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Je retrouve avec plaisir ce manga élégant et raffiné dont l'héroïne est une jeune femme des années 70 qui cherche à s'émanciper.
Yûko est tracassée par les problèmes d'argent de son club. Les clients sont de plus en plus rares et ses deux hôtesses s'en rendent compte. Comment pourra-t-elle s'en sortir ? Yûko cherche aussi à se rapprocher de sa petite fille mais quand elle arrive chez sa mère, elle est trop fatiguée pour s'occuper d'elle. Et sa mère lui fait des reproches. Yûko est aussi encore embarassée des liens avec son ex mari et elle se complaît à faire patienter Ken-Chan, le jeune barman, très amoureux d'elle...
Je suis sous le charme mélancolique de ce livre. L'émotion naît pourtant de la banalité des événements. Yukô essaye de s'en sortir, fait ce qu'elle peut mais la voie est très étroite pour une femme divorcée au Japon. Elle est consciente de blesser son entourage et se retrouve seule avec ses problèmes et ses remords. Cette histoire simple qui aurait pu être filmée par un Claude Sautet nippon est enluminée de détails sophistiqués : un décor design très soigné ; des cases épurées, parfois vides, toutes noires ou toutes blanches, qui laissent au lecteur le temps de ressentir et de compatir ; des gros plans magnifiques sur les visages dont les traits sont soulignés au pinceau.
Je lirai avec plaisir d'autres ouvrages de ce maître.
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Second et dernier volume pour cette duologie mettant en scène Yûko, une jeune femme divorcée. Jusque-là, rien d'exceptionnel... Sauf que Yûko est mère célibataire et tient le bar "Le Club des Divorcés". Et surtout, l'intrigue se déroule au Japon dans les années 70, alors que les femmes divorcées sont mal perçues...

Petit à petit, nous voyons la relation entre Yûko et Ken-Chan, qui est son employé au bar, évoluer. Il est évident que ce dernier est amoureux d'elle, mais nous ne savons pas vraiment ce qu'elle peut éprouver à son égard. Et puis, petit à petit, les hôtesses quittent le navire, ce qui va amener ces deux protagonistes à ouvrir ensemble un nouveau bar "Le Club des Divorcés", plus petit, celui-ci.

L'histoire n'est pas pleine de rebondissements, mais Kazuo Kamimura dépeint un univers auquel j'ai accroché. Il parle de la réalité d'une époque avec finesse et un trait d'humour noir, mettant en scène des scènes de violence, de sexe et de viols...

Au niveau des illustrations, c'est vraiment le gros plus de cet ouvrage. L'auteur a en effet un coup de crayon élégant, qui diffère un peu de certains mangas que nous pouvons voir d'ordinaire, et qui me plaît beaucoup.

J'ai apprécié cette duologie et les graphismes de ces deux ouvrages. Ainsi, j'ai très envie de poursuivre ma connaissance des oeuvres de Kazuo Kamimura, notamment celles rééditées depuis peu, puisqu'elles me semblent toutes intéressantes.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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La crise est profonde. le bar de Yûko tourne au ralenti, ce qui l'a plongé dans les difficultés financières. Elle va trouver le professeur pour obtenir de l'aide et devient sa maîtresse. Fac' au problèmes, elle néglige de plus en plus sa fille. Ken et elle sont toujours aussi complices. Entre eux, le désir s'installe, vont-ils franchir le pas qui risquerait de modifier irréversiblement la relation de la patronne et de son employé ?

Tout en poésie et en émotion, ce manga des années 70 ici réédité en version numérique est un formidable reportage sur la difficulté qu'on les femmes divorcées à vivre sereinement dans une société à l'ambition dévorante. le trait est épuré, il est fort, il est vecteur d'émotions, de sentiments. le contraste entre la mégalopole qu'est Tokyo et la nature environnante déteint sur le caractère des personnages. On passe de l'angoisse à la sérénité, de la joie à la tristesse, du désir à la répulsion. La langueur du récit ne nous conduit jamais à l'ennui. On compatit, on s'émeut, on rêve, l'histoire est profonde, le scénario et les merveilleux dessins se fondent en une magnifique harmonie. Préférant lire les mangas en version numérique, je ne m'habitue pas à lire un livre papier de droite à gauche, je me promet de surveiller toutes les créations de Kazuo Kamimura car si elles sont rééditées en version numérique, je les téléchargerai avec empressement. J'ai adoré ce manga qui tient d'avantage du roman Illustré que de la simple bande dessinée.
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Suite et fin pour le Club des divorcés. Un diptyque que l'on quitte un peu chamboulés de toute cette mélancolie et de ces passions contrariées. Tout en nuances, ce second tome ne déçoit pas autant sur le plan narratif que graphiquement. Les planches sont magnifiques, les fleurs disséminées ça et là apportant encore plus de délicatesse aux propos. Dans sa préface, Stéphane Beaujean explique que chez Kamimura, "les tourments intimes sont traités avec la fougère et l'emphase des auteurs de manga d'action. L'extraordinaire n'est pas utile ; il suffit qu'un couvercle de casserole tombe au sol pour que le monde dans son ensemble s'effondre" : tout est dit.
Et tant que j'y pense, il était sympathique de voir le mangaka lui-même dans sa propre oeuvre !
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Je suis absolument fan du travail de Kazuo Kamimura, autant pour ses histoires que pour son graphisme. J'ai découvert ce mangaka grâce à ses oeuvres Lorsque nous vivions ensemble et le fleuve Shinano, et dès que j'ai eu l'occasion, je me suis jetée sur la duologie du Club des Divorcés!

