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3,56

sur 139 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Gyeongha est usée. le dernier livre qu'elle a écrit, retraçant des massacres commis dans son pays, la Corée, l'a laissée exsangue, solitaire et malade.

Mais lorsque son amie, Inseon, lui demande de la rejoindre dans un hôpital de Séoul, elle se précipite au chevet de la jeune femme.

Inseon, ébéniste de son état, est blessée et lui demande d'aller s'occuper de son perroquet, laissé seul à son domicile.

De tout quitter à l'instant, pour tenter de sauver l'oiseau qui n'a plus rien à boire et à manger. D'affronter une tempête de neige pour sauver ce petit volatile.

Gyeongha se sent dépassée par cette quête qui lui paraît futile mais par amitié, elle va affronter les éléments pour cette mission de sauvetage.

Ce faisant, elle va devoir se confronter aux fantômes qui ne cessent de la hanter depuis son dernier livre. Des souvenirs qui hantent aussi son amie, Inseon.

Ce roman oscille entre passé et présent. Il confronte le lecteur à une période tragique de l'histoire contemporaine coréenne.

Il met en lumière la silence de l'Etat coréen et les pressions infligées aux proches des disparus pour ne pas rechercher la vérité.

Mais comment construire une vie lorsqu'on a été témoin de massacres ? Lorsqu'on reste sans nouvelles de proches disparus ?

Comment une société peut-elle faire l'économie d un travail de mémoire ?

Autant de questionnements qui irriguent ces pages avec une plume poétique. L'autrice interroge les silences familiaux, les non-dits et les blessures du passé qui ne peuvent guérir si elles ne sont pas affrontées. Un roman que j'ai trouvé touchant et réussi.
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L'atmosphère de ce livre est très éthéré, presqu'irréel.
Entre les flocons de neige se racontent des pages sombres de l'histoire de la Corée. Une histoire sur l'amitié, sur la filiation. Une belle écriture à la fois poétique et sculptée.
je recommande.
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Ce roman a failli se transformer en impossible lecture pour ma part. Je me suis parlé fort. J'aime beaucoup cette romancière coréenne Han Kang, découverte avec La végétarienne(International Booker Prize 2016).
Mais l'atmosphère glaciale, les bourrasques de neige, la bougie qui fond et l'obscurité, ça ressemble trop à une tempête hivernale au Québec. Ça instille une claustrophobie mes amis(es)!
Mais nonobstant cela, je retrouve une autrice qui sort des sentiers battus. Qui se plaît à saupoudrer de l'atmosphère bizarre sur des comportements étranges. Il faut se laisser porter, se pardonner de ne pas tout comprendre, et que passe la tempête!

Nous sommes en présence de deux amies, Gyeongha, écrivaine en mal de vivre, qui a la tête pleine de cauchemars et qui se dirige depuis quelques années vers la mort qui l'attire; et Inseon, hospitalisée à Séoul suite à un bête accident de menuiserie.
Inseon insiste auprès de Gyeongha pour qu'elle se rende sur l'île de Teju, dans sa maison, pour donner de l'eau à son perroquet qui est seul. Après hésitation, Gyeongha se précipite à l'aéroport pour prendre le prochain avion; sans se douter qu'une tempête de neige fait rage sur l'île et que les transports seront compliqués, mettant sa vie en danger. Mais qu'importe sa vie… alors qu'il y a eu tellement de morts sur cette île.

Han Kang utilise le symbole de l'oiseau, de la tempête, des arbres pour raconter les atrocités commises à la fin des années 1940 par l'armée coréenne et par des miliciens : 30 000 morts (10 % de la population de l'île). Une page sombre de l'histoire moderne de la Corée du Sud.

