Il faut savoir comment ils travaillent. Il leur suffit parfois, à coups de billets de banque et de menaces, ‘d’arranger’ complètement la course pour que le résultat - qu’ils auront inscrit au préalable dans leurs jeux - leur assure le maximum de revenus. Au sommet, il y a souvent un financier qui engage ses fonds dans les paris et qui soudoie ceux qui veulent bien se laisser tenter. Ensuite, il y a les exécutants - la plupart du temps, il s’agit d’anciens trafiquants de drogue reconvertis - qui pratiquent corruption, menaces et chantage. Enfin, il y a les ‘correspondants’ qui engagent les paris dans plusieurs villes à la fois. Alors tu vois un peu, on achète, on impressionne, on tabasse, on fait chanter les jockeys ou les entraîneurs, on paie leurs dettes, on arrange leurs affaires…
Si c’est vraiment la mafia des hippodromes qui a fait le coup, ils vont tout faire pour entraver l’enquête. Tu sais à quoi t’attendre ; alors prends des précautions. Ces gens là n’hésiteront pas à descendre celui ou celle qu’ils croient - à tort ou à raison - menaçant pour leurs gains et leur survie. Nous n’avons pas fini encore de nettoyer le terrain. A chaque fois que l’un d’eux tombe dans nos mains ou risque de le faire, ils l’abattent. Nous disons dans nos rapports officiels qu’il y a eu un règlement de comptes entre bandes rivales ou entre truands ; mais nous savons que le coup a été en fait dirigé contre nous.
Les plus vulnérables sont les jockeys. A peine sortis de l’adolescence, ces jeunes se trouvent projetés au centre d’un monde fabuleux qui fait d’eux les coqueluches des parieurs et des propriétaires de chevaux. En quelques années ils peuvent s’enrichir, connaître la gloire mais tout cela est éphémère. Bientôt, s’ils sont intelligents, ils s’apercevront qu’ils doivent profiter d’une veine qui ne se présentera plus dans leur vie. On les oubliera aussi vite qu’on les aura adulés.
Nous sommes amenés - par déformation professionnelle - à considérer le crime comme quelque chose d’ordinaire. Or, le crime n’est pas normal. Aucun crime ne l’est. Et ceux qui commettent des crimes ne forment pas la majorité de la société. Ils y sont ou bien poussés par les p a r l e s circonstances, ou bien alors ils sont des malades… des cas sociaux.
Le Futuroscope est certainement l’attraction la plus prisée de ces dernières années en France et même en Europe. Tous ceux qui s’intéressent un tant soit peu à l’évolution de l’image et du cinéma finissent par y faire le pèlerinage. Les touristes ne sont pas en reste, ni les enfants à qui on promet des heures de bonheur.