Yûko, 25 ans, est propriétaire d'un bar nocturne appelé "Le Club des Divorcés", secondé par Kenchan, son barman et ses hôtesses de bar. le nom a été choisi par rapport à sa propre vie de divorcée, pour les hommes et les femmes de tout âge qui sont dans le même cas qu'elle, pour faire de nouvelles rencontres, passer du bon temps, oublier ses tracas ou pour se noyer dans l'alcool, dans la tristesse ou dans la luxure. Yûko est une femme qui vit encore avec son passé mais qui veut avancer, qui veut oublier sa vie de femme mariée, profiter de sa liberté, qui ne veut pas faire ce qu'on attend d'elle et qui malheureusement, a bien du mal à s'occuper et à être une vraie mère pour sa fille Asako. Elle va se rendre compte que les choses ne sont pas si simples dans la vie, qu'elle aura toujours besoin d'aide, qu'elle ne peut se débrouiller toute seule, qui a des soucis d'argent mais qui ne veut pas abandonner son précieux club. Quant à Kenchan, ce dernier est amoureux de sa patronne depuis le début, la protège autant qu'il peut, drôle, insouciant et qui est un soutien sans faille. Tout au long des tomes, ils vont se chercher mais aussi se mettre x barrières en plus des nombreuses interruptions au moment où ils allaient aller plus loin. Vers le second tome, on sent les changements arriver et notamment des bons: elle se rapproche peu à peu de sa fille; ses employées l'abandonnent; le club s'effondre, les soucis d'argent sont bien trop importants; elle ouvre en collaboration avec Kenchan un tout nouveau club plus modeste; les deux ont envie de renouveau et de quelque chose ensemble; ils ont de meilleurs rapports avec les clients et les fidèles; Yûko se permet d'être une vraie femme moderne. On ne peut que leur souhaiter du bonheur dans une société très conservatrice et en perpétuel mouvement.

L'univers est très sombre avec une tendance dramatique et malsaine, les thèmes abordés sont très durs et de société (et ce peu importe les années): la maternité, le suicide, la dépression, le divorce, l'adultère, le viol et plein d'autres... Certaines choses m'ont beaucoup révolté, surtout par rapport aux conditions de la femme en ce temps-là et dans ce pays, aux vices de certains hommes, entre autres! le contexte historique et social est très intéressant. Nous sommes dans un Japon des années 70 qui reste très traditionnel tout en poursuivant une certaine évolution vers le modernisme, avec un côté très conservateur. Et le côté tranche de vie me plaît énormément et il est des plus présents. Ce n'est nullement un manga d'action, le rythme est assez lent et tout est dans l'introspection.

C'est un manga pour public averti, qui n'est pas à mettre entre toutes les mains. Il y a des scènes de sexe, de violence également (pas tellement non plus, il y en a beaucoup moins que dans d'autres de mangas de l'auteur). En tout cas, le contenu reste très mature et j'ajouterai que ce manga est tellement noir, qu'il ne faut pas être dans une phase où le moral est au plus bas, il faut s'accrocher et évidemment, ce manga ne plaira pas à tout le monde car c'est si spécial.

Le graphisme est reconnaissable entre mille. Mettez-moi plusieurs dessins de différents mangas et mangakas, et je saurais reconnaitre au premier coup d'oeil le travail de Kazuo Kamimura. C'est pur, poétique, empreint d'une certaine mélancolie. le trait est très noir. D'une saga à une autre, les personnages se ressemblent énormément mais ce n'est en rien gênant. On est dans la contemplation pure, j'ai pris le temps d'observer chaque dessin, d'essayer de comprendre les messages cachés car il y en a beaucoup. Les détails sont aussi mis en avant de façon magistrale. C'est de l'art, tout simplement.

En bref, c'est une bonne lecture mais pour moi, Lorsque nous vivions ensemble reste la meilleure saga de l'auteur à mes yeux, qui m'a le plus marquée. Il me tarde vraiment de découvrir d'autres trésors de Kazuo Kamimura au talent certain!
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Un très beau portrait de femme dans le Japon des années 70, qui tente de s'assumer malgré sa situation de mère divorcée en pleine crise économique et financière.
Yûko est une femme à la fois sensible et déterminée, ce qui la rend à la fois attachante et forte dans son combat et sa lutte au quotidien.
J'ai partagé ses angoisses ainsi que sa soif d'avancer et de vivre pleinement sa vie sans être jugée par les choix qu'elle a fait.

Le dessin est simple, épuré et la silhouette de l'héroïne est sublimée par un trait qui la met merveilleusement en valeur, elle qui est si gracieuse!

Une étude de moeurs et de la société Japonaise de l'époque qui pourrait encore être d'actualité aujourd'hui, compte tenu de la position des femmes dans ce pays qui n'a guère progressé sur ce thème...

Je vous conseille ce manga en 2 tomes.
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