"Il n'y a pas de place pour le Moi et pas de fondement pour le construire. Si bien que, dès l'instant où toutes les souffrances accumulées, souffrances nées de la vie et de la mort, sont reconnues comme attributs du corps, et dans la mesure où ce corps n'est pas Moi, ni n'offre de fondement pour le Moi, alors arrive le grand absolu, la source d'une paix infinie.
... le karma vient de l'ignorance, et l'ignorance vient des compositions mentales.
Cet homme n'était pas un gros lard hilare, mais un prophète sérieux et tragique, le Jésus-Christ de l'Inde et de presque tous les pays asiatiques.
La colère ! Comme elle déforme un joli visage, comme elle détruit la grâce de la beauté !
Quand un trésor a brûlé, les objets précieux qui ont échappé au feu, l’homme sage, connaissant leur impermanence, les donne sans compter, multipliant les actes de bonté avec ses dernières possessions. Le sot, lui, les garde jalousement, effrayé à l’idée de les perdre, rongé par l’angoisse, tourmenté dans son cauchemar par la crainte imaginaire de “tout” perdre, jusqu’à son être même.
L’oreille est en flammes, les sons qu’elle perçoit sont en flammes ; le nez est en flammes, les odeurs qu’il perçoit sont en flammes ; la langue est en flammes, les saveurs qu’elle perçoit sont en flammes ; le corps est en flammes, le contact du corps avec les objets concrets est en flammes ; la pensée est en flammes, les objets mentaux sont en flammes ; la conscience mentale est en flammes, son contact avec les objets mentaux est en flammes ; et toute sensation, qu’elle soit plaisante, déplaisante ou neutre, qui naît de la dépendance du contact mental est elle aussi en flammes.
Les paroles des sages éminents ne resteront pas lettre morte.
...l’existence était pareille à la flamme d’une bougie : la flamme de la bougie et l’extinction de cette flamme n’étaient qu’une seule et même chose.
Toute naissance est synonyme de mort : ce qui signifie déchéance, horreur, changement, et, bien évidemment, souffrance.
Tel un grand chasseur est l’inconstance, l’âge est son arc, la maladie, ses flèches, et, dans les champs de la vie et de la mort, elle traque des proies humaines, comme elle le ferait d’un cerf ; chaque fois qu’elle en a l’occasion, elle s’empare d’une vie.