Vous est-il déjà arrivé de finir un livre et ne pas savoir si vous avez aimé ou pas ? Ne pas savoir quoi en penser parce qu'il y a des choses que vous avez aimé et d'autres pas ? Il m'a fallu laisser décanter et réfléchir à mon ressenti durant ma lecture pour vous livrer cette chronique avec un sentiment plus que mitigé.
Et pourtant ça démarrait bien.
"Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux."
Une phrase intrigante qui m'a harponnée dès les premières pages. Une envie irrésistible de connaître la suite. Mais voilà, ça ne dure pas, le récit s'essouffle très vite et devient ennuyeux.
On se retrouve la plupart du temps dans la tête de Holly et ses perpétuelles disgressions. le fonctionnement du téléphone ou les carottes qui continuent à pousser dans le réfrigérateur n'apportent rien à l'histoire et c'est barbant.
Le problème dans ce livre c'est qu'il ne se passe rien. Les seules actions se résument à quelques conversations téléphoniques, la préparation du rôti et les incessants changements de robe de Tatiana.
De nombreux flashback nous en apprennent plus sur le passé de Holly et l'adoption de Tatiana, mais ça devient vite redondant. On tourne en rond et les états d'âme de Holly m'agacent de plus en plus.
Aucun attachement non plus aux personnages. J'ai trouvé Holly mielleuse, Bébé Tatty par-ci, Bébé Tatty par-là et deux secondes plus tard elle crie sur sa fille.
*Qu'elle aille se faire voir. Cette petite garce."
Tatiana est égoîste et énervante, une ado quoi.
J'en pouvais plus des descriptions de la beauté de sa fille à la peau bleue, aux immenses yeux et aux cheveux noir de jais qui sentent bon le shampoing à l'arbre à thé.
Et toujours ces souvenirs de son adoption en Russie qui auraient pu être intéressants mais l'auteure se contente de ressasser sans cesse. Tout est répétitif. La phrase accrochante du début devient carrément gonflante au bout de la 51336 ème fois. C'est dommage parce que ça gâche tout le côté psychologique du roman. Pour moi ça déssert l'histoire, ça m'a fait décrocher.
Je n'ai pas du tout ressenti l'ambiance oppressante promise. Il neige beaucoup, c'est tout blanc dehors... Je relève les yeux de mon livre et regarde par la fenêtre, c'est pareil. D'accord je n'ai pas Raiponce Noir de Jais dans la pièce à côté , mais non, plus sérieusement la mayonnaise n'a pas pris là non plus.
Quelques petits incidents au cours du récit m'ont fait penser à du paranormal, ou alors tout le monde est cinglé dans cette maison ? Je ne sais plus que penser, je suis perdue. C'est dérangeant, troublant, embrouillé aussi.
Et pourtant quelque chose me pousse à continuer ma lecture, j'ai envie de savoir, je veux savoir !
Quand viennent les dernières pages et les révélations finales, je trépigne.
Fallait pas. Pour une, oui je suis surprise, mais la principale, le mot de la fin je l'ai vu venir. Les indices semés par l'auteure m'ont mis la puce à l'oreille. Une fin que j'ai déjà vue mais je peine à me rappeler où. Bref déception là encore. Une surprise qui n'en est pas une. Si l'on comprend le pourquoi du comment, beaucoup de questions restent sans réponse. C'est frustrant.
Pourquoi je n'ai pas abandonné ? Pour les raisons déjà évoquées, parce que je le fais très rarement, mais surtout pour la plume de l'auteure, atypique, particulière, un style très imagé que j'ai beaucoup aimé.
"...et c'est à cette occasion que Holly avait vu les pieds nus de sa belle-mère.
Ils ressemblaient à d'horribles oiseaux déplumés. Des choses émaciées et sans ailes, préparées pour un maigre repas de prison ou une soupe du tiers-monde."
Je relirai donc cette auteure en espérant accrocher plus à l'histoire.
Au final une lecture plus que mitigée mais que je ne regrette pas malgré tout. Pour apprécier ce livre "il faut posséder un
esprit d'hiver", peut-être, mais ce n'est clairement pas mon cas.
Lien :
https://www.facebook.com/lec..