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3,39

sur 757 notes
Je commencerais en disant que cette découverte est loin d'être un coup de coeur. J'avais eu des échos sur cette auteure, notamment pour son roman Réparer les vivants dont on a beaucoup parlé mais dont la lecture ne me tentait pas et ne me tente toujours pas. Un jour peut-être… Lors d'un petit tour chez mon libraire, je suis tombée sur Corniche Kennedy, qui apparemment est imposé en classe de seconde.
Le fait que l'histoire se déroule à Marseille a attisé ma curiosité, étant moi-même « presque » marseillaise. Je ne vis qu'à quelques minutes de cette ville que je ne porte pas particulièrement dans mon coeur.
Les premières pages de lecture furent pénibles. de longues descriptions, ce qui de coutume, a plutôt tendance à me séduire, mais ce ne fut pas le cas ici. Des phrases plus longues encore, trop longues, dont le sens m'échappait parfois tant je me perdais au milieu de cette succession de mots qui n'en finissait pas. Puis, je me suis faite au style. A cette façon si particulière d'introduire les dialogues dans le récit. A la tonalité de celui-ci.
Je me suis accrochée et je ne le regrette. Cette bande de gamins délaissés par leurs parents a quelque chose d'attachant. Voilà le constat auquel je suis arrivée au fil des pages. Livrés à eux-mêmes, on a envie de les « sauver », de leur montrer « le droit chemin », de les mettre en garde contre les dangers de l'extérieur. de voir plus loin que ce qu'ils veulent bien juste montrer. D'essayer de les comprendre. Un personnage m'a particulièrement touchée : le jeune Mario. Il n'a pas de cadre, il ment impunément mais, à mes yeux, il est émouvant car bien sûr, je lui ai trouvé des circonstances atténuantes à cet enfant qui n'a rien de méchant et qui veut juste jouer au grand.
L'auteure nous présente une vision assez manichéenne de la vie : d'un côté, les forces de l'ordre représentées ici par Sylvestre Opéra et de l'autre ces ados, la plupart issus des quartiers nord de la ville, qui bravent de petits interdits afin de satisfaire leur soif de liberté. Au milieu d'eux, une petite nouvelle venue des beaux quartiers et qui va semer le trouble dans leur quotidien bien huilé.
Je déplore toutefois que ce soit encore ce type de jeunesse qu'on associe à Marseille. Une jeunesse oisive, qui passe son temps à tuer le temps et à se sentir exister en s'opposant aux lois. Et nous lecteurs, grâce à l'habilité de l'auteure, nous entrons dans ce monde, presque prêts à croire que cette réalité qui est la leur est une vérité.
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Ayant lu récemment "Le grand saut" de Florence Hinkel, j'ai été obligée d'y penser en me plongeant dans le livre de Maylis de Kerangal. Mais, à part la bande d'ados, presque adultes, qui plonge dans les calanques et dans "leur vie future", la ressemblance s'arrête là car pour moi Corniche Kennedy c'est avant tout un polar dont le héros est Sylvestre Opéra. Flic à la dérive obsédé par le meurtre d'une jeune prostituée russe sur fond de trafic de drogue. Et si le personnage est attachant, l'écriture de Maylis vraiment somptueuse, ça reste un genre que je n'affectionne pas particulièrement. Mais j'avoue avoir vraiment eu envie de savoir jusqu'où Sylvestre allait nous emmener...
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Corniche Kennedy c'est une falaise au vent des libertés, au zéphyr des sensations juvéniles, à l'insouciance des actes et paroles crus, puissantes, divines ; Corniche Kennedy c'est un style haché, noyé dans le rythme dynamique, hyper-actif des jeunes paumés de notre société. Il y a du dialogue encastré dans la chair du récit, il y a des descriptions encrées dans les sensations mouvantes, cruelles de ces trois personnages sublimes. C'est surtout une plume qui percute, qui ne laisse pas indifférant. Maylis de Kerangal propose une épopée enfantine, où les adolescents vibrent de leur corps, de leur être, tremblent face à cette recherche de soi tandis que l'adulte rôde sous la personnification d'un personnage rêvant de retrouver sa jeunesse perdue.

