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Citations sur Vent de sable (10)

II y a, par le monde, des endroits élus par la tristesse. On dirait que tout s'y flétrit rapidement, que rien n'y peut fleurir de fort, de sain, de généreux. Les sentiments vifs s'y étiolent, les corps, les cœurs s'y anémient. Le paysage même semble perdre toute vigueur comme si les hommes amoindris qui vivent là en épuisaient toute la substance.

Le Cap Juby appartient à ces lieux ingrats. Il le doit sans doute à la nature, mais à l’époque de mon voyage, il le devait aussi à son gouverneur, le colonel de La Pena.
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La boisson ranima pour quelques minutes la conversation. Puis ce fut de nouveau le silence, le malaise. Alors se produisit l’inévitable. Vidal, instinctivement, ouvrit le phonographe de la baraque. Un disque de jazz se mit à tourner. Rien n'est plus déchirant, dans les lieux désolés, que la voix de ces boîtes enchantées. Dès qu'elles commencent leur chant, la prison se fait plus étroite, plus triste l'hôpital, plus poignante la solitude. On croit se distraire et l'on est à chaque instant meurtri davantage. Vidai changeait les plaques. Les officiers espagnols regardaient de leurs yeux éteints tournoyer ces noirs soleils. Abdallah, du fourreau de son poignard, carcssait Ie petit chat. Comme personne n'osait rompre le maléfice, le phonographe joua très tard, dans cette nuit de vent chaud, à Juby.
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- La vie est belle.
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Peu d'images font lever autant que celle-là le désir de départ, de l'aventure. Combien son action est plus puissante que celle des affiches où l'on voit des paquebots voguer sur les flots sans nom et à qui jusque-là était réservé le pouvoir de troubler le coeur des hommes sensibles aux prestiges terribles de l'espace !
Ici, le magnétisme de l'avion, l'odeur du danger attirent ceux qui aiment, sur des sables ou des fleuves inconnus, le jeu éternel de la vie et de la mort.
Tout cela force le passant, même s'il ne s'en rend pas compte, à suivre des yeux, un peu plus longuement qu'il ne le fait pour les autres, l'enseigne lumineuse de l'Aéropostale, sceau de la hardiesse et de l'inquiétude humaines dans la plus tranquille des avenues.....
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« A première vue ce sacrifice peut paraître insensé (…) mais lorsqu’on pénètre dans les raisons profondes, inconscientes même de ce sacrifice, on s’aperçoit qu’il répond à un besoin essentiel de ceux qui le pratiquent. (…)

Sans cette flamme intérieure qui le brûle et le dépasse, qu’elle s’applique à une croyance, à une patrie, à un amour ou à un métier, l’homme n’est qu’une mécanique indigne et désespérée » .
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Un homme qui a eu sa vie déformée par la lecture et le besoin d'écrire ne peut jamais rêver, hélas ! sans mêler à ses rêveries des éléments tirés des livres.
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D'ici très peu d'années on ne comprendra guère ce récit. Les machines volantes seront si rapides et si sûres, les instruments de bord et leur usage si perfectionnés que le vol deviendra une navigation paisible. J'espère cependant qu'on n'oubliera pas tout à fait les premiers courriers du désert.
Ceux qui mirent les premières voiles sur des coques creuses n'avaient pas plus de cœur ni d'audace.
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Là, en une demi-heure, tandis que j'attendais mon ami Édouard Serre, je fus étourdi. Devant les cartes où s'étalaient les noms les plus prestigieux, les plus chargés de lointain et de secret, devant ces diagrammes et ses courbes qui transposaient en graphiques l'effort des machines et des hommes, les kilomètres, les sables, et les mers, en écoutant Serre donner au téléphone des ordres pour établir des postes électriques sur les côtes de la Méditerranée, dans le Sahara, en Mauritanie, à Santiago du Chili, à bord des avisos, je compris soudain que cette compagnie était un organisme gigantesque, avec ses chefs, ses disciplines, ses ingénieurs, ses navires, sa flotte aérienne, ses bâtisseurs dans le désert, ses aventuriers, ses mystiques, — bref, que c'était une des plus belles cellules humaines qui se puisse rencontrer car elle poursuit une œuvre de risque et d'amour, qu'elle est en plein élan, en pleine jeunesse, et que la réussite définitive — c'est-à-dire la mécanisation et la mort — sont encore loin d'elle.
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New York ou San Francisco, Kyoto ou Shanghai, Vladivostok ou Beyrouth, Le Caire ou Cork, j'ai abordé ces cités par leur côté nocturne, établissements de luxe ou bouges. La méthode est discutable, je le sais.
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Gourp avait repris de la valeur. On lui donnait à boire et on le soignait… avec du crottin de chameau. Qu’on se figure ce trajet affreux d’un homme percé de balles et de coups de poignard, ballotté au gré de la marche d’un dromadaire, terriblement fatigante même pour un voyageur valide, sous le soleil du Sahara espagnol et avec la gangrène qui commence à ronger ses plaies !

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