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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'avoue que les mots du New-York Times apposés sur la première de couverture m'ont poussée à lire ce titre, plus que le résumé lui-même et ses références au jazz et à la scène new-yorkaise. En effet, je suis toujours gênée quand la musique prend une part essentielle dans une oeuvre car je trouve alors bien souvent le roman incomplet : mon imagination débordante me permet de saisir les personnages et les lieux, mais je me sens orpheline d'une bande-son que j'ai du mal à reconstituer. Jazz à l'âme n'a pas dérogé à la règle. La musique envahit les pages mais peine, malheureusement, à émerger de l'ensemble. Je me suis donc focalisée sur le personnage principal, Ludlow Washington, et la richesse de son monde intérieur. C'est, je dois bien le reconnaître, un personnage assez fascinant, porteur de messages forts, en raison de sa couleur de peau et de sa cécité, et tout en complexité. J'ai apprécié suivre son parcours même si je regrette que l'on s'attarde si peu sur les premières années de sa vie, notamment son abandon et son séjour dans une institution pour jeunes aveugles dans laquelle les nombreuses brimades subies ne l'empêchent pas de devenir un petit prodige de la musique. Son évolution professionnelle et ses échecs amoureux, intimement liés, trouvent en effet leur source dans cette enfance si rapidement évoquée. En somme, une lecture intéressante et pas désagréable mais on est très loin d'un roman coup de coeur.

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Le titre. C'est le titre qui m'a d'abord attiré : le jazz comme une obsession. Ludlow commence difficilement la vie : aveugle de naissance, noir dans un Sud encore épidermique, et abandonné par ses parents dans un pensionnat. Il va pourtant se révéler un musicien hors pair jusqu'à jouer pour des pointures du jazz. Il deviendra aussi minutieux, talentueux, qu'inversement sa vie privée est un naufrage. Il n'est pas tant question de la vie d'un noir, aveugle de surcroît, dans la société que celle d'un artiste qui ne trouve pas sa place dans la vie "normale", lui faisant prendre des décisions insensées. Les artistes sont souvent des êtres à part, fragiles, hors sol, notre W.M. Kelley le décrit ici efficacement. Ce ne sera pas un coup de coeur mais juste un bon voyage jazzy.
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Ludlow Washington, abandonné enfant dans un institut pour aveugles, devient musicien dans un orchestre. Entre jazz et vie amoureuse, le jeune homme trace son chemin au coeur d'une Amérique en proie à la ségrégation raciale.

J'ai lu ce livre grâce à NetGalley, merci aux éditions 10/18 pour cette lecture.

Ce livre est un classique de la littérature afro-américaine contemporaine, pourtant je n'en avais jamais entendu parler avant de le voir au catalogue de NetGalley… Quel dommage de l'avoir découvert seulement maintenant!

Ce qui m'a d'abord attirée dans ce roman, c'est qu'on allait parler musique, sujet que je trouve passionnant, mais qui est rarement traité de façon convaincante en littérature à mon avis. de ce point de vue, j'ai un un peu déçue, car j'ai trouvé que cet aspect restait assez en retrait, au profit de la vie amoureuse du personnage principal. Ce qui m'amène à un autre point négatif: Ludlow m'a perdue en route, lorsqu'il lui vient le fantasme d'éveiller le désir d'une femme en la frappant…

Heureusement il y avait également des points positifs dans cette lecture. Ce qui concerne la musique, même si le sujet n'était pas assez présent pour mon goût, est très intéressant. J'avoue être assez ignare concernant le jazz, ce que j'ai appris avec ce livre était passionnant. D'autre part, l'aspect historique, même s'il est abordé seulement à travers le quotidien du personnage, détermine l'ambiance. Ludlow étant aveugle, les questions qu'il se pose sur les problèmes raciaux et la ségrégation prennent une forme originale. Au fil du temps, il évolue dans son rapport aux autres et dans sa perception de ces questions.

Une lecture très intéressante malgré ses défauts, je regrette malgré tout qu'on ne s'attarde pas davantage sur ce qui tourne autour de la musique.
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Jazz à l'âme c'est l'histoire de Ludlow Washington, un homme doué pour la musique qui va partir à la conquête de la scène New Yorkaise. Malgré ce talent inouï, il va être mis à part à cause de sa cécité & de sa couleur de peau.

