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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'ultime Bernie Gunther, sorti au Royaume-Uni avant le décès de Philip Kerr, entrecroise une enquête menée par l'ex-Kommissar de la Kripo en 1939, à quelques semaines du déclenchement de la seconde guerre mondiale, et sa fuite en 1956 alors qu'il séjournait sur la Côte d'Azur.

En 1956, Bernie est au bout du rouleau, sa planque comme concierge d'hôtel sur la Côte d'Azur est compromise, et il est coincé par Erich Mielke, le chef en second de la Stasi (les services secrets de la toute jeune RDA), qui veut l'obliger à commettre un meurtre (qui plus est le meurtre d'une femme, ce qui va contre toutes ses valeurs). Une seule solution : fuir. Mais la Stasi lui colle aux basques, notamment Korsch un de ses ex-adjoints à la Kripo, devenu un repenti communiste. La présence de Korsch lui rappelle une enquête menée ensemble en 1939 au nid d'aigle du Führer : le Berghof.

En 1939, suite à un assassinat mené sur la terrasse du Berghof, Martin Bormann, le secrétaire d'Hitler et responsable de son domaine dans les Alpes bavaroises, réclame à la SS l'envoi de leur meilleur enquêteur pour trouver le coupable et assurer ainsi la sécurité des lieux avant l'arrivée du Führer pour son cinquantième anniversaire.
Le chef en second de la SS, Heydrich, dispose justement d'un enquêteur hors-pair, certes indiscipliné, insolent, et en plus non-nazi, mais suffisamment retors pour parvenir à louvoyer parmi toutes les personnalités du troisième Reich qui résident sur place ou ont acquis un joli chalet à proximité de celui de leur chef (quitte à exproprier les habitants, ou les envoyer en camp): Bernie Gunther.
Bernie va devoir satisfaire les exigences de Bormann, qui a mis sous sa tutelle, avec ses comparses, les habitants du coin. Dans l'Obersaltzberg, les travaux d'aménagement n'arrêtent pas. La montagne est truffée de tunnels et d'abris, et les maisons de micros. Les dignitaires nazis et SS ne sont pas prêts à collaborer à l'enquête, même si le fait que le terrible Heydrich soutienne ce policier berlinois lui ouvre des possibilités d'investigation.

La fuite de Bernie à travers la France ne restera pas le moment le plus glorieux de sa carrière. Kerr y glisse pas mal de remarques acerbes sur la France et les français. A croire qu'il devait être plus germanophile...
Les longs passages à Berchtesgaden sont un peu plus intéressants. du moins au début. La présentation du contexte est réussie. Bormann qui règne en seigneur sur ce coin des Alpes bavaroises. Les chalets et les alpages colonisées par les élites nazies, qui se font détester des habitants. Quelques vieux compagnons d'Hitler qui se chamaillent des parcelles de pouvoir.
Au bout d'un moment toutefois, le roman ronronne. Bernie se retrouve quasiment seul contre tous (une situation qu'il connaît bien). Les nazis se moquent de toute forme de justice (rien de surprenant). Et les avancées de Gunther arrivent quand Kerr décide qu'il a fini de balader le lecteur dans la région. On a connu plus de rythme dans les enquêtes du commissaire.

C'est un peu dommage, car c'est avec ce récit que va s'arrêter une des séries les plus originales et les plus passionnantes du policier historique. Kerr a fait revivre avec Bernie Gunther la montée du nazisme, la mise en place de son administration, ses préparatifs de guerre, les horreurs commises à l'Est, la fuite des dirigeants nazis et la dénazification. Tout un pan du vingtième siècle revu de l'intérieur grâce à ce personnage acide, mais finalement tellement humain.

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Une lecture que curieusement j'aurais mis le temps de lire et pourtant la faute n'en revient pas à la qualité du livre. Probablement une histoire de timing.

Alors que nous avions quitté Bernie sur la Côté d'Azur, la Stasi le retrouve et lui propose un marché qu'il est loin de vouloir accepter. Traqué à travers toute la France, en espérant rejoindre la RFA, Bernie se remémore une affaire en 1939, à la veille de l'invasion de la Pologne. Il est sollicité par le terrible Martin Bormann pour enquêter sur le meurtre d'un ingénieur, assassiné en pleine journée sur la terrasse du Berghof. Avec l'arrivée imminente d'Hitler pour son anniversaire, pas le choix, il faut comprendre qui a osé défié la sécurité de ce haut lieu du Reich...

