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sur 7216 notes
En voilà un livre intéressant. Pas tout jeune (édité en 1972), mais drôlement malin et extrêmement attachant.

Qui me connaît sait que la science-fiction n'est pas ma tasse d'été, mais de printemps, pourquoi pas ?

Et là, je marche, mieux même, comme Forest Gump, je cours !!

Ce n'est pas par pur hasard si je convoque ce personnage attachant qui nous a tous tant émus au cinéma parce qu'ici, nous faisons connaissance avec Charlie qui, comme il le dit lui-même, à 32 ans, est un adulte attardé. Conscient de son handicap, il travaille comme commis dans une boulangerie et suit des cours spécialement destinés aux gens de sa condition où il excelle.

Aussi est-il choisi pour être le cobaye, le bêta-testeur, le numéro un d'une expérience déjà  tentée jusqu'ici avec succès mais uniquement sur des animaux de laboratoire, principalement sur Algernon, une souris qui maîtrise parfaitement l'art de se repérer dans sa cage labyrinthique pour être devenue trois fois plus intelligente que ses congénères grâce à une opération. Un génie.

Le génie de ce roman réside dans la particularité que c'est à travers le propre ressenti de Charlie que nous allons assister à son expérience hors du commun puisque c'est son propre journal intime ou il consigne ses propres comptes-rendus qui en constitue la trame.

Une espèce de roman auto-épistolaire.

Tout démarre un 3 mars d'une année indéfinie. Avec une infinie naïveté et une orthographe plus qu'approximative, Charlie nous raconte les tests psychologiques que des médecins lui font subir sans qu'il en comprenne ni le sens ni la raison tout en exprimant son fort désir d'être retenu pour une expérience en préparation. le but en est de le rendre plus ‘un telijen' (pour respecter sa singulière façon d'écrire)

Ce sont ces mêmes sentiments et attentes (et avec cette même orthographe) qui se succèdent dans les ‘conte randu' qu'il rédige jusqu'à ce qu'il sorte d'opération le 11 mars puis de l'hôpital le 15.

Hélas, à très court terme, aucune amélioration significative n'est perceptible à l'issue de cette intervention, seulement de la fatigue et des maux de tête. Heureusement, les copains de la boulangerie sont là pour l'amuser et, comme toujours, rire avec lui (de lui ?!)

Cependant, si lui ne remarque encore rien nous, nous voyons son orthographe s'améliorer et son style s'enrichir. Nous devinons un changement radical se mettre en place.

Puis, par petites touches, grâce à des petites modifications dans son quotidien, on le sent conscient lui aussi qu'un bouleversement est en route qi va lui faire traverser bien des épreuves auxquelles vont être confrontées sa naïveté comme sa trop grande empathie.
Les souvenirs l'assaillent sous un nouvel éclairage où la méchanceté est reine faisant axploser le sens un brin évaporé qu'il avait jusqu'alors de la vie.
Sa relation aux autres va évoluer, se complexifier comme ses sentiments ou sa notion d'équité. L'amour va surgir aussi et bouleverser son regard sur les femmes en général, celle qui lui fait battre les tempes en particulier.

Bientôt, un effet ciseaux va le déchirer : plus il s'enrichira intellectuellement, plus il constatera l'effet pervers que cela produit sur les autres qui ne comprennent pas ce qu'il devient, ou, pire, qui ne peuvent plus le suivre malgré leur ‘supériorité' initiale.

Savoir isole ?

On a compris que son sort est scellé à celui de la souris qui a ‘bénéficié' de l'opération avant lui. On devine une trajectoire non rectiligne voire une tragédie se tramer. Sûrement va-t-il devenir extrêmement intelligent lui aussi mais pour combien de temps ? Et ensuite ?

Un magnifique roman que je ne qualifierais pas de science-fiction mais qui nous permet de nous poser énormément de questions sur ce que nous sommes, qui nous sommes, qu'est-ce que l'intelligence, est-ce seulement la connaissance, rend-elle heureux, quel est notre relation aux autres, proches ou pas, sympathique ou pas, savoir rend-il bienveillant … ?

Une Odyssée humaine, un périlleux voyage immobile et cérébral ou le héros ne se nomme pas Ulysse mais Charlie, un Charlie qui restera longtemps (je l'espère) dans les méandres de mon cerveau jusqu'à ce que celui-ci décide d'en effacer les traces.

Ce sera quand ?

