Hem Hem… Sentiments ambivalents…
Il y a d'un côté l'histoire, et de l'autre l'écriture.
L'histoire se déroule le temps d'un été. Des ados aiment se retrouver sur la
corniche Kennedy et se mettre au défi des « sauts de la mort » depuis les deux plongeoirs. On suit une bande en particulier, avec le leader Eddy, et la petite nouvelle du groupe Suzanne qui n'est pas entrée dans ce groupe par la porte la plus simple. Et puis, pour « surveiller » ces ados, de loin, via ses jumelles, il y a Sylvestre Opéra, un commissaire. Il sait que ces enfantillages peuvent mal finir. Alors il va partir à la traque aux ados. Dans le même temps, il doit aussi s'occuper d'une dangereuse affaire de drogue et de proxénétisme. Quand les deux affaires se lient malgré elles, ça peut vite tourner au drame… Donc l'histoire, elle promet à la base d'être sympa.
Et puis il y a le style d'écriture de l'auteure… Dans ces phrases qui font vingt mètres de long, avec une prédisposition pour mettre en favori ce signe de ponctuation qui permet un léger temps d'arrêt et que l'on nomme, affectueusement, la virgule, (virgule, tiens j'en mets une), -et encore, c'est très souvent entrecoupé de « tirets » - (tirets, là aussi j'en use et abuse), je disais donc que dans ces cool méga top trop longues phrases qui font chacune un paragraphe d'une page pour nous expliquer ce qui se passe à l'instant T de l'histoire, et je précise que même les dialogues ne sont pas identifiés par ces attendus « deux points - à la ligne - ouvrez les guillemets - tirets » mais sont rajoutés tels quels à la suite- et parfois même il faut deviner que c'est du dialogue, mais on a une indication par la suite qui le montre dans les cas où on a des doutes -, donc ces très longues phrases eh bien elles regorgent d'accumulation, de juxtaposition, de vocabulaire parfois grossiers et en tout cas ben on sent bien que l'auteur est ironique et sarcastique dans son récit, ouais, et que du coup ben on s'attache pas vraiment aux personnages, ni aux flics ni aux gosses, rien et que ben du coup, soit on adhère au style soit on n'y adhère pas.
Si la lecture du paragraphe précédent ne vous a pas dérangés, alors vous pouvez lire ce livre ;-)
Moi, je n'ai pas du tout adhéré au style… Pour tout dire, j'ai régulièrement lu en diagonal, ce que je ne fais JAMAIS pour mes lectures-plaisir ! J'ai bien compris que l'auteur a utilisé cette narration dans un but précis, mais quand on n'y est pas préparé, ça surprend et de ce fait, ça peut perturber.
Dommage, sans cela l'histoire aurait pu donner autre chose… D'autant que les thèmes abordés peuvent susciter des questionnements, sur les priorités par exemple, les relations parents-enfants, le danger que représente la drogue, surtout quand des enfants tombent accidentellement sur des sachets…
C'est le premier roman que je lis de cette auteure. Il ne me laissera pas un souvenir impérissable, mais je lirai avec plaisir «
réparer les vivants » qui a été primé et dont j'ai entendu beaucoup de bien.