Esprit d'hiver

Avis à ceux qui s'apprêtent à lire Esprit d'hiver : en version brochée, le livre fait 276 pages, en poche 312 pages.

Je vous dit ça pour vous éviter de faire la même bêtise que moi quand je l'ai commencé et voulu vérifier le nombre de pages, à savoir accrocher involontairement sur la dernière page une information qu'il ne fallait surtout pas connaître.

Cela dénature en effet totalement la lecture, qu'au demeurant j'ai trouvée fastidieuse, tant j'ai toujours du mal avec Laura Kasische à savoir où elle veut en venir.

C'est d'ailleurs très frustrant de ne pas accrocher, comme ça avait aussi été le cas pour moi avec "les revenants", à une plume dont on reconnait néanmoins le grand talent.

Tout faux pour moi sur ce coup, mais je ne vous en souhaite pas moins une très agréable -- euh non, pas agréable, ce n'est pas le mot -- impressionnante, troublante, dérangeante lecture!

e ne connaissais pas cet auteur qui semble la révélation de cette rentrée en littérature étrangère. Son style est très beau, de belles phrases, des descriptions précises, mais l'histoire de ce livre est glaçante.

Holly se réveille un peu trop tard un matin de Noël, avec une sensation désagréable, comme un cauchemar qui nous réveille. Pendant que son mari va chercher ses parents à l'aéroport, elle se met à préparer le repas de famille. Elle est confrontée à l'humeur maussade de sa fille adolescente et pense que c'est lié à son lever tardif qui a empêché l'ouverture des cadeaux.

La mère est aux petits soins, sans doute un peu collante, avec sa fille Tatiana qu'elle a adopté en Russie. J'ai d'abord cru que ce roman était un livre sur les rapports mère-fille lors de cette période difficile. A chaque dispute, remarque, la mère se souvient d'un épisode de l'adoption et une histoire se construit habilement.

En même temps, certains passages m'ont troublé et j'ai trouvé Tatiana et sa mère assez étranges. Quelque chose ne tourne pas rond, l'ambiance s'épaissit, on a l'impression d'être en présence du double de Tatiana, à moins que la mère ne soit pas nette.

Au fil des pages, on change complètement d'ambiance et on passe du roman familial au récit angoissant. J'ai eu la même impression qu'avec Black Swan, une grande difficulté à séparer le fantasmé du vécu et je sors de ce livre assez perturbé et troublé. C'est un grand talent d'auteur.


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Cela faisait assez longtemps que je n'avais pas lu de thriller. En ce début d'hiver, j'avais prévu cette lecture où l'hiver se fait ressentir sur plusieurs paramètres sous forme d'idées, de sensations de froid, de concepts :
--> le lieu : la Sibérie, souvent mentionné et sûrement le plus important
--> le genre thriller : le froid glacial du stress, de l'angoisse (voir de la névrose) de Holly, la mère. La tension qui monte, l'horreur
--> l'intempérie météorologique : un énorme blizzard inattendu
--> les objets et les sensations mentionnées tout le long du roman : couteau, se couper, lèvres bleus...

Ce roman fut élu par le grand prix des Lectrices, mais pour moi ce ne fut pas un coup de coeur. Je n'ai pas passé un mauvais moment, j'ai voulu connaître le dénouement, mais j'ai trouvé ce roman peu profond malgré la trame, l'intrigue. Il souffre de quelques longueurs, il ne se passe finalement pas grand chose (ou du moins, je n'ai pas été réceptive émotionnellement aux événements). On voit l'histoire à travers les yeux de Holly qui est dans le brouillard. Alors on ne sait pas, on tâtonne, on revient sans cesse en arrière, et l'histoire avance très lentement.
Pour finalement un dénouement surprenant qui me laisse vraiment sur ma faim. Je m'attendais à plus d'actions, à plus d'angoisses ou plus d'aventures. Cette fin est décevante.

Pas de coup de coeur également pour l'écriture, très simple et pas assez addictive, surtout pour un thriller !

Bref, une lecture tout juste divertissante, mais qui était appropriée pour le thème de l'hiver.

L'action se déroule sur une journée, quelques heures délivrées en temps réel dans un décor unique. Ce qui d'emblée installe le lecteur dans un sentiment d'inconnu, avec l'impression de progresser seul, sur un chemin non balisé par la prescience d'une voix omnisciente ou le répit d'une ellipse. On se réveille avec Holly, mère de famille et écrivaine frustrée, tenaillée par une inquiétude. Une phrase, récurrente tout au long de cette journée, comme un mantra, une menace, une prophétie : “Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux.”

C'est que Tatiana, sa fille de 15 ans, a été adoptée. Leur “coup de foudre” remonte à treize ans, dans un orphelinat en Sibérie. le scénario de cette adoption, de cet amour instantané et fusionnel, va ressurgir par bribes, en contrepoint de l'attitude de plus en plus mystérieuse de l'adolescente : plaintes, agressivité et goût de la provocation, entrecoupés de moments aphasiques, d'infimes métamorphoses physiques puis de disparitions. On sait la fascination de l'auteur pour l'adolescence, au coeur de presque tous ses romans : “Il s'agit d'un âge propice au drame, qui possède un grand potentiel tragique et métaphorique.” Mais Tatiana est un prototype : déesse gâtée et enfant souffreteuse, poupée sans âme, présence martienne et mauvais esprit qui étend son ombre maléfique sur la maison.

http://www.lesinrocks.com/2013/08/24/livres/esprit-dhiver-laura-kasischke-thriller-mental-asphyxiant-11419079/