Merci à @ClemBl de m'avoir incité à cette lecture !
 
 
 
 
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Un roman qui vous prend aux tripes et qui ne vous lâche pas. Et pourtant, ce n'est pas un thriller, juste une expérience possible qui fait froid dans le dos…

Si l'argent ne fais pas le bonheur, l'intelligence n'apporte pas les vrais amis.

Pauvre Charlie qui veut juste se faire des amis, qui pense derrière sa fenêtre et voudrait devenir intelligent.

« Je veux simpleman devenir un télijen come les otres de manière que je puisse avoir des tas d'amis bien.
Il m'on rien doné a mangé ojourdui. Je ne sai pas ce que mangé a a faire avec devenir un télijen et j'ai fain. »

Pauvre Charlie qui voit son intelligence augmenter et ne comprend pas pourquoi les gens qu'il connaît se détournent un à un de lui.

« Si on est intelligent on peut avoir des tas d'amis pour parler et on ne se sans plus tout seul tout le temps. »

Pauvre Charlie dont le Q.I. explosera celui des professeurs et qui se retrouvera encore plus seul avec des connaissances infinies qu'il ne pourra pas partager.

« Lorsque je serai devenu aussi intelligent que le dit le Pr Nemur, avec un Q.I. qui sera plus du double du Q.I. 70 qui est le mien, peut-être qu'alors les gens m'aimeront et seront mes amis. »

Pauvre Charlie qui comprendra que son processus suivra le même chemin que celui d'Algernon et contrairement à son amie la souris, devra gérer sa propre régression avec une connaissance qui rapidement se délitera.

« Ce qui est étrange dans l'acquisition du savoir, c'est que plus j'avance, plus je me rends compte que je ne savais même pas que ce que je ne savais pas existait. »

Pauvre Charlie qui découvre la misère morale humaine qui se moque des pauvres d'esprit.

« Comme c'est étrange que des gens qui ont des sentiments et une sensibilité normaux, qui ne songeraient pas à se moquer d'un malheureux né sans bras, sans jambes ou aveugle, n'aient aucun scrupule à tourner en ridicule un autre malheureux né avec une faible intelligence. »

Pauvre Charlie qui sait et qui ne peut plus rien y faire sauf avoir une petite pensée pour demander à ceux qui restent de mettre quelques fleurs sur la tombe d'Algernon.

J'ai adoré. Une montée en puissance rapide, une descente encore plus vertigineuse. La conscience que la science joue parfois son âme sans se rendre compte des dégâts qu'elle peut occasionner. La réalité des jeunes attardés qui parfois vivent des traumatismes familiaux qu'on n'imagine même pas. L'importance de l'amitié, d'une société solidaire pour tous et l'ineptie d'imaginer que l'intelligence ne se calcule que par un Q.I.

Très bien écrit, très finement relaté tout au long de l'expérience via les comptes rendus de Charlie. Un nouveau coup de coeur, ça fait déjà beaucoup pour cette année :-p
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Charlie Gordon est un adulte attardé. Mais entre son emploi dans une boulangerie et les cours adaptés qu'il suit à l'université, il est heureux et entouré d'amis. Il accepte cependant de participer à une expérience scientifique pour améliorer son intelligence. Des résultats sont déjà concluants après les tests menés sur Algernon, une souris de laboratoire. « Après l'opérassion, je m'eforcerai d'être un telijen. de toutes mes forces. » (p. 11) À la suite d'une intervention sur son cerveau, Charlie fait des progrès stupéfiants. Il apprend vite et s'intéresse à tout. Rapidement, il maîtrise plusieurs langues et des sujets très complexes. « Je n'avais jamais senti avant que j'étais plus bête qu'une souris. » (p. 18) Hélas, il constate que les gens qu'il connaissait changent, deviennent méfiants et craignent sa nouvelle intelligence. Remontent également du passé des souvenirs oubliés : la mère de Charlie n'a jamais accepté que son fils soit différent. Charlie a parfaitement conscience de son handicap passé et remet en doute tous les liens qu'il avait noués, accusant les autres de s'être servis de lui. « Je suis aussi loin d'Alice avec mon Q.I. de 185, que je l'étais lorsque j'avais un Q.I. de 70. Et cette fois-ci, nous le savons tous les deux. » (p. 89) Incapable d'avoir des relations normales, Charlie est difficile à vivre. Et c'est pire quand il remarque qu'Algernon présente des signes de régression et de dégénérescence. Se sachant profondément lié à la souris, Charlie tente de comprendre en quoi l'expérience a échoué et comment l'améliorer, avant qu'il ne soit trop tard.

