Un lapin peut changer une vie

Tout comme la couverture d'un livre, le titre a pour moi de l'importance. Preuve en est avec ce roman de Sandrine Kao dont le titre m'a immédiatement interpellée par son originalité.

Bien qu'elle aborde de nombreux thèmes sensibles comme l'immigration, la précarité et le chômage, l'intrigue reste malgré tout légère et enlevée. Pas forcément évidemment vu les sujets abordés, mais la joyeuse galerie de personnages permet d'apporter une touche de fantaisie, un grain de folie à l'ensemble. Je me suis tout de suite prise d'affection pour la famille Ribout. J'ai aimé leur solidarité, leur fibre artistique et leur joie de vivre en dépit des épreuves qu'ils traversent.

Par moment, l'intrigue m'a rappelé un des romans de Marie-Aude que j'aime énormément : "Papa et maman sont dans un bateau". Je pense que ce roman a tout pour séduire ceux qui aiment les belles histoires de famille où l'amour et la solidarité triomphent des préjugés.

Un romans qui traite des thèmes d'actualités comme la perte d'un travail et les préjugés qui concernent la vie des nomades. C'est bien écrit les personnages on chacun leur petit caractère mais j'ai trouvé ça trop gentillet comme si en un claquement de doigt tous les problèmes trouvaient une solution. Pour des sujets aussi difficiles je trouve que ça manque de réalisme bien que je salue le travail de l'auteur qui aborde des thèmes pertinents.

Quatre voix dans ce roman, celles des quatre membres de la famille, les parents et leurs deux filles. Paul, qui a démissionné sans préavis mais qui continue à faire semblant d'aller au travail. Emmanuelle qui essaie d'arranger des repas comme elle peut avec ce qui leur reste d'économies et compense en postant des recettes illustrées fastueuses sur son blog. Auteure illustratrice qui a connu le succès avec des albums sur les lapins elle ne peut plus les voir en peinture et ne trouve pas d'autres débouchés. Agathe, lycéenne, chante et joue de la guitare dans un groupe de jazz manouche dont le leader est amoureux d'elle, mais la réciproque n'est pas vraie, ce qui va la conduire à quitter le groupe. Alicia est en primaire, fan de lapins car elle a été bercée aux livres de sa mère, très bonne élève jusqu'à ce que tout bascule quand la maîtresse décide d'installer une camarade rom à ses côtés. On assiste alors aux jours chahutés que vont vivre la famille Ribot, en pleine réadaptation suite aux changements que vivent ses membres, qui s'aiment mais se sont tous un peu perdus de vue.
J'ai presque été un peu déçue, j'en attendais sans doute beaucoup et certainement que je m'attendais à quelque chose d'un peu différent et pour les plus grands. Néanmoins c'est une famille attachante et le roman fait passer de beaux messages de curiosité et d'entraide, avec de l'humour mais sans édulcorer les choses non plus.

Un lapin peut changer une vie est un roman assez court (environ 200 pages), qui se lit très vite. Je m'attendais à une comédie feel-good sympathique, et ça l'était, mais je dois vous avouer que je ressors plutôt mitigée de cette lecture.

Au niveau de la construction du récit, j'ai beaucoup apprécié le fait que l'autrice consacre un chapitre (avec un titre humoristique !) à chacun des membres de la famille Ribout. Je me suis très vite attachée à eux, et à l'ensemble rocambolesque et un peu loufoque qu'ils composent. Ils restent soudés, malgré les difficultés financières des parents, et on sent facilement tout l'amour qu'ils se portent les uns aux autres.

Le récit est fluide et très drôle, les personnages sont tous attendrissants et attachants. Surtout Alicia, qui est ma préférée. J'ai vu assez rapidement où l'autrice voulait en venir au niveau de l'intrigue, mais cela n'enlève rien au charme du roman.

Le seul point négatif, qui est pour moi majeur, c'est la fin. Je l'ai trouvée malaisante et un peu trop simpliste. Je ne veux pas vous spoiler, donc je n'en dirais pas plus. Mais cela m'a vraiment dérangée.

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