C'est une histoire très intéressante sur l'ascension de ce musicien de jazz aveugle dont la musique ne va pas réussir à combler tous les manques.
Le personnage de Ludlow est complexe, écorché. C'est lui le seul point d'orgue du roman : du sommet de la gloire à la tragédie.

Jazz à l'âme nous offre la possibilité de voir un aperçu du monde du jazz (peut-être pas assez à mon goût) & des musiciens noirs.

Une lecture intéressante, pas désagréable qui m'a permis de découvrir William Melvin Kelley considéré comme l'un des plus grands écrivains afro américain de son temps.
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J'ai toujours eu un penchant tout particulier pour les vies de musiciens, pour les romans mélodiques et pour les damnés des caves obscures. Jazz à l'âme, le deuxième roman de l'écrivain afro-américain William Melvin Kelley (publié en 1965), avait tout pour me plaire : en retraçant le destin d'un musicien de jazz aveugle dans l'Amérique raciste des années 30 à 50, l'auteur s'empare de grandes problématiques sociales pour livrer un texte hors du temps, étonnamment contemporain. Étonnant et sensoriel, incisif et électrique, Jazz à l'âme laisse pourtant à mon sens un amer goût d'inachevé et de frustration. Malgré ses nombreuses qualités stylistiques, on pourra regretter un questionnement de surface, qui survole de nombreuses thématiques sans réellement s'y attarder.

Abandonné à cinq ans par son père dans une institution pour déficients visuels, Ludlow Washington construit sa vie comme une succession d'accords mineurs. le jeune garçon s'émancipe des humiliations qu'il subit au sein de son pensionnat en développant un talent inné pour le jazz. Cédé à seize ans à un orchestre local du Sud des Etats-Unis, il entame une ascension vertigineuse qui le mènera jusqu'aux clubs enfumés d'Harlem, où il sera porté aux nues par l'avant garde new yorkaise en mal d'idoles. Derrière ce succès fulgurant, les fêlures de sa jeunesse dérobée, les souffrances de l'Amérique ségrégationniste et les déconvenues amoureuses ont néanmoins marqué au fer rouge le jeune prodige, qui flirte avec les ténèbres comme un funambule au-dessus de l'abîme.

Parce que Ludlow Washington est condamné à l'obscurité, William Melvin Kelley exacerbe les sens. L'écrivain déploie un talent rare pour réussir à se glisser sans accroc dans la peau de son protagoniste. Plutôt que de sombrer dans un pathos larmoyant, il préfère prendre le parti d'explorer la société américaine à travers un prisme unique et sensuel. La cécité de Ludlow permet à l'auteur de questionner frontalement les fondements du racisme, mais également d'asséner la difficulté d'exister lorsque l'on sort des carcans d'une société cloisonnée. Jazz à l'âme est le roman des premières fois, des découvertes - et donc des déceptions - sur lesquelles se construit Ludlow. C'est enfin le roman de l'exploration et de l'apprentissage amer de la vie, pour un homme en décalage perpétuel avec le monde, ses pairs, les femmes et les courants musicaux en vogue à l'époque.

Vous l'aurez compris, ma lecture de Jazz à l'âme s'est achevée en demi-teinte. Avec ce récit qui promettait de s'attaquer à des thématiques aussi graves que complexes, du handicap à la question raciale en passant par la découverte de la sexualité, les stigmates de l'enfance ou encore la difficulté des rapports hommes/femmes, William Melvin Kelley s'est engagé dans l'écriture d'un roman complexe, aux multiples tiroirs. Malheureusement, à trop vouloir en faire, l'auteur effleure ces problématiques sans les confronter de plein fouet. En revanche, si j'ai eu quelques accrochages avec le style elliptique et très délié de William Melvin Kelley, ceux-ci se sont dissipés rapidement. Au départ laborieuse, la lecture s'avère percutante et fluide, faite de silences et respirations savamment entremêlés, de pugnacité et d'audace ; enfin d'amertume et de sensualité.