Dans la maison sans électricité et sans eau, dans un isolement complet, Gyeongha s'empare de l'histoire familiale, la récupère pour mieux comprendre la relation de son amie Inseon avec sa mère. Cette partie du livre est très inspirée et touchante. J'avoue quelques larmes.
« Ma mère fendait le vent de son corps comme les ciseaux découpent un grand tissu de coton. »

Le massacre de civils, qui a un lien avec la mère, est impressionnant et crève coeur. Cette histoire méconnue pour ma part, est bien traitée par l'autrice, mélange de poésie et d'atrocité. J'ai un coup de coeur pour ce livre, mais à retardement. Pour moi, pendant un certain temps, je ne m'en allais nulle part… mais c'est ça aussi une tempête de neige, on s'y perd pour mieux se retrouver!
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Un récit où nous sommes perdus entre rêve et réalité. Je pensais que ce côté narratif allait me lasser assez rapidement mais j'ai au final été happé par l'écriture onirique de l'autrice. Faire de la poésie et avoir une prose à la limite de l'impeccable n'est pas chose aisée lorsque l'on traite de tel sujets mais Han Kang y arrive presque sans encombre. La question du trauma historique, abordée avec justesse et élégance, nous apporte de nombreuses connaissances sur le soulèvement de Jeju et les massacres qui ont suivi. La quatrième de couverture y décrit un « hymne à l'amitié » que je n'ai pas forcément vu, tant parfois la relation entre Gyeongha et Inseon est reléguée au deuxième plan et sert uniquement de prétexte au récit d'Inseon. La construction narrative était parfois difficile à suivre, mais c'est le seul point négatif que j'y trouve pour l'instant. Une très belle surprise donc !
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Un très touchant et poétique texte qui nous emmène en Corée et en particulier sur l'île de Jeju. C'est un texte bouleversant, qui avec une écriture poétique va nous parler d'épisodes tragiques de l'histoire de la Corée. En 1948-1949, des milliers de civils ont été massacrés par l'armée.
Je continue à découvrir et apprécier les écrits de cette auteure et la traduction parfaite nous permet d'en appréhender toute la poésie. de belles pages sur la neige qui tombe. L'auteure "s'attaque" à des faits tragiques et souvent occultés de l'histoire de son pays (insurrection d'étudiants dans "celui qui revient"). Elle parle aussi très bien des relations humaines, des déchirures, des traumatismes des personnes (comme dans "la végétarienne") . Avec des beaux mots, de belles images, elle nous interpelle sur des maux de cette société coréenne, sur les déchirures, les traumatismes.
Malgré ces sujets difficiles, l'auteur nous embarque dans ce voyage avec des moments terribles mais aussi des pauses de poésie pure. Elle parle très bien de l'amitié, du pouvoir des rêves, de l'imagination.
Ces textes permettent aussi de ne pas oublier des oubliés de l'histoire, est ce que les adieux sont possibles ou impossibles ?
#Impossiblesadieux #NetGalleyFrance
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Délicate et poétique, la forme littéraire dont use l'autrice Han Kang est aux antipodes du massacre de centaines de milliers de civils (10% de la population pour la seule île de Jeju) à la fin des années quarante, en Corée. Les traumatismes circulent de génération en génération, et il aura fallu des dizaines d'années avant que ne commence un travail de reconnaissance de cette extermination. Les fantômes du passé sont bien loin d'avoir trouvé le repos, et Han Kang s'essaie à emprunter les voies de la littérature pour adoucir le sort des vivants.
Lien : https://bw.heraut.eu/user/Ba..
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C'est une histoire de neige, d'amitié, d'oiseaux blancs, de cinéma, de cauchemars… une tempête balaye ce roman, elle est météorologique et métaphorique.
Tantôt déchaînée, tantôt curieusement apaisée, elle coupe progressivement l'héroïne et le lecteur du monde extérieur, étouffe les sons, engourdit les sens… puis survient la mémoire, elle aussi blanche, presque surréelle : raconter les vies emportées, cette même neige qui se dépose sur les visages sans fondre…
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Han Kang signe un roman glaçant mais essentiel. Entre fantastique et réalité implacable, elle nous plonge dans l'atrocité de l'Histoire coréenne. Poétesse, l'auteure nous embarque dans le fantastique et la douceur glaçante de la neige pour en faire émerger la mémoire traumatique d'un pays qui n'a pu affronter ce passé qu'au début des années 2000.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Une lecture déroutante mais poétique.
La lecture de ce roman a été particulière et m'a un peu décontenancé (même si je savais un peu à quoi m'attendre avant de le commencer).
La première partie est très mélancolique et poétique avec l'arrivée de Gyeongha sur l'île de Jeju et l'évocation de ses souvenirs en lien avec son amie Inseon, les descriptions de la nature et en particulier de la neige sont très belles.

