Ceci est un roman policier mais tout y est vrai. En 2016, le journaliste a partagé plusieurs mois de la vie de cette unité spéciale de la brigade des
stupéfiants. Nous y voyons, non seulement des policiers, mais surtout des hommes et des femmes aux prises avec une réalité vraiment difficile.
Je dois dire que, si les premières pages me semblaient peu intéressantes, j'ai vite été happée par ce récit. Dans un roman policier, tout est « pour du faux ». Ici au contraire je me suis sentie révoltée par les vies détruites par la drogue. Les victimes dont
Alexandre Kauffmann parle sont successivement un informaticien en free-lance, un dentiste et une étudiante. Les policiers manifestent de l'empathie pour ces victimes. Je pensais trouver des policiers cyniques, un peu désabusées par le système ; pas du tout. Ils ont beau être dépassés par les tâches administratives ou être déçus que seuls des « petits poissons » se fassent coincer, ils continuent à faire de leur mieux pour mener à bien leurs enquêtes.
Les dealers sont hauts en couleurs. Les écoutes de leurs conversations ne peuvent que nous faire penser à la série TV The Wire (sur écoute en français). Ils se font prendre bien souvent pour des erreurs idiotes.
Le journaliste se dévoile également : un passé un peu chaotique du fait de l'alcool et de la violence que cela engendre. Lorsque pour se faire mousser pendant une soirée, il dévoile des informations qui sont bien évidemment confidentielles, il montre de lui un visage si humain. Son récit subjectif n'en a que plus de force.