Une enquête bien ficelée, sans longueur, qui m'a beaucoup apprise. C'est l'occasion pour moi d'en apprendre plus sur le terrible Bormann et sa clique, ainsi que sur l'organisation du Nid d'Aigle, où la corruption règne en maître. Sans trop nous perdre, l'auteur nous dévoile pas à pas qui est le meurtrier et nous fait à nouveau frissonner par sa narration. le récit est bien documenté d'un point de vue historique, comme toujours. Quant à Bernie, il est égal à lui-même : impertinent et cynique à souhait.
En revanche, il ne me semble pas nécessaire de faire le point sur la fuite de Bernie vers la RFA. de plus en plus de récits de Philip Kerr sont sur deux temporalités et si, quelques fois cela se justifie, je trouve que dans le cas présent ce n'était pas nécessaire, sauf si le but recherché est de faire avancer la biographie de Bernie ou de couper au moment de haute tension. Pour ma part, si l'intention est derrière une de ces deux explications, je maintiens que ce n'est pas utile. Mais au final, il y a heureusement peu de ces chapitres.

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Je renoue avec Bernie Gunther. C'est toujours une excellente façon de comprendre la société allemande.
Cette fois-ci nous sommes en 1956 avec de très longues réminiscences en 1939. Dans la partie qui se passe en 1956 Gunther fausse compagnie à Mielke chef de la Stasi et à Friedrich Korsch qui veulent qu'il empoisonne une de leur ancienne espionne en Angleterre. Korsch se trouve avoir été son assistant et ami dans une ancienne enquête sur la montagne de Hitler où un crime avait été commis en 1939. Bernie avait été prié par Heydrich de trouver le coupable avant l'anniversaire du dictateur qui devait avoir lieu une semaine plus tard. Et accessoirement de trouver des renseignements utiles sur Martin Bormann qui veillait sur le Berghof.
On n'apprend beaucoup sur la vie dans ce domaine bavarois de Hitler et toutes les malversations des nazis qui se souciaient surtout de leurs intérêts. J'ignorais d'ailleurs que tout autour de la maison du dictateur de nombreuses expropriation avaient permis à ses collaborateurs de se faire construire leurs propres chalets.
Je commence à m'habituer à la façon de penser de cet inspecteur qui n'aime pas les nazis mais travaille cependant pour eux.

Une très bonne lecture.

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Une énème enquête de Bernie Gunther mais pas encore la dernière; ce n'est pas une critique tant on aime à retrouver les péripéties de cet homme dans des situations parfois dangereuses, souvent rocambolesques.
Dans le Bleu de Prusse, nous sont contées deux histoires se déroulant à 17 ans d'intervalle mais avec certains protagonistes identiques aux deux époques .

1939, sur la montagne d'Hitler, quelques jours avant son cinquantième anniversaire, un homme proche du Fürher est abattu sur la terrasse du Berghof; Heydrich dépêche Bernie pour tenter de résoudre l'affaire mais aussi d'autres qui se sont greffées avec en toile de fond des spoliations, la drogue pervitine (sorte de drogue très en vogue dans ces années et appelée le Coca Cola allemand,connue aussi dans la trilogie de l'inspecteur Oppenheimer de Ian Mc Cullan) , les exécutions et les déportations.

1956, dans le sud de la France, la Stati demande à B.Gunther d'assassiner une anglaise que l'on a rencontré dans une autre histoire.

Dans les deux cas, notre enquêteur va devoir faire preuve, une nouvelle fois, de sang froid, de persévérance, de hardiesse et de courage pour atteindre l'objectif qui lui a été échu.

c'est toujours à contre courant des politiques et idéaux de cette période qu'il donne le meilleur de lui-même.

Dans le chapitre 9, B Gunther decrit le malaise ressenti dans le tunnel avec ascenseur desservant la maison de thé ; en 2020 le même malaise vous saisi lorsque vous pénétrez dans ce lieu tellement chargé d'histoire en pensant aux faits qui s'y sont déroulés.
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"Bleu de Prusse", un opus passionnant dans la série des Bernie Gunther, notamment pour son contexte historique, et, à mon sens, de bien meilleure qualité que les dernières enquêtes publiées.