Lien : https://lesopuscules.fr/avis..
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Ludlow, un petit garçon aveugle de 5 ans, est vendu par son père à une institution spécialisée. C'est là qu'il a appris la musique. de toute façon il n'avait pas le choix, c'était ça ou faire la manche. Et puis il a été à nouveau vendu à un orchestre.
La musique, il est doué pour la musique et c'est ce qui le sauve. Mais la musique ne peut pas tout contre les blessures infligées par la société et par son enfance meurtrie.

C'est le portrait d'un homme blessé que dresse William Melvin Kelley. On regarde grandir ce petit garçon, se construire, évoluer. La vie est rude, la chance lui sourit en musique, mais l'oubli en amour. Ses démons le rattrapent.

Le roman est découpé en six parties. Chacune d'elle débute par un résumé sous forme d'extrait d'interview de quelques lignes de Ludlow. Je trouve ces résumés aussi important que le texte lui même. Ils permettent une certaine fluidité dans le texte.

D'ou mon bémol, ce récit est court, trop court peut-être et donc pas assez approndie, à mon goût, sur des sujets important comme la ségrégation, la musique, le jazz, l'orphelinat. J'ai eu l'impression de tout survoler. J'aurai aimé plus, beaucoup plus.

Il m'a manqué un petit quelque chose pour être totalement conquise par ce roman. J'avoue être restée sur ma faim même si j'en ai beaucoup apprécié la lecture.
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Une histoire émouvante mais je trouve que l'auteur ne va pas assez loin dans certains aspects. Par exemple, on ne sent pas vraiment le ségrégationnisme à l'oeuvre à cette époque; le résumé parle des fantômes du passé de Ludlow, mais je trouve qu'ils sont justes effleurés. C'est dommage, je pense que ça aurait pu apporter une dimension plus puissante à cette histoire, qui est déjà, en elle-même, intéressante.
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Enfant aveugle, Ludlow Washington est confié à une institution dès l'âge de cinq ans. Abandonné par sa famille, il grandit en apprenant que l'on est toujours l'esclave de quelqu'un. Mais les dirigeants blancs de l'école lui apprennent aussi la musique. C'est à grâce à son don musical qu'il peut quitter l'institut à seize ans tout en restant obligé de jouer pour l'orchestre de Bud Rodney jusqu'à sa majorité.

Jeune homme doué et ambitieux, son chemin est jalonné de belles rencontres. Tout d'abord, Hardie, le tromboniste de l'orchestre qui restera son meilleur ami, puis Etta-Sue, la fille de sa logeuse qui lui donnera son premier enfant et surtout, Inès Cunnigham, la grande chanteuse de jazz qui lancera sa carrière.

La cécité de Ludlow accentue son questionnement sur ce que cela représente physiquement d'être noir.

» La vie hors du foyer était en tout point la même que dedans. Les gens au-dessus de vous s'acharnaient à vous rabaisser, et les gens au-dessous de vous s'évertuaient à vous tirer vers le bas. »

Ludlow a l'arrogance des génies. Il refuse la condition qu'on lui attribue. En musique, il ne peut s'astreindre à jouer les standards et préfère improviser, inspiré par son idole, Norman spencer. Il invente le jazz moderne.

» il s'était mis à suggérer aux musiciens pendant les jam sessions, comment interpréter certains morceaux. Mais jamais il n'avait considéré cela comme la recherche d'un nouveau style, il tentait seulement de capter le son qu'il aimait. »

Il n'est pas homme à accepter de rentrer dans une case, celle qu'on lui attribue en fonction de sa couleur ou de son handicap. En amour aussi, il se démarque en tombant amoureux de Ragan, la fille d'un colonel.

» S'il venait à comprendre un jour pourquoi il était tombé amoureux de Ragan, il ferait une découverte majeure sur lui-même. »

Mais le chemin qui mène à la compréhension de soi est parfois long et épineux, surtout quand l'enfance ne vous a pas permis de saisir les bonnes bases.

Pour avoir lu plusieurs romans sur la vie tortueuse de musiciens de jazz, j'ai eu moins d'affinités avec celui-ci. Je l'ai trouvé trop centré sur le personnage, pour lequel j'ai eu peu d'empathie, au détriment de la musique et de la cause noire.

Né en 1937, William Melvin Kelley est mort à New York, en 2017.
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