Pendant les premières pages, mes yeux ont saigné... Charlie tient le compte-rendu de ses progrès. Au début, il écrit sans maîtriser l'orthographe et la grammaire, ce qui donne des pages difficilement lisibles et supportables pour une grammar-nazie dans mon genre. Mais à mesure qu'il développe ses capacités intellectuelles, tout s'améliore, jusqu'à la fin où tout bascule à nouveau. Mais c'est un détail de forme. le fond de ce roman est très réussi et formidablement émouvant. La prise de conscience de Charlie est troublante, même vue de l'extérieur. Les références à la Bible sont nombreuses et pertinentes. En accédant à la connaissance, Charlie perd l'innocence et la confiance qu'il accordait si facilement : désormais, il voit tout et comprend tout, ce qui le peine et entrave sa relation au monde. « L'intelligence et l'instruction qui ne sont pas tempérées par une chaleur humaine ne valent rien. » (p. 176) Quand il cherche enfin à échapper au laboratoire et à l'expérience, et aussi de sauver Algernon, il sait qu'il est à court de temps. Ses derniers comptes rendus sont poignants : il oublie en sachant qu'il a été intelligent, ce qui est bien plus douloureux que de ne rien savoir et ne pas en avoir conscience. « Il faut que je m'efforce de garder en moi un peu de ce que j'ai appris. Je vous en prie, mon Dieu, ne me retirez pas tout. » (p. 203) Si j'avais lu ce roman plus jeune, nul doute qu'il figurerait aujourd'hui parmi mes romans préférés au monde. Ce n'est pas le cas, mais cela reste une très belle lecture.
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Si je vous dis qu'Algernon est une souris, vous me croyez ? Non vraiment, je ne rigole pas. Algernon est une charmante petite souris. Et non, ce roman n'est pas un conte pour enfants, loin s'en faut. On a même classé ce roman dans la catégorie science-fiction. Cruelle erreur les amis et d'ailleurs les bloggeurs sont unanimes : Des fleurs pour Algernon n'est pas un roman de SF ! Voilà qui est dit ! Si ce n'est ni un conte pour enfant ni un roman de SF, dans quelle catégorie classer ce livre iconoclaste ? Une histoire d'amour, un conte philosophique, un roman de science ? Je dirais les trois à la fois et c'est ce qui fait la richesse de ce livre, inclassable, dérangeant, touchant, irrémédiablement tragique.

Revenons à Algernon. Notre souris n'est pas une souris comme les autres. Voyez-vous, elle est intelligente. Non pas gentiment intuitive, mais diablement intelligente et ce grâce aux travaux combinés de deux chercheurs brillantissimes qui ont trouvé le moyen de décupler de manière surréaliste la capacité d'apprentissage. Imaginez cette avancée ! de l'animal à l'humain il n'y a qu'un pas. Ce cobaye sera Charlie Gordon. Retardé, naïf et doux, son envie d'apprendre convainc son professeur, Alice Kinnian, de proposer sa candidature. Et le miracle survint : Charlie passe rapidement de l'ombre à la lumière de la connaissance. Un univers jusque là inaccessible s'offre à lui. Rien n'est trop grand, rien n'est impossible face à l'appétit insatiable et dévorant de Charlie qui aspire à rattraper une trentaine d'années perdues. Charlie Gordon devient autre. le gentil simplet apprécié de ses collègues, celui dont on se moque gentiment, prend conscience de la cruauté du monde alentour. Au fur et mesure, alors que l'intelligence devient incontrôlable, Charlie jusque là entouré d'amis, même maladroitement, se terre dans la solitude. Plus personne, pas même ses sauveurs qui se servent de lui pour briller auprès de leurs pairs, ni la douce et brillante Alice, n'égalent son savoir, n'atteignent son niveau, cette acuité d'esprit qui vire à l'acrimonie, à l'acerbe. Pas un seul pour soutenir ses raisonnements, pas un pour satisfaire intellectuellement Charlie dont le savoir est démesuré. Même l'amour, celui dont il rêvait tant, ne saura lui apporter la salut. le jeu en valait-il la chandelle ? Ce n'est pas pour rien si Daniel Keyes a cité en préambule l'allégorie de la caverne de Platon : « Mais si l'on avait quelque bon sens, on se rappellerait que la vue peut être troublée de deux manières et pour deux causes : quand on passe de la lumière à l'obscurité, ou bien le contraire, de l'obscurité à la lumière. »