On retrouve, en cette année 1939, un Bernie fidèle à lui-même, insolent, ironique, tenace également... et un peu défoncé aux amphétamines, pour tenter de résoudre dans les délais très courts une délicate affaire sur la montagne d'Hitler. Il va y découvrir toute une série de combines visant à l'enrichissement personnel de quelques hauts dignitaires nazis. Une belle brochette de pourris et de profiteurs, en sus d'être de sacrés psychopathes...

Mais le récit effectue également un aller retour entre deux époques, avril 1939 donc, et octobre 1956, où Bernie se retrouve dans de sales draps, poursuivi par la Stasi. Deux époques, mais quelques points de convergence, que ce soit au travers des lieux et des personnages...

Ce qui est amusant avec cet opus, c'est que Bernie passe, en 1956, dans sa fuite, par la Lorraine, faisant même une halte à Nancy ! Ceci ne peut que me faire voir d'un oeil favorable ce roman... même si Bernie n'est généralement pas tendre avec les français !
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Dans "Bleu de Prusse", Philip Kerr conte deux histoires : l'une quelques mois avant l'invasion de la Pologne par l'Allemagne, l'autre durant l'exil forcé de Bernie Gunther, en France, durant l'année 1956. Philip Kerr est une mine d'informations historiques sans jamais être rébarbative. La littérature sur la Seconde Guerre Mondiale est riche, mais cela ne prend jamais le pas sur la dimension policière et le suspense qui en découle. Habile, grinçant et enlevé, un excellent livre ... Comme d'habitude.
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« Bleu de Prusse » est une longue enquête racontée avec le talent et la gouaille habituelle de Kerr, qui rend son personnage de Bernie Gunther roublard et sympathique.

Plus que la cavale des années 50 finalement assez conventionnelle, on appréciera la reconstitution historique de l'ambiance du « Nid d'aigle » bavarois d'Hitler et les querelles intestines de pouvoir autour du leader nazi.

Le propos de Kerr est clair, l'écrasante majorité des dirigeants nazi étaient des gangsters qui utilisaient les privilèges que leur donnait leur statut pour acquérir prestige et argent.

Durant tout le récit, Gunther évolue sur le fil du rasoir, devant sans cesse composer avec les forces en présence au sein du parti nazi. Assez ironiquement la protection de Heydrich, son « commanditaire » et de Borman, intéressé personnellement dans l'affaire, le tirera de quelques situations délicates.

Sans être devenu un aficionado de Kerr et de son héros truculent, je reconnais l'efficacité de ce polar historique un peu trop étiré à mon goût cependant.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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L'auteur savait-il déjà, alors qu'il écrivait ce roman, qu'il allait mourir si vite, à 62 ans ?
Car cette dernière aventure est particulièrement violente, et les réflexions de Bernie Gunther encore plus désabusées qu'à l'accoutumée. On y parle d'obéissance et de transgression, de devoir et d'engagement, d'honnêteté intellectuelle aussi. A la veille du second conflit mondial qui sera cataclysmique pour l'ensemble du monde et surtout pour l'Allemagne, on mesure le désarroi de ceux qui refusaient d'adhérer à l'idéologie nazie et à ses dérives.
Comme dans le roman "Les Bienveillantes" de Jonathan Littell paru en 2006 et qui obtint le prix Goncourt, Bleu de Prusse décrit la mécanique de corruption généralisée qui touchait tous les caciques du régime mis en place à partir de 1933 par Hitler. On les savait criminels et pour la plupart psychopathes ... on oubliait que ces dirigeants pensaient avant tout à s'en mettre plein les poches.
Bleu de Prusse se déroule sur deux époques : avril 1939 - l'enquête classique sur un meurtre motivé par la vengeance - et octobre 1956 où Bernie s'est retiré à Saint-Jean Cap Ferrat ( il a alors 60 ans), même s'il continue à professer le plus grand mépris pour les Franzis. Pourchassé cette fois par d'anciens collègues passés au service de la redoutable Stasi, la police politique de l'Allemagne de l'Est, il manque de peu de disparaître dans les tunnels qui abondent tant dans la montagne du Führer que dans les mines de quartz de la frontière lorraine, du côté de Freyming-Merlebach.
Un thriller complexe et violent, qu'on ne peut lire sans se dire que ce sera le dernier ... à moins qu'il en reste un ultime, encore entre les mains des traducteurs ...
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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J'avais vraiment aimé la Trilogie Berlinoise de Philip Kerr. Se plonger dans Bleu de Prusse a été un grand plaisir également. 1939, Berchtesgaden, la résidence du chancelier, le fameux nid d'aigle au creux des Alpes Bavaroises, Bernie Gunther, un privé au coeur du Troisième Reich, juste avant la déflagration. Un dignitaire nazi est abattu au Berghof, où Hitler est attendu prochainement. Vous avez sûrement vu ce document où on le voit face aux Alpes et jouant avec un chien. A propos il aimait aussi Wagner. Curieusement personne n'en veut aux montagnes ni aux chiens. Pour Richard Wagner c'est un peu plus délicat. Revenons à notre intrigue policière dans le panier de crabes bavarois.