C'est un rouleau de sensations, pas de dialogues, ce qui peut perturber le lecteur au premier abord, les paroles sont harmonie avec les descriptions, les gestes des personnages. Dans ce roman le temps va vite, il essouffle, il happe l'esprit, il étouffe, c'est un rythme soutenu, une mélodie où chaque instant dégringole dans un enfièvrement d'actes grisant pour ces jeunes souhaitant une liberté sans borne. En cela les mots, les phrases de Kerangal sont authentique, forts, riches, justes ; ils percent un trou dans le coeur du pauvre lecteur qui suit les aventures, ce sourire aux lèvres tandis qu'il rêve lui même de sauter par dessus le danger, d'affronter sa peur pour devenir plus fort. C'est cela grandir n'est-ce pas ? L'amour nait entre deux protagonistes, l'une est riche, l'autre respire le jeu du masque quand il cache une âme gelée de douleur. le sentiment bourgeonne non pas de manière niaise, délicate, c'est un déferlement de questionnement, de doutes, d'attirance retranscrit magnifiquement bien. C'est le lecteur qui ressent, avalanche s'écroulant grâce aux longues phrases ne laissant pas de répit. Ce qui est admirable c'est l'enchaînement des mots, des actions, des répliques qui ne forment qu'un tout au long du récit ! Garder un rythme, une harmonie sans longueur est une prouesse, un talent.

Quelques rares fois au cour de cette expérience je n'ai pu m'empêcher de faire la comparaison avec Peter Pan, plusieurs Peter Pan modernes en réalité : la dualité entre l'adulte et l'adolescent est omniprésent, offre un contraste vibrant. Il est vieux policier s'occupant d'histoires criminelles avant de s'échouer sur la falaise, son devoir imposer un ordre illusoire. On pourrait presque dire qu'il a un rôle de muselière face à ces jeunes ivres d'espérances, d'insouciances tandis que ces derniers ne sont qu'émotions pures, brutes ; ils vivent dans la chair, dans le présent, écoutent leur instinct sans se poser de questions, la raison disparaît au profit de la vie simplement, celle du coeur et non de l'esprit. C'est beau de voir les caractères, les comportements différents qui, collés l'un à l'autre augmentent l'état de l'un et de l'autre, entre en collision, se croisent, se rejoignent. Monsieur Vieux est la figure de l'avenir pour ces jeunes à l'avenir incertain, ces jeunes la figure du passé pour Monsieur Vieux.

Déçue cependant de la fin, je n'ai pas compris peut-être ce que l'auteur voulait dire, ce qu'elle voulait démontrer ; c'est un uppercut dans la gorge cette fin abstraite, brouillon qui laisse une trace livide sur son passage. Comme une peinture désagrégée par un coup de ciseau placé sur un élément important de la toile, la fin brise la magie du rythme, la falaise, cette falaise personnifiée, personnage clé du roman s'efface, les trois adolescents et Papy Opéra également dans une écume frustrante. Plus j'y songe, plus je me dis que la fin prête à trop d'interprétation possibles, à trop d'ouverture imaginative ce qui n'est certainement pas le bon choix pour une dynamique aussi dramatique, aussi intense. J'ai refermé le livre avec un gout amer aux lèvres. Pourtant c'est un récit atypique grâce à cette plume enchanteresse, un roman vecteur d'émotion dans une tempête de sensation. Il faut s'habituer au début de cette danse au parti pris de ce style original, un vrai style à la beauté des mots, à la beauté des tournures, à cette recherche d'esthétique permettant une large palette de sensations. La lecture est unique, dépaysante, plaisante.
Lien : http://musae.rpdiv.com/?p=231
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J'ai trouvé que le livre Corniche Kennedy était écrit de façon à ce que les jeunes comprennent bien l'histoire.

Cependant il y a quelques points négatifs :

-il n'y a pas assez de détails sur les personnages

-c'était trop court, j'aurais aimé que l'aventure se prolonge




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Un style d'écriture particulier (des "phrases" très longues, très desctiptives), difficile à suivre de prime abord, mais auquel on se fait assez rapidement...

Une histoire somme toute assez simple, mais racontée avec brio... un roman sympathique, conseillé pour découvrir quelque chose de nouveau...
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Des jeunes de quartiers Nord de Marseille squattent les plates-formes de la banlieue. Ils passent leur temps à faire des sauts du haut de la Corniche Kennedy. le policier est charger de les surveiller il va les espionner. Et il va y avoir aussi l'arrivée d'une fille qui se prénomme "Suzanne" qui va remettre un peu d'amour après la disparition d'une autre fille.
Tout d'abord j'ai bien apprécié ce livre car l'histoire est intéressante.
Pour quelqu'un qui n'aime pas lire je trouve que ce livre n'ai pas très très long. Par contre le style d'écriture est très différent des livres basique, au début on pas assez de mal à comprendre mais par moment j'ai eu du mal a comprendre et par conséquent j'ai du relire plusieurs fois le passage. Par rapport à l'histoire, elle est bien, elle parle d'adolescents et par moment je me mettais à leur place, je m'imaginais comme eux. On a une vision positive du policier dans cet histoire car il y a une amitié qui née entre une des jeunes et ce policier; Mais ce que je peux reprocher à l'histoire c'est quel a mis du temps à se mettre en place.

Axel F
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des qualités littéraires impressionantes, des decriptions des jeunes ados rafraichissantes, j'adore
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style ampoulé - ce n'est pas ma vision de mon quartier
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