On ne peut se défendre d une certaine humeur quand on regarde la présentation des faits et gestes de l humanité sur la grande scène du monde, et quand, de ci, de là, à côté de quelques manifestations de sagesse pour des cas individuels, on ne voit en fin de compte dans l ensemble qu'un tissu de folie, de vanité puérile souvent aussi de méchanceté puérile et de soif de destruction.
Si bien que, à la fin, on ne sait plus quel concept on doit se faire de notre espèce si infatuée de sa supériorité.
Le tableau esquissé plus haut de l'état primitif de l'homme nous a enseigné qu'il ne saurait s'y maintenir, parce qu'il ne lui suffit pas. Encore moins serait-il disposé à y retourner jamais ; si bien que, c'est finalement à lui-même qu'il doit imputer l'état présent de ses malheurs.
Nous souhaitons que la philosophie, dont le souci est davantage d'émonder que de faire proliférer les tiges exubérantes, guide Johann Gottfried von Herder non par de vagues aperçus mais par des concepts précis.
La niaiserie affairée est le caractère de notre espèce. On se hâte d'entrer dans la voie du Bien ; mais ce n'est pas pour s'y tenir ; on a peur de s'attacher à une seule fin, ne serait-ce que pour varier les plaisirs. On bâtit pour pouvoir démolir, et on s'impose à soi-même l'effort désespéré de rouler au sommet le rocher de Sisyphe pour le laisser de nouveau retomber.
On pourrait simplement dire qu'il y a aussi des races d'un brun-sombre, qui se distinguent du Nègre ou de sa descendance par d'autres caractères, comme le squelette ; car c'est par rapport à ces caractères seulement que la génération donnerait un métis, et ma liste de couleurs augmenterait seulement d'une unité.
J'ai montré ailleurs que la raison, en Métaphysique, ne peut réaliser comme elle le désirerait tous ses desseins en suivant la voie théorique de la nature (en ce qui concerne la connaissance de Dieu), et que par conséquent il ne lui reste plus que la voie téléologique ; [...] qui doit suppléer aux défauts et aux insuffisances de la théorie.
On ne sait plus quel concept on doit se faire de notre espèce si infatuée de sa supériorité.
L'homme est un animal qui, du moment où il vit parmi d'autres individus de son espèce, a besoin d'un maître.