« Chaque fois qu'il neige, tout me revient. J'ai beau essayer de ne pas y penser, cette chose ressurgit sans arrêt. »

La seconde partie est plus difficile à lire et quelque peu éprouvante, on ne comprend pas tout car on nage entre réalité, fantasmes, cauchemars et souvenirs de la narratrice. Il faut se laisser porter par ce récit onirique, cette atmosphère particulière et cette sensation de froid présente tout au long du récit.
La lecture est aussi rendue complexe par le fait que ce livre aborde un pan tragique et méconnue de l'histoire coréenne (assassinat de 30 000 civils entre1948 et 1949, parce que soupçonnés d'être communistes) et nécessite quelques connaissances sur l'histoire de la Corée dans ces années-là.
Au final, je ne suis pas sûre d'avoir tout compris mais j'ai apprécié cette lecture et le style de l'auteure.
Un roman contre l'oubli et un hommage vibrant aux victimes et à leur famille toujours dans l'attente de réponse.
Merci à Babelio et aux éditions Grasset pour ce livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique.
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"À la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, la Corée a été divisée en deux zones par les États-Unis et l'URSS. En 1948, le Sud et le Nord se constituèrent chacun en un État indépendant, un Nord communiste, et un Sud sous influence américaine. En 1949, l'armée sud-coréenne a réprimé férocement un soulèvement paysan sur l'île de Jeju, tuant entre 14 000 et 60 000 personnes. La guerre de Corée commença en juin 1950, le Sud était soutenu par les États-Unis et le Nord par la Chine. L'armistice de Panmunjeom (signé en 1953) met fin aux combats."

C'est ce que l'on peut lire dans Wikipedia, et qui me parait nécessaire d'avoir toujours à l'esprit pour comprendre l'enjeu du roman.
Dans la première partie, on voit la narratrice arriver sur l'île de Jeju où elle doit nourrir le petit perroquet de son amie hospitalisée à Séoul. Mais elle arrive en pleine tempête de neige. Les descriptions de la neige, de la nature, du moindre détail, est extrêmement poétique, comme savent le faire les auteurs asiatiques. L'arrêt sur ces détails, comme par exemple sur la formation d'un flocon de neige, fixe le temps dans la réalité de l'instant présent. La poésie de ces instants va laisser place, avec la tombée de la nuit, à l'imaginaire, aux fantasmes de la narratrice. le réel va peu à peu basculer au plus près de la pensée de la narratrice, ce qui va nous amener au second chapitre.
C'est alors que la lecture du roman va s'avérer un peu plus complexe et obliger le lecteur à se perdre dans une narration qui mélange les époques. Après la découverte de la mort du perroquet, c'est Gyeongha, qui va devoir reconstituer le puzzle de l'histoire de la famille d'Inseon, sur l'île de Jeju. A travers les documents conservé par Inseon, elle-même réalisatrice de court-métrages historiques, Gyeongha va découvrir la vérité sur les massacres liés à la scission entre les deux Corées qui va déclencher la guerre en 1950, fixant la ligne de démarcation au 38e parallèle. C'est là que lecteur occidental se perd largement. On reste sensible à la poésie de la narration, mais les faits m'ont complètement échappés. On comprend bien qu'il y a eu des massacres, mais on n'en comprend le sens que lorsqu'on se documente sur l'histoire de l'île de jeju.
Ce roman reste pourtant très agréable à lire dans une première partie et pour la deuxième, une découverte de l'histoire de la Corée, souvent ignorée par le lecteur occidental. le tout dans un style au charme tout asiatique.
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