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3,46

sur 775 notes
Ce n'est pas mon livre préféré de Yasmina Khadra, loin s'en faut. J'ai pensé voyager et plonger dans un nouvel univers, celui d'un Cuba en apnée, qui donne une impression d'instabilité, de recherche identitaire, avec ses habitants qui s'en sortent tant bien que mal dans un pays où l'Administration et l'Etat règnent en maître. Toutefois, la principale faiblesse du livre réside justement pour moi dans cette difficulté qu'a l'auteure a emmener le lecteur dans cet univers qui n'est pas assez dépeint, détaillé, reste trop général, parfois fade, et qui a tendance à se concentrer bien trop sur le personnage principal, dit Don Fuego, d'un ego surdimensionné, malgré son immense gentillesse et générosité, qui court après un amour impossible. Ce qui m'amène au deuxième reproche que je fais au livre : une insistance et une mise en avant bien trop prononcée de l'histoire chaotique entre Don Fuego et cette jeune femme, bien trop jeune pour lui, qu'il rencontre un peu par hasard. Il s'agit certes du coeur même de l'histoire, mais qui, à mon goût, manque malheureusement d'originalité.
Je me suis tout de même laissée transporter par l'écriture fluide de Yasmina Khadra et son talent incontestable de romancière. J'ai pris du plaisir à tourner les pages de ce roman et dois dire que je trouve aussi bien la couverture du livre que son titre absolument magnifiques, surtout quand on arrive à ce moment de la lecture où "Dieu n'habite pas La Havane" prend tout son sens. 3/5 pour ma part.
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"Je regarde la femme qui m'a fait rêver comme on regarde un lamentable gâchis."


Un air de rumba un peu vieilli, un crooner au bord du précipice qui devient amoureux fou d'une jeune fille aux cheveux de feu. Et comme dit la chanson, "les histoires d'amour finissent mal en général"...


Celle-ci n'échappe pas à la malédiction, roman triste d'un amour impossible, d'une immense tricherie dans un pays qui se délite depuis des décennies, entre déception du communisme castriste et enjeux capitalistes.


Khadra restitue une ambiance cubaine intéressante (qui n'est toutefois pas à la hauteur de ce qu'offre Leonardo Padura dans ses romans et qui lui, est né cubain), mais nostalgique et délétère, une histoire d'amour fou entre un sexagénaire et une toute jeune femme, fragile mais à demi folle...

Je crois que c'est précisèment cette danse autour des sentiments (jeune/vieux, père/enfant, mari/femme, homme/animal) qui m'a fait me détachée de cette histoire : je ne me suis pas attachée aux personnages, je n'ai pas retrouvé la prose souvent vibrante de l'auteur et j'imagine que je préfère quand il me compte le continent africain.


L'avantage, en plus d'une sorte de douceur bienvenue, c'est que ça se lit vite ! (et j'adore l'illustration de couverture !)
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Juan est un chanteur à La Havane jusqu'au jour où le cabaret dans lequel il travaille ferme ses portes, Juan se retrouve face à la dure vie d'artiste dans La Havane
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Le roman de Yasmina Khadra, intitulé Dieu n'habite pas la Havane, nous plonge dans l'univers particulier de la capitale cubaine.
Subissant l'embargo économique depuis 1962, les Cubains ont développé leurs propres mécanismes de survie entre débrouille, bricolage et petits arrangements avec l'administration. Tout ce monde survivant en vase clos se fissure avec le desserrement de l'étau, à partir de 2014, et le rétablissement des relations avec les USA en 2015. C'est à ce point de l'histoire du pays et de sa capitale, la Havane, que Khadra situe son récit. le basculement du pays vers le libéralisme est abordé par la petite histoire d'un chanteur de cabaret. Exit les grands discours et les leçons d'histoire. Yasmina Khadra est un romancier efficace qui connaît bien son métier.
Nous suivons donc Juan del Monte Jonava, alias Don Fuego, dans sa longue déchéance après la privatisation du Buena Vista, ce «café» dont il régnait sur la scène en maître incontesté de la rumba. Avec sa queue-de-cheval et son costume tiré à quatre épingles, Juan cultive son look de crooner afro-cubain à l'aube de la soixantaine.
L'ego surdimensionné de ce chanteur jadis adulé prend un sacré coup quand le patron lui apprend que le Buena Vista sera racheté par une dame de Miami pour en faire un club de reggaeton, ce «raffut bâtard» qui fait vibrer la nouvelle génération. Juan ne sait rien faire d'autre que chanter.
Ses amours, sa famille, sa réussite sociale tout passe au second plan devant le plaisir d'enflammer la scène et d'électriser les foules par sa voix hors du commun. Perdant son royaume du Buena Vista, le voilà perdu dans les rues de la Havane. Tombé de son nuage, il découvre la triste réalité du décor : «une Havane aussi flétrie que les photos dans un vieux portefeuille gardé fermé durant des décennies.» La misère, les superstitions et la surveillance policière sont partout.
A la maison de sa soeur, où il habite depuis son divorce, ambiance Affreux sales et méchants entre le raffut de la progéniture nombreuse et le beau-frère en grincheux maître des lieux. Il découvre également son fils qui n'a d'autre horizon que le rêve d'émigrer clandestinement vers la Floride.