Gunther, on le sait, n'a aucune sympathie pour ces gens là. Bon, il compose bien quelquefois, la vie n'étant pas si facile. L'enquête sera donc longue, difficile, parsemée d'autres morts violentes, au coeur de cette Bavière d'où les cris qui s'échappent n'ont rien de la tyrolienne champêtre. Dans l'organigramme très touffu du parti j'avoue que l'on s'y perd un peu. On saisit parfaitement par contre le côté méphitique de l'idéologie et notamment l'hallucinante vénalité de ces types dont l'un croit toujours berner l'autre. Ainsi que le rôle souvent négligé de la toxicomanie de beaucoup d'entre eux. Amphétamine et mieux à tous les étages.

Les livres de Philip Kerr recèlent toujours un flegme et un humour qui persiste même au ceur des horreurs national-socialistes. C'est qu'en fait il fait bien ressortir les vanités criminelles et les penchants ridicules de ces responsables, surtout en cette Bavière d'opérette, si ce n'est que ce ridicule là a donné le pire de l'humanité. Bernie Gunther n'est pas un moraliste. Il lui faut bien parfois s'accommoder, un peu, histoire, par exemple, de sauver sa peau. Mais c'est un type pas mal, Gunther, fréquentable en une époque où c'est pas simple. L'histoire est racontée en aller et retours dans le temps, Bernie étant aux prises avec la sympathique Stasi en 1956. Pas facile non plus.

(Au sujet de Rudolf Hess). La plupart des gens que je connaissais pensaient que Hitler aimait l'avoir près de lui afin de paraître un peu plus normal.Mais Lon Chaney lui-même aurait eu l'air normal à côté de Rudolf Hess et son monosourcil, ses yeux de fantôme de l'Opéra et son crâne digne de la créature de Frankenstein.

Merci à mon amie Val (La Jument Verte) car j'ai gagné ce livre à son jeu littéraire hivernal. Hello Val. Wie gehts?
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Ultime enquête de Bernie Gunther sous la plume du défunt Philip Kerr, cet opus ne déçoit pas. Au contraire, j'ai l'impression d'avoir lu le meilleur tome du cycle berlinois. Peut-être est-ce dû à l'inéluctable fin du détective le plus humain et cynique à avoir exister dans la littérature ou bien serait-ce plutôt dû au fait d'une tristesse de savoir son auteur disparu... Peu importe, Gunther, plus vivant et sarcastique que jamais nous entraîne cette fois-ci en avril 1939 dans les Alpes bavaroises, sur l'Obersalzberg, domaine privilégié d'Adolf Hitler où un meurtre a été commis sur la terrasse du Berghof. Dépêché par Reinhard Heydrich, Bernie aura fort à faire avec l'entourage corrompu du chancelier allemand afin de résoudre l'enquête qui doit impérativement l'être avant l'arrivée de Hitler pour son anniversaire. Le récit principal alterne avec un épisode d'octobre 1956 durant lequel Gunther tente d'échapper à la Stasi, police secrète implacable de la RDA. Un roman policier et historique de grande envergure, peuplé des réels protagonistes de l'époque nazie, plus vrais que nature, grâce à la puissance évocatrice de l'écriture de Philip Kerr.
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"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

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