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Shutter tome 2 sur 5
EAN : 9781632154330
144 pages
Image Comics (21/07/2015)
5/5   1 notes
Résumé :
Marvel Knights: Hulk and Glory writer Joe Keatinge teams up with artist extraordinaire Leila del Duca for her Image Comics debut in an all-new ongoing series combining the urban fantasy of Fables and the globe-spanning adventure of Y: The Last Man. Kate Kristopher, once the most famous explorer of an Earth far more fantastic than the one we know, is forced to return to the adventurous life she left behind when a family secret threatens to destroy everything she spen... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Wanderlost (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2014/2015, écrits par Joe Keatinge, dessinés et encrés par Leila del Duca, avec une mise en couleurs d'Owen Gieni.

À New York Miss Vian et Mister Baccano sont en train de se disputer du fait de l'absence de Kate Christopher. Celle-ci est train de se battre contre des monstres en bord de l'océan, en essayant de protéger son petit frère Chris qu'elle vient de rencontrer il y a peu. Quelques temps plus tard, ils se retrouvent à Angkor Vat au Cambodge, face à une certaine Kalliyan Phi.

Kate Kristopher va se retrouver face à l'équipe un peu décalée apparue dans le tome précédent : Général, Harold le robot, Darren & Rickey les 2 crocodiles, et les autres. Elle apprend ce qu'est l'organisation Prospero, ainsi que le lien de parenté qu'elle partage avec Kalliyan Phi. C'est également le début d'un nouveau voyage.

Le lecteur avait pu apprécier le caractère de Kate Kristopher dans le premier tome, ainsi que la richesse de l'environnement dans lequel elle évolue, et une intrigue entretenant l'action tout en ménageant le suspense. C'est donc avec plaisir qu'il retrouve le monde illustré par Leila del Duca. Cette dessinatrice fait coexister des choses visuellement très différentes et peu compatibles. L'épisode 7 commence par un dessin en double page montrant une équipe d'ouvriers du bâtiment en train de mettre la dernière main au revêtement de façade, et en premier plan un individu à 4 bras et avec la peau rocailleuse les dirige. Une fois la page tournée, le lecteur se retrouve en face d'une belle blonde, un peu mince, dans une robe d'un joli violet, dont chaque centimètre carré de peau est recouvert de bandelettes.

Tout au long du récit, l'artiste s'amuse à donner des apparences singulières à des personnages singuliers (les crocodiles anthropomorphes ou le robot steampunk), sans les rendre mignons, avec un réel niveau de détails, qui leur permet de dépasser l'état de stéréotype visuel. le lecteur apprécie de pouvoir côtoyer ces personnages hauts en couleurs qui donnent une saveur unique au récit, entre conte farfelu et monde décalé. Il y a donc une forme d'onirisme dans ces aventures qu'il n'est pas possible de prendre totalement au sérieux. Les auteurs en rajoutent une couche (ou confirment cette intention) avec le début de l'épisode 11 qui est dessiné à la manière de Windsor McCay, en hommage à Little Nemo.

Avec ces 2 pages en hommage à McCay, Leila del Duca prouve d'une autre manière ses compétences de dessinatrice, ainsi que par le début de l'épisode 8 qui comprend des parodies d'autres comic-strips comme Peanuts, Garfield ou encore Calvin & Hobbes. le lecteur identifie immédiatement la source des pastiches, sans qu'il ne s'agisse de simples décalques. le scénario promène les personnages dans des endroits variés, avec souvent des éléments fantastiques. Là encore, la dessinatrice se montre à la hauteur pour leur donner de la consistance et de l'originalité, que ce soit la vue depuis les terrasses du temple, la chambre rouge de l'organisation Prospero, ou cette étrange planète où se trouve Harold Rahtborn, l'arrière-arrière-arrière grand-oncle de Kate. le lecteur français peut observer le sérieux de l'artiste dans la vue de la Tour Eiffel pour l'exposition universelle de 1889 qui est positionné de manière correcte par rapport à la Seine.

Dans ces différents lieux, et pour les personnages exotiques, le lecteur apprécie une nouvelle fois la qualité du travail de mise en couleurs réalisés par Owen Gieni. S'il est vraisemblable qu'elle soit réalisée à l'infographie, elle apparaît comme étant réalisée à la peinture, parfois à l'aquarelle. Ce choix lui permet de rehausser les volumes, de conférer une forme de texture irrégulière aux surfaces, et de rendre compte de la luminosité. le résultat est à l'opposé du clinquant des couleurs informatiques, avec une ambiance chaude et nuancée remarquable.

