Citations sur Réveille-toi : La vie du Bouddha (38)
Étant ce qu’ils sont, les hommes sont esclaves des plaisirs de la chair, actes hérités du karma de convoitises et de pensées concupiscentes antérieures ; étant ce qu’elles sont, les femmes sont les vaisseaux innocents de la renaissance humaine incarnée et personnifiée, brassées de plaisirs dont l’homme n’est jamais rassasié. Mutuellement attirés, victimes les uns comme les autres de leur karma, qui les construit puis les détruit, sans un Moi qui puisse dire non en la matière, les hommes et les femmes font rouler la roue de la mort par amour du contact des corps, par orgueil et désir de bonheur.
Toutes les créatures tremblent à l’idée du châtiment, toutes les créatures aiment la vie. Ne l’oubliez pas, vous êtes à leur image, et abstenez-vous de tuer, de retirer la vie. Celui qui, cherchant son propre bonheur, châtie ou tue d’autres créatures qui, elles aussi, aspirent au bonheur ne trouvera pas le bonheur après la mort.
Un homme ne sera pas davantage lavé de ses souillures ou libéré de ses illusions s’il s’abstient de manger viande et poisson, s’il va nu, se rase le crâne ou porte une chevelure emmêlée, s’habille de toile de sac, se couvre de boue ou se voue au feu sacrificiel. La colère, la boisson, l’obstination, le sectarisme, la tromperie, l’envie, la vantardise, le dénigrement des autres, l’arrogance et les visées malveillantes, voilà les vraies souillures. Au rang desquelles, en vérité, on ne saurait compter le fait de manger de la viande.
Le karma vient de l’ignorance, et l’ignorance vient des compositions mentales. Le karma est la mise en œuvre de la loi inexorable, inflexible qui lie l’acte à l’effet, la vie présente à la prochaine ; le karma explique tout ce qui concerne le monde des êtres vivants, animaux ou hommes, le pouvoir des rois, la beauté des femmes, la splendide queue du paon, les dispositions morales de chacun ; le karma est l’héritage de toute créature animée, le ventre qui l’a portée, le ventre auquel elle doit recourir ; c’est la racine de l’éthique, car ce que nous avons été fait ce que nous sommes aujourd’hui. Si un homme connaît l’éveil, atteint à la perfection de la sagesse suprême et au nirvana, c’est parce que son karma s’est accompli et que cet accomplissement était inscrit dans son karma ; si un homme persiste dans la voie de l’ignorance, de la colère, de la stupidité et de la convoitise, c’est parce que son karma ne s’est pas encore accompli et que ce non-accomplissement y était inscrit de la même façon.
la mort vient de la naissance, la naissance vient des actes, les actes de l’attachement, l’attachement du désir, le désir de la perception, la perception de la sensation, la sensation des six organes des sens, les six organes des sens de l’individualité, l’individualité de la conscience. Les actes sont conditionnés par l’attachement, ils sont commis au nom d’un besoin né de l’imagination, qui asservit l’individu et le pousse à agir comme il le fait ; l’attachement est conditionné par le désir, lequel précède l’habitude ; le désir est conditionné par la perception, on ne désire jamais ce que l’on ne connaît pas, et s’il y a désir, c’est en raison de la perception soit d’un plaisir auquel on aspire, soit d’une douleur que l’on abhorre, l’un et l’autre étant comme l’avers et le revers d’une même pièce ; la perception est elle-même conditionnée par la sensation, la sensation d’une brûlure au doigt n’est pas perçue immédiatement, car la sensation procède du contact des six organes des sens (l’œil, l’oreille, le nez, la langue, le corps, le cerveau) avec les objets qui les sollicitent, ainsi le doigt n’est pas brûlé s’il n’entre pas en contact avec la flamme...
Ce n’est qu’au nirvana que réside le bonheur, qui procure un salut éternel, car si la prison a été construite, c’est bien pour s’en échapper.
Qui désire peu trouvera le chemin de la vraie délivrance ; si l’on désire la vraie liberté, il faut se satisfaire de savoir peu. Car ceux qui connaissent la satisfaction, qu’ils soient riches ou pauvres, jouissent du perpétuel repos.
Les seuls conquérants du monde qui vaillent sont ceux qui ont dompté le Soi, seuls peuvent être appelés vainqueurs ceux qui maîtrisent leurs passions et s’abstiennent du péché. J’ai moi-même dompté le Soi et surmonté tout péché. Ce qui fait de moi le conquérant du monde.
La vérité est plus ancienne que le monde, plus lourde que l’histoire, sa perte est plus grande que celle du sang, c’est un don plus précieux que le pain.
L’orgueil et l’indifférence enténèbrent aussi le cœur, de même que le soleil est obscurci par les nuages amoncelés ; les pensées méprisantes détruisent toute humilité d’esprit, et la souffrance sape la volonté la plus ferme.