aux nuits écourtées par les pleurs de l'un ou l'autre des quatorze enfants, une mère chagrin et inconsolable lorsque la mort emporte trois de ses enfants, une mère vindicative pour dénoncer "la retraite famélique" de son mari, une mère nostalgique de la vie en Algérie, sa patrie, une mère besogneuse devant sa machine à coudre, prévoyante et nourricière lorsqu'elle remplit les placards de victuailles ou prépare la panse de brebis farcie et les gâteaux à la semoule.

"Boîtes de sucre entassées, paquets de thé, dont personne ne viendra à bout. ton congélateur empli jusqu'à la gueule. du beurre pour une colonie, du sel pour la mer Morte, de l'huile pour les beignets, les sardines, les boulettes de viande."

Son fils la cherche dans les paysages traversés, il assemble et met bout à bout ces morceaux de vie pour réaliser un portrait patchwork de sa mère.

« Je connais si peu de toi finalement. La cuisine, les tâches ménagères. Mais quoi d'autre ? L'essentiel et le doux, le bon et le tendre ?

Sa mère n'a fréquenté l'école que pour y faire le ménage, et les missives de son fils écrivain restent sans réponses. "Moi qui passe mon temps à remplir des pages, je ne peux t'en destiner aucune ligne, aucune salve de mots que tu liras seule, en tête à tête avec moi, et non par l'intermédiaire d'un tiers ".

Ils se connaissent peu, ne se comprennent pas toujours et ne partagent pas la même culture. Mais l'amour qui les unit se moque des mots et des paroles, il est intérieur et se révèle dans chaque mouvement de leur vie, dans chaque page de leur histoire.

"Tu me diras, je t'attendais, je t'attends toujours, écoute-moi un peu, c'est peut-être une des dernières fois".

Après avoir écrit Avec tes mains en hommage à son père, L'étoile aux cheveux noirs complète l'histoire familiale de l'auteur. C'est très émouvant de découvrir, à son tour, le portrait de la mère, femme digne qui donne une image respectueuse, d'elle et des siens, des deux côtés de la Méditerranée.

Un récit pudique empreint de tendresse et d'affection; le tour de France d'un fils à la recherche de sa famille à travers le prisme maternel.

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Au rythme d'un long voyage en mobylette à travers la France ponctué d'arrêts fréquents, le lecteur suit l'itinéraire de retour d'un homme vers sa mère qui, à l'âge de 84 ans, doit subir un dernier déracinement. Elle n'a pas le choix; aussi ce fils décide de lui rendre visite, lui qui depuis longtemps a quitté le giron maternel. Parti de Brignogan en Bretagne, il effectue ce trajet vers celle qui incarna son enfance, vers cette femme née en Algérie qui débarqua en France dans les années 50, vers cette fratrie nombreuse grandie dans l'ombre de cette mère aimante mais dépassée par les soucis du quotidien et minée par le mal-être de l'exil.
"Une étoile aux chevaux noirs" est un très beau livre, écrit sous la forme d'un monologue, qui alterne les étapes géographiques d'un voyage et la nostalgie d'un homme en proie à ses souvenirs.
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Au fur et à mesure du récit de cet homme qui, avec la vieille mobylette bleue de son père, entreprend un voyage de la Bretagne à l' Isère,se dessine un touchant portrait de sa mère qui a aujourd'hui 84 ans et qu'il espère rejoindre. de sa famille algérienne installée en France depuis de nombreuses années, il dénoue le fil de l'histoire, d'une plume tendre, douce, même si les souvenirs évoqués ne sont pas toujours gais. un très beau livre!
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Depuis que j'ai découvert Ahmed Kalouaz, j'aime,j'aime....
Ce livre de souvenirs sur sa mère,alors qu'il traverse la France en diagonale, à toute petite vitesse, pour aller vers elle,est émouvant,pudique,poétique.
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Une étoile aux cheveux noirs c'est la mère d'Ahmed Kalouaz. Il le dit dans son récit, à 84 ans ses cheveux n'ont pas encore blanchi.
L'auteur dans ses livres adultes n'en finit pas de raconter sa famille. Son père, sa soeur tuée dans un accident, son autre soeur qu'il n'a pas connu mais fait revivre dans un superbe roman et sa mère cette étoile qu'il a tant aimée.
Parti de Bretagne, avec la vieille mobylette de son père, il traverse la France pour la rejoindre à Grenoble, cette mère âgée qui doit déménager de sa barre HLM.
1000 km pour un long monologue qui raconte les souvenirs, l'histoire de sa famille, l'Algérie, le déracinement et le racisme si présent dans les année 50/60.
La vie en France a été difficile pour tous et surtout pour le père. "Étranger partout, traité comme un moins que rien ..." qui ultime insulte a eu une retraite de misère après une vie de labeur.
L'auteur égrène le souvenirs...L'écriture est dense, précise, les mots portent.
Étrange voyage qui nous replonge dans une époque, un joli message pour sa mère qui ne peut pas le lire, elle est illettrée...
"On me dit que tu écris, mais pour qui ? Si ta mère n'y a pas droit, ça sert à rien non "
Un livre que l'on a du mal à commencer et puis on est pris par cette histoire, pas saga familiale mais triste vie, dure , sans vraie joie mais vécue avec un courage énorme.
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Un hommage à la mère d'une beauté rarement atteinte. Magnifique texte
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Encore une fois, j'ai acheté ce livre un peu au hasard, attiré par le bandeau "Rentrée littéraire Babel". L'auteur ici nous raconte son voyage en mobylette à travers la France, comme un rêve de gosse, pour rejoindre sa mère, qui doit quitter son appartement pour que l'immeuble dans lequel elle vit soit détruit.

Il en profite pour se remémorer des parcelles de son enfance, et l'amour de sa mère. Il se sert ici du récit un peu comme d'une catharsis. C'est le sentiment qui pour moi s'en est dégagé.
L'écriture est magnifique, sans lourdeur, mais néanmoins très poétique, très touchante. Il écrit ce livre pour sa mère, qui ne le lira jamais : elle n'a jamais appris à lire.

Il expose ici la vie dure qu'elle a eut, de devoir élever ses nombreux enfants avec très peu de moyens, ne se sentant pas chez elle dans ce pays qu'est la France. Puis l'incompréhension, parfois, entre elle et lui.

Il est difficile de parler de livre, qui vous prend aux tripes. Ici, on ne raconte pas d'histoire, mais la "vraie vie", avec ses coups durs, et ses petits bonheurs, qui se cachent bien souvent dans un gâteau au miel, dans une odeur. L'auteur est apaisant, le livre est magnifique.
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