Publié dans les années 60, Des fleurs pour Algernon n'a pas pris une ride. Ce roman est une sacrée leçon, un conte philosophique moderne, terriblement touchant, magnifiquement écrit. Sous la forme d'un compte-rendu quotidien, d'un journal de bord écrit à la 1e personne, nous suivons l'évolution de Charlie Gordon, éternelle victime, personnage tragique par excellence dont on suit la chute, inexorable. Comme je regrette d'avoir attendu si  longtemps pour lire ce classique de la littérature américaine ! Charlie Gordon fait partie de ses personnages qui je le sais, auront toujours une place particulière dans mon petit coeur de lectrice. J'ose espérer qu'il en sera de même pour vous.
Lien : http://www.livreetcompagnie...
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J'ai toujours beaucoup aimé les histoires qui parlent des déficients mental ; "Des fleurs pour Algernon" ne déroge pas à la règle, bien au contraire ! C'est pour l'instant un de mes livres préféré sur le sujet des retardés mental, et même, un de mes livres préféré tout court. Je me suis vraiment beaucoup attaché à Charlie, j'ai partagé ses joies, ses peines, ses peurs, et j'avoue que ce bonhomme m'a touché. Ce qui est dommage avec ce livre, c'est son quatrième de couverture qui en dit beaucoup trop à mon goût... du coup le lecteur qui lit le résumé saura que l'histoire ne se terminera pas bien. le suspense en prend donc un coup, mais c'est pas trop grave car le bouquin reste émouvant . Pour finir, je conseil ce livre à tous les lecteurs (même ceux qui n'aiment pas la S-F) car c'est vraiment une très belle histoire humaine.
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Un classique de la littérature de jeunesse et c'est mérité. C'est un magnifique roman, qui permet de comprendre pourquoi on travaille, on apprend à l'école et le bonheur (ou le malheur) d'avoir des connaissances.
L'histoire est ingénieuse:une expérience scientifique permet à un attardé mental de devenir un sur-doué. On va suivre son évolution positive comme négative, ses victoires sur la vie comme ses échecs. Et la morale sera cruelle mais belle, comme la vie.
L'intérêt de ce roman repose dans son texte, qui évolue au fil de l'intelligence du héros. Keyes joue avec les mots, avec le langage et les réactions du personnage. L'utilisation de la première personne renforce l'attachement qu'on peut avoir pour le personnage.
À noter qu'une adaptation télévisuelle à été réalisée récemment et elle est magnifiquement interprétée.
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Des Fleurs pour Algernon, publié en 1966 et considéré depuis comme l'un des romans importants de la littérature américaine contemporaine, est un livre qui bouleverse, qui interpelle et qui dérange.
Au travers du récit de (science) fiction qu'il nous propose, il nous conduit à nous poser quelques questions fondamentales sur nous-mêmes, sur les autres et sur le monde qui nous entoure : réflexion sur la nature de l'intelligence, et sur l'usage (ou le mésusage) que l'on peut en faire dans ses relations à autrui ; éclairage sur la place que notre société, « performante » et cynique, accorde au handicap ; questionnement sur la science, ses progrès et ses limites ; plongée terrifiante, enfin, au coeur d'une dégénérescence mentale vécue en pleine conscience, (comme elle peut l'être -par moments- par les malades atteints d'Alzheimer)…
Un livre fort et beau, bien écrit et bien traduit, et qui donne à réfléchir.
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363 critiques et moi et moi et moi….
Tout d'abord c'est une grand merci à Vincent. Sans lui je n'aurais jamais ouvert ce classique de la littérature américaine.
Vu les critiques élogieuses, je n'ai pas grand-chose à apporter de plus à l'édifice.
C'est un grand WHAOUHHHHHHHHHHHH ! Une explosion livresque. Un coup de coeur pour Charlie et Algernon ! Et j'ai hâte de regarder le film.
Une petite anecdote, j'ai eu du mal à début mais cela fait tout l'attrait du roman.
Moins de 300 pages bourrées d'émotion et de sensations fortes. Des pages riches d'intelligence et de subtilité. Un roman incroyable, performant, perspicace, touchant, troublant. Pas assez d'adjectifs élogieux pour le qualifier.
Un coup de coeur magistral.
Note : 5/5 bien entendu.