Leila del Duca dessine Kate Kristopher comme une femme élancée, en évitant de la réduire à un objet sexuel. Elle présente bien une morphologie féminine mais sans les exagérations caricaturales habituelles des comics. Il en va de même pour les autres personnages féminins du récit, Alain (la colocataire de Kate) et Kalliyan Phi. Cette représentation du personnage ajoute encore à ses caractéristiques en tant qu'individu. le scénariste en fait bien le personnage principal du récit, autour duquel s'articulent l'intrigue et la majeure partie des séquences. Néanmoins Kate Kristopher ne se conforme pas au code moral générique des héros de fiction. Pour commencer, elle ne fait pas preuve d'un altruisme à toute épreuve. Ensuite, elle ne souhaite pas à tout prix poursuivre l'aventure. Ces histoires de société secrète, de père frivole et de dimension étrangère, ça ne la passionne pas plus que ça. Elle n'a pas non plus un très bon caractère.

La première fois ça surprend : une héroïne qui ne se laisse pas faire, et qui n'hésite à protester, à râler, voire à frapper ses interlocuteurs, aux méthodes plus ou moins polies. Kate Kristopher ne se laisse pas faire, elle n'est pas là pour servir de pion aux autres, qui qu'ils puissent être. Joe Keatinge a l'intelligence de ne pas systématiser cette réaction qui ainsi ne perd pas son potentiel de surprise. En face d'elle, les réactions de Kalliyan Phi déstabilisent également le lecteur, mais pour une autre raison qu'il vaut mieux découvrir par soi-même. Parmi les principaux personnages, il faut aussi évoquer le robot chat de Kate. Dans ce deuxième tome, il choisit par lui-même son nom (Kate avait omis de lui en donner un précédemment), en trouvant l'inspiration dans Jules César de William Shakespeare. Keatinge s'amuse aussi avec l'apparence de la tête de Cassius, peut-être le seul faux pas de la dessinatrice, quant au résultat.

Les auteurs savent également mettre en scène un enfant de manière naturelle, à la fois dans son comportement, dans son langage et dans ses remarques. Chris Kristopher (un jeune frère de Kate) ressemble à un enfant, adopte des postures d'enfant, et va jouer avec Chendra, une copine. Ils montrent l'antagonisme immédiat et durable entre Kate et Kalliyan, à la fois dans leurs motivations et dans leur convictions (en particulier le recours à la violence, à titre défensif ou préventif).

Séduit par la personnalité de Kate Kristopher, le lecteur la suit dans ses tribulations peu banales, dont elle est plus le jouet qu'elle ne les maîtrise. Joe Keatinge construit son histoire sur le mystère de l'histoire du père de son personnage, qui il était vraiment, à quoi a-t-il participé et quel rôle il a laissé à sa fille. L'héroïne rencontre donc de nouveaux personnages qui vont soit essayer de l'utiliser pour son patrimoine génétique, soit lui apprendre des informations sur son père. L'intrigue comporte un bon niveau de suspense sur la situation au sein de laquelle évolue Kate Kristopher, ainsi que des révélations toujours inventives.

Par la force des choses, le mécanisme narratif de ce genre de récit repose sur un complot caché, d'une ampleur plus ou moins importante. Joe Keatinge n'y va pas par 4 chemins et dévoile une machination de grande ampleur, née avec les premières civilisations humaines, et incarnée par l'organisation clandestine Prospero. le lecteur reconnaît là aussi l'intelligence de Keatinge, dans la mesure où il évite le cliché de l'organisation clandestine qui souhaite se rendre mettre du monde, par le biais de forfaits abominables, appliquant l'aphorisme que la fin justifie les moyens. Là encore, le lecteur éprouve le plaisir de voir une organisation secrète qui s'écarte de l'ordinaire des comics, tout en utilisant une imagerie de roman d'aventure (de grandes robes rouges, avec cagoule), mais avec une identité graphique affirmée.

À l'issue de ce deuxième tome, le lecteur en ressort sous le charme. Il lui reste en tête la richesse d'environnements variés, inventifs et colorés. La séduction de Kate Kristopher opère pleinement grâce à sa personnalité, plutôt que ses atouts physiques. L'intrigue part dans des directions inattendues et originales. S'il fallait vraiment trouver un défaut à cette série, ce serait peut-être le nombre d'éléments relevant de genres différents. Les auteurs réussissent leur amalgame ; le lecteur peut finir par se demander s'il est nécessaire qu'un robot steampunk coexiste avec des hyènes anthropomorphes. Il est cependant impossible de résister à la richesse du récit, et à l'intelligence graphique de Leila del Duca (elle réussit même à intégrer une demi-douzaine de cases sous forme de crayonnés, en toute logique dans le fil de la narration).
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Vidéo de Joe Keatinge
- - Préparez-vous à vivre l?aventure de votre vie ! - - Descendante d?une dynastie de grands explorateurs, Kate Kristopher est une véritable célébrité. Elle a passé sa vie à visiter des contrées lointaines, à combattre des créatures fantastiques, à la recherche de trésors tous plus fabuleux les uns que les autres.
Aujourd?hui, Kate s?est rangée et occupe plutôt son temps à dédicacer les récits de ses péripéties qui se vendent comme des petits pains. Mais alors qu?un secret de famille refait surface, cette vie aventureuse qu?elle croyait derrière elle pourrait bien la rattraper?
-- http://bit.ly/2xAecsw
De Joe Keatinge et Leila del Duca
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