Ce livre est très émouvant et pourtant, j'ai ressenti un sentiment de malaise.
Cela vient peut être du fait qu'il se passe le jour de Noël, qui est normalement une journée de fête.
Or c'est un jour de catastrophe, lié au froid et à la neige.
Un à un, les invités se décommandent pour le déjeuner et la relation mère et fille
est à la discorde et la situation s'envenime.
Tatiana est une adolescente qui a été adoptée dans un orphelinat dans un état de l'ex URSS.
Mais que s'est-il passé entre le premier voyage au cours duquel Holly et son mari ont choisi l'enfant qui comblerait leurs désirs de fonder une famille et le second voyage lorsqu'ils sont revenus pour emmener Tatiana avec eux,
aux Etats-Unis.
Ceci étant, j'ai dévoré ce livre malgré toutes les catastrophes qui se passent ce jour là.
L'écriture est rapide et vous laisse peu de temps pour sortir de cet enfer.

Un huis-clos délicatement oppressant qui voit s'affronter une mère et sa fille adoptive, contraintes à l'isolement lors d'une fête de Noël annulée pour cause de tempête de neige...Alors que le rôti finit de cuire et que les cadeaux s'empilent au pied du sapin, les souvenirs glacés d'un orphelinat en Russie et d'une petite fille pas comme les autres resurgissent. Il est question de bien des choses chez Kasischke : sous des dehors insignifiants, elle révèle l'indicible : les peurs d'une mère, ses culpabilités, son envie d'être parfaite, de tout bien faire...Préoccupations universellement partagées ! Un beau livre doucereux, implacable autant que tendrement cruel.

Dès les premières pages de ce récit et les premières interactions entre Holly, mère de famille, et Tatiana, sa fille adoptée, on comprend que quelque chose cloche. Quelqu'un dans ce récit a perdu la tête : est-ce la mère ou la fille?

La prose de Kasischke est particulièrement dense et oppressante dans ce huis-clos psychologique, auquel contribue cette phrase qui revient comme un mantra :"quelque chose les avait suivis depuis la Russie" où Holly et son mari ont adopté la petite.

La vérité c'est que j'ai été surprise. Je m'attendais bien à ce que Tatiana soit morte à la fin du livre. J'avais imaginé comme premier cas de figure que Holly soit en train de perdre la boule et ne tue sa fille dans un élan ou psychotique, ou que de façon plus probable, la petite soit morte et que cela soit la raison pour laquelle Holly hallucine tout au long du roman. C'est donc ce deuxième cas de figure qui s'est avéré vrai.
Ce à quoi je ne m'attendais absolument pas, c'est cette révélation finale, le fait que "Sally" la petite fille que le couple avait rencontré lors de leur première visite à l'orphelinat, ne soit pas la même enfant qu'ils ont ramené avec eux en Amérique, mais bien sa soeur aînée. .

Moi qui pensais commencer à anticiper les fins de Kasichke, ce n'était qu'à moitié vrai. J'ai trouvé ce portrait de femme fascinant, dans son déni dévorant et féroce.
Je n'ai pourtant attribué que trois étoiles. J'ai hésité à en mettre quatre, mais la vérité est que dans la première partie du roman je n'ai éprouvé que très peu de plaisir de lire.

j'ai une impression mitigée sur l'histoire en elle-même.

Je n'ai pas réussi à me faire à l'attitude de Tatiana. Tout au long du roman, je l'ai trouvé exécrable dans son rôle d'ado rebelle. Même après avoir pris connaissance du dénouement, je n'arrive pas à accepter ce comportement...

Concernant le dénouement, j'ai été surprise car je ne m'attendais pas du tout à ça mais en même temps, je ne comprends pas trop pour quoi l'auteure a choisi cette voie-là. L'épilogue tombe finalement un peu comme un cheveu sur la soupe.

Je le dis en début de critique: 3 étoiles car je ne suis pas fan du tout de ce genre d'histoire... J'ai d'ailleurs eu personnellement du mal à finir ce livre.
Mais je reconnais un grand talent à Laura Kasischke! Je n'ai rien vu venir... le final est aussi surprenant qu'inattendu!
Ce roman est parfaitement écrit, dans une ambiance de huis clos angoissante et prenante. Lâcher le livre est prendre un risque d'être rapidement perdu vu les nombreux come-back et les détails extrêmement nombreux dans la narration.
Je n'en dis pas plus et vous laisse découvrir cet esprit d'hiver.
Bonne lecture à tous et bravo Laura Kasischke!

A la lecture du synopsis, je m'attendais à un livre fantastique, quelque chose d'inquiétant, un peu dans la lignée du Horla et de tous ces livres dont on ne sait jamais vraiment si ce qui se passe est réel ou complètement fantastique. Je retrouvais également avec joie la voie d'Irène Jacob (dont j'avais apprécié la voie à l'écoute de Certaines n'avaient jamais vu la mer). Tout était donc prêt pour un bon moment littéraire.
Tout au long de mon écoute, je me suis demandée si Holly était folle ou si sa fille était un petit démon tout droit sorti d'un livre fantastique. Ce huis clos était parfois très oppressant et ajoutait au malaise ressenti.
Les digressions ont maintenu le niveau de suspens bien haut tout au long de l'histoire mais c'était parfois trop (les digressions, pas le suspens) et j'ai trouvé que le livre tirait en longueur pour rien.
La fin m'a littéralement scotchée ! Je n'en dirai pas plus car c'est elle qui finalement, à mon goût, relève le niveau du livre de « passable » à « pas mal ».
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