La flamme de Don Fuego semble doucement s'éteindre dans l'attente d'un hypothétique cachet quand apparaît la mystérieuse Mayensi. Une jeune beauté débarquée d'un lointain village de pêcheurs qui a le tiers de son âge mais s'empare rapidement d'une bonne partie de son coeur. Juan découvre sur le tard un autre amour que celui de la scène. Un amour sans narcissisme où il se donne totalement, au risque de se perdre. La suite, pleine de péripéties et de coups de théâtre, est à découvrir dans Dieu n'habite pas la Havane.
Ayant longuement séjourné à Cuba, en amont de l'écriture du roman, Yasmina Khadra a su écrire le roman d'une ville sans tomber dans les clichés ou les images de carte postale. Bien sûr, les plages paradisiaques, les vieilles voitures américaines et les cigares sont des ingrédients incontournables pour un roman de la Havane. Mais Khadra ne s'en contente pas et nous raconte l'âme d'un peuple à travers sa musique. le roman nous plonge notamment dans le «milieu» de la nuit. Un monde qui sied à l'auteur de polar que fut notre romancier.
On retrouve d'ailleurs les dialogues emberlificotés façon Western spaghetti avec leur lot de proverbes improbables, de métaphores à rallonge et de sentences imagées qui font le bonheur des lecteurs de Khadra.
Panchitto, un vieux trompettiste génial qui a troqué sa carrière internationale contre une vie d'ermite en compagnie de son chien Orfeo et de ses bouteilles de rhum, est un modèle du genre. Devant la déchéance de son meilleur ami Juan, il y va de sa tirade moraliste : «Sais-tu comment mon père s'est ruiné, mon pauvre Juan ? Il achetait toujours le gazon avant le terrain.
Et quand il dénichait enfin le terrain, son gazon était fichu. Alors, il revendait le terrain pour renouveler son stock de gazon, et ainsi de suite jusqu'à la faillite.» On est bien dans un roman de Khadra avec, également, cette angoisse existentielle de «passer à côté de sa vie» qu'on retrouvait dans sa plus pure expression, et dans sa totale réalisation, dans Ce que le jour doit à la nuit.
L'oeuvre de Yasmina Khadra pourrait se lire comme un manuel sur les mille et une façons, plus rocambolesques les unes que les autres, de rater sa vie. Ainsi, quand sa chanson passe enfin à la radio, Juan qui rêvait de ce moment depuis des décennies écoute, évidemment, la mauvaise station.
Enfin un succulent roman avec une delectable lecture
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Après son précédent roman "La nuit du Raïs" où Yasmina Khadra se glissait dans la peau de Khadafi vivant ses dernières heures, et que j'ai considéré comme une petite prouesse littéraire, j'attendais avec curiosité et exigence son nouveau livre. Certes, l'exercice n'était pas facile...et donc me voilà déçue avec Dieu n'habite pas La Havane.
L'écriture est plus légère, un personnage principal, chanteur à succès en perdition, qui tombe amoureux d'une beauté fatale et joue le bon samaritain à la bonté d'âme exemplaire...