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L'intelligence humaine est un ensemble de capacités mentales grâce auxquelles une personne apprend, acquiert de nouvelles connaissances, comprend des idées abstraites et peut résoudre des problèmes environnementaux. Quel niveau d'intelligence une personne doit-elle avoir pour être considérée comme suffisamment intelligente pour se sentir libre dans notre société? Dans quelle mesure est-il difficile pour les personnes dotées d'un haut niveau d'intelligence de s'adapter aux choses et au monde qui les entourent?
Ce roman raconte l'histoire de Charlie Gordon, un homme de 32 ans souffrant d'un handicap mental, mais qui a un fort désir d'apprendre et de devenir aussi intelligent que les gens autour de lui. Il a "la chance" de participer à une expérience dangereuse qui l'aidera à se développer intellectuellement. Charlie décide de franchir cette étape et accepte, car son plus grand rêve est d'être intelligent. Sa transformation d'un retard mental à un génie extraordinaire est une copie de celle d'Algernon, une souris ayant reçu le même traitement et la puissance cérébrale de Charlie dépasse même ceux qui ont créé l'expérience pour le changer. Cependant, quand Algernon commence à décliner, Charlie se rend compte qu'il pourrait suivre ses traces.
Daniel Keyes pose dans son roman la question de la complexité du comportement d'une personne handicapée mentale dans la société, de sa vision du monde et de la perception des ceux qui les entourent. Ces personnes, sont souvent en marge de la société et la solitude met tellement de pression sur elles qu'elle les conduit finalement à la destruction de leur identité.
L'une des meilleures parties de ce roman est de savoir comment l'auteur rend Charlie si imparfait à chaque étape de l'histoire - d'ignorant à arrogant, d'impuissant à blessant - et capture toujours son humanité d'une manière qui nous fait souffrir pour lui.
Bien qu'il s'agisse clairement d'une fiction , le but de ce roman n'est pas la technologie qui permet à Charlie de devenir plus intelligent, mais plutôt la façon dont les gens réagissent à lui, à la fois avant et après, à mesure que sa perception du monde change. La technique du journal est assez efficace pour amener le lecteur dans l'histoire et transmettre le niveau d'intelligence de Charlie, en utilisant l'orthographe et la grammaire comme indices superficiels et la sophistication des observations de Charlie comme un indice plus profond de son niveau d'intelligence en ascendance continue.
Des fleurs pour Algernon pose des questions difficiles: pourquoi traitons-nous si méchamment les personnes handicapées mentales? Comment l'intelligence nous distingue-t-elle de nos pairs? Comment la compassion joue-t-elle un rôle dans l'expérience humaine et qu'est- ce qui nous rend humains? Tout au long de l'histoire , on n'arrête pas de réfléchir à toutes ses questions , tout en essayant de trouver une réponse satisfaisante.
Ce livre a été transformé en pièce de théâtre, en série télévisée et film en 1968, "Charly" , avec Cliff Robertson, pour lequel il a remporté l'Oscar du meilleur acteur (il est disponible en entier sur YT, en VO).
Une pépite littéraire!
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Super roman d'anticipation et magnifique découverte. Quel concentré d'intelligence dans ces 300 pages ! Avec beaucoup de subtilité Daniel Keyes nous ouvre des pistes de réflexion sur l'intelligence, la mémoire, le savoir, mais aussi sur les valeurs de nos sociétés fondées sur une supériorité intellectuelle établi sur l'accumulation de savoir en oubliant l'intelligence du coeur, l'intelligence des autres, la compassion, l'empathie, sur les limites morales et philosophiques concernant le pouvoir de l'homme a se modifier génétiquement pour devenir un sur-homme.
Charlie est extrêmement touchant dans sa volonté à devenir "intelligent" pour avoir des amis.
Cette édition J'ai Lu est une édition augmentée qui ajoute un texte passionnant de Daniel Keyes qui raconte la genèse de la nouvelle, son écriture, son évolution, puis l'édition du roman et le succès international. Même si les derniers chapitres qui racontent le succès international du roman n'apportent pas grand chose, c'est passionnant de découvrir la naissance d'une idée, les relations entre le texte et les évènements de la vie de l'auteur. Enfin, en dernière partie, on peut lire la nouvelle qui est à l'origine du roman.
Un roman à classer au même niveau que 1984 et le Meilleur de Mondes.
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