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Critique de JMLire17


Un merveilleux voyage dans la Venise secrète! A mille lieux de la Venise des énormes paquebots de croisières qui déversent leur flot de touristes sur la place Saint Marc. A plusieurs reprises depuis les années 60, l'auteur s'est rendu à Venise, mais pendant ce long séjour, avec Joëlle, son épouse, ce sont les églises fermées celles qui ne sont pas accessibles au public, qu'il a voulu découvrir, convaincu qu'elles contiennent des trésors. On peut penser qu'il y a un rapport entre sa séquestration lors de la prise d'otages dont il fût victime et cette obsession de découvrir des lieux fermés, isolés. Pour le lecteur, cette quête est un formidable voyage, non seulement dans la " Sérénissime ", mais également dans l'érudition et la culture de l'auteur. Tout au long de son texte il fait référence à d'autres éminents écrivains qui ont écrit sur Venise, tel que Jean Paul Sartre, Paul Morand, Jacques Lacan, le célèbre psychanalyste, ainsi que Hugo Pratt, le père de Corto Maltese, qui vécut à Venise. Aidé par Alma, une guide française, il obtient une audience auprès du Grand Vicaire de Venise, car c'est le Patriarcat qui a autorité sur la plupart des églises fermées. Sans photos, il décrit magnifiquement les lieux qu'il découvre, tant les édifices en eux même, que les sculptures, et surtout la peinture de ces grandes toiles à thème religieux des peintres très connus comme Tintoret, Véronèse, Titien, Tiepolo, puis d'autres moins célèbres tel que Palma le jeune. Il fait découvrir Jacopo de' Barbari qui a peint en 1500 un plan (disons en 3D) de Venise, dont les architectes contemporains se demandent encore comme il a pu faire pour obtenir une telle précision. Dans l'église San Lorenzo, il décrit les travaux des archéologues à la recherche de la sépulture de Marco Polo. Dans une autre c'est le fantôme de Casanova qui surgit. La rencontre avec Claudia, la restauratrice de tableaux, nous offre des pages sublimes. Les descriptions de la pierre d'Istrie et de son rôle dans la beauté de Venise sont également magnifiques. L'incursion dans le jardin d'Eden, interdit d'accès, est un ravissement. La richesse des informations dont Jean Paul Kauffmann agrémente son texte est époustouflante. La simplicité qu'il utilise pour décrire ses déplacements en vaporetto (ligne 4.2), les dîners sur la terrasse de l'appartement avec la vue sur la lagune, ses rencontres autour d'un bon plat authentique, avec un ami français qui cultive un vin rare près de Venise, est plaisante. Il réussit à nous faire partager son impatience lorsqu'il attend, en compagnie de l'architecte du patrimoine vénitien, l'ouverture de l'église San Nicolo dei Mendicoli. Deux cartes au début et à la fin du livre nous permettent de situer les lieux, les églises, qu'il décrit, notamment celle qui sont fermées, où ayant reçu une autre affectation. En avançant dans la lecture on finit par douter qu'il atteigne son but, mais l'épilogue nous révèle tout ce qu'il a réussi à visiter.
Jamais la grande masse des touristes qui arpentent Venise, téléphone portable en main, ne verra ce que J.P. Kauffmann nous a montré dans ce formidable récit, plus encore en période de pandémie.
le petit plus, c'est que Internet nous permet de visualiser beaucoup de ce qu'il a décrit.
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