Et puis l'histoire se déroule avec fluidité et enfin, enfin !, on entre dans la substantifique moelle de ce roman : une histoire de vie, dure et touchante. Avec la nostalgie d'une jeunesse perdue, une Jeunesse cubaine qui survit, l'injustice d'un régime autoritaire, le charme et la magie de la Havane malgré sa décrépitude, la musique qui maintient en vie et adoucit les moeurs...
Et il y a la facette "suspens", pas mal construite : la beauté fatale va se révéler fatale...

Ma déception est donc à relativiser car Dieu n'habite pas La Havane reste tout de même un bon roman, dont le sujet cubain est très bien maîtrisé. Les personnages sont attachants, tous dotés d'un sens de la répartie intéressant. Et leurs remises en question nous interrogent aussi finalement un peu sur nous-mêmes...
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Parce que Khadra parce que Cuba
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RENTRÉE LITTÉRAIRE 2016
" Etre pauvre ce n'est pas manquer d'argent, être pauvre c'est manquer de générosité "
Porté par une belle écriture ce roman nous entraîne à Cuba, pays de la rumba, de la salsa, de la sensualité, de la musique et de la vie. Mais aussi pays de restrictions et de misère où les décisions s'exécutent et ne se discutent pas. L'histoire d'un amour improbable entre un chanteur vieillissant et une fugueuse mystérieuse.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Don Fuego , chanteur à la Havane, perd sa scène suite au rachat de l'établissement. Se retrouvant sans da raison de vivre, il fait le point sur sa vie et tente de renouer avec ses enfants. Mais une rencontre va chambouler sa vie et sa façon de voir les choses.
Ce roman est une remise en question perpétuelle pour le personnage attachant et un peu perdu qu'est Don Fuego.
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Je vais vous avouer que j'ai mis longtemps à voir où on voulait en venir… Et puis, comme c'est très bien écris, je me suis laisser porter par le livre, sans me demander si je devais continuer ou pas, j'ai continuer. Et au bout d'un moment, on y arrive, c'est une histoire de vie magnifique, pleine de parole de sagesse et d'actions qui ne sont pas du tout sage ou réfléchi. C'est un revirement de situation auquel on ne s'attend pas, en tout cas moi je ne m'y attendais pas.
Lien : https://labaronite.wordpress..
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Yasmina Khadra est un auteur attendu à la rentrée. C'est toujours avec bonheur que je retrouve son écriture et son style, toujours excellent.
Entre musique cubaine, soleil, pauvreté et désillusion, L'auteur plante le décor. Son héros, Juan, surnommé "Don Fuego" chante dans un cabaret tous les soirs, sa vie est réglée comme du papier à musique. Jusqu'au jour où le cabaret doit fermer, décision de l'état, tout le monde est renvoyé. Juan pense retrouver facilement une place ailleurs mais ce n'est pas le cas alors il commence à errer la nuit dans les rues de la Havane et rencontre une femme, Mayensi, plus jeune que lui dont il tombe amoureux. Cette femme va être la source de nombreux problèmes pour Juan. Je ne vous en dit pas plus, je ne veux pas dévoiler le plus intéressant.
Il y a plus que cela dans ce roman, Juan a divorcé , il a un fils qui habite avec lui et une fille qui habite chez sa mère et cette jeunesse auquel Juan ne comprend rien survit dans cette ville plus qu'elle ne vit vraiment. Juan essaie de recoller les morceaux avec sa famille mais après une si longue absence chacun a grandi comme il a pu.
J'ai passé un agréable moment avec cette lecture, l'écriture est belle, certaines phrases magiques mais l'histoire reste dure et nous interroge sur nous mêmes.
Encore une réussite.
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