AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,46

sur 775 notes
Juan del Monte Jonava, 59 ans, surnommé "Don Fuego" est chanteur au Buena Vista Café, jadis Buena Vista Palace, mais rétrogradé au rang de "café" par la révolution castriste. Comme il le déclare, "Chanter, c'est ma vie". Et voilà que Pedro, le directeur lui annonce un soir cette terrible nouvelle : "Le Buena Vista tourne la page, Juan. Une dame de Miami vient de l'acheter dans le cadre de la privatisation décidée par le Parti."
Des travaux vont être engagés sur 6 mois ou davantage. Juan n'en croit pas ses oreilles, lui qui avec sa voix magnifique électrisait les foules, doit aujourd'hui demander à d'anciens amis comme Orimi Anchia de lui donner un coup de pouce, mais il est très difficile pour le crooner qui faisait vibrer les salles et frémir les femmes de retrouver une place dans un concert. Errant et livré à lui-même, c'est alors qu'il va rencontrer une magnifique jeune fille Mayensi qui dit arriver de l'arrière-pays pour trouver du travail à La Havane, ceci sans autorisation, dont il va tomber éperdument amoureux et qui deviendra pour lui une véritable obsession.
Yasmina Khadra nous offre une sorte d'hymne à l'amour, à la musique et à la danse. C'est aussi une réflexion sur le temps qui passe et sur la quête de soi. Tout au long du roman "la perle des Caraïbes" nous envoûte avec son soleil, ses plages, sa musique et ses danses, remèdes à une vie pas toujours facile et dans laquelle la solidarité de la famille et des amis joue un très grand rôle, permettant de faire face et de supporter les épreuves rencontrées.
C'est sous le régime castriste avec Fidel encore en place, que l'auteur place sa fiction. Et c'est une vision, à mon avis, un peu pessimiste, où les révolutions ne remplaceraient une tyrannie que par une autre tyrannie. Or, si tout n'est pas devenu parfait à la chute du dictateur Battista, de grandes choses ont été faites au niveau de l'enseignement, de la culture et de la médecine qui pourraient être prises en modèle. Mais comme chaque fois, il y a des dérives chez les dirigeants et des inégalités apparaissent et se développent.
Restons optimistes et vibrons sur cette musique, cette poésie, ces chansons portées par ce roman et que l'amour gagne !
Dieu n'habite pas La Havane est une lecture plaisante et intéressante mais moins riche et moins dense à mon goût que Les hirondelles de Kaboul du même auteur.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          10710
♫ Dieu est un fumeur de Havanes [...]
Tu n'es qu'un fumeur de gitanes♫
Deneuve-Gainsbourg-1980-

Serial Killer , odeur de sang,
rousse et radieuse, couleur de flamme
Soupçons sur la jupe qui vole au vent
Les doigts croisés, je veux caresser la gitane.

Dieu n'habite pas la Havane
Elle balancera la première pierre
appel des sirènes, tentation de chair
Elle possède une bonne partie de mon âme

Je lui décroche la lune, elle sera confisquée
A Cuba, tout ce qui ne relève pas de l'Etat
est saisi , à défaut d'être réprimé.

Khadra en vrai , c'est qui !?
Prévert nous aurait dit : Khadrave exquis ?
Des mots tombés que l'état gère
Une lumière qu'un Khadra génère...

29/09/2007, Cuba, lune de miel
Poudre de fée lancée d'un arc en ciel
Plus de barrière , on s'Amour-aï
Onze ans plus tard, Noces de Corail...



Commenter  J’apprécie          810
Un vieux beau, suffisant et vaniteux, ne se lasse pas de nous raconter sa vie sous le soleil de la Havane.

Juan del Monte Jonava, le roi de la rumba, a vu la privatisation du cabaret où il se produisait. Le lieu a été vendu à des étrangers comme beaucoup d'autres depuis que Raul Castro a succédé à Fidel en 2008. Décidé à remettre les Cubains au travail, le petit frère a dégraissé le mammouth, renvoyant un million de fonctionnaires, dont le vieux chanteur qui depuis rabâche les souvenirs d'une gloire passée, et vit une passion sans avenir avec une jeune femme tourmentée.

Après l'assouplissement du régime, initié par Raul Castro pour faire face à la crise économique, de nombreux Cubains sont encore pauvres, perdent même leur travail comme Juan del Monte Jonava, et les dénonciateurs n'étant jamais loin, ils continuent de surveiller leurs paroles. Malgré tout, ils semblent presqu'heureux de leur sort, pourvu qu'il aient le soleil, de la bonne musique et la solidarité de leur famille et de leurs amis.

À travers le récit des aléas professionnels et amoureux d'un Cubain vieillissant, l'auteur raconte les difficultés de son île et ce qui en fait le sel, ce n'est pas inintéressant, mais je n'ai pas ressenti dans ce roman, trop emphatique et sentencieux (le je de la narration n'aide pas), le souffle de certains livres inoubliables de Yasmina Khadra.
Commenter  J’apprécie          700
Challenge ABC 2016-2017

Dieu n'habite pas La Havane, et dans ce roman, il n'habite pas non plus la plume de Yasmina Khadra. Ou alors c'est moi qui n'ai pas la foi, n'ayant pas pu croire à cette histoire.
Pourtant, pas de doute, Y. Khadra est allé à Cuba, et a dû avoir un gros coup de coeur pour La Havane, son ambiance et sa musique (et peut-être aussi pour une belle jeune femme rousse qu'il aurait croisé au détour d'une rue de Habana Vieja). Mais malheureusement, il n'est pas parvenu à me transmettre le béguin qu'il ressent pour cette île au travers de son roman.
Juan del Monte Jonava, alias Don Fuego, malgré sa soixantaine approchante, fait toujours les beaux jours, ou plutôt les belles nuits du Buena Vista Café, qu'il embrase tous les soirs au son de sa voix incandescante. Jusqu'au jour où le castrisme se met à ramper devant le capitalisme, qui rachète le Buena Vista à l'Etat cubain, virant au passage le personnel inutile. Chômage pour Don Fuego, qui chute lourdement de son piédestal et sombre dans un désenchantement apathique. le vieux phénix renaîtra cependant de ses cendres grâce à Mayensi, improbable jeune femme fantasque et mystérieuse, sublime évidemment, de presque 40 ans sa cadette. Un festival d'amour et de passion, de drames et d'énigmes, qui cèderont peu à peu la place aux réponses et à la sagesse.
Je n'ai pas cru à cette bluette qui flirte bizarrement avec une histoire de crimes en série, sur fond de musique et de plages cubaines. Les péripéties sont rocambolesques, pour ne pas dire invraisemblables, et les personnages principaux ne sont pas attachants. Ni Mayensi, étrange jeune femme pleine de contradictions, tourmentée à l'excès, ni Don Fuego, insupportable vieux beau fanfaron égoïste (« Son geste meurtrier est une trahison. Elle a ruiné mon âme, mes rêves et nos projets »), qui pleurniche sur son sort pendant une bonne partie du roman. Quant aux personnages secondaires, ils sont plutôt stéréotypés. Trop de thèmes sont effleurés sans être approfondis : capitalisme vs castrisme, relations parents/enfants, hommes/femmes, pauvreté, condition des femmes, vieillesse et jeunesse toutes deux désabusées mais pour des raisons différentes. Une impression de superficialité, y compris pour les descriptions de la vie festive et du contexte cubains, un peu caricaturales. le style est un peu trop grandiloquent ou exalté, le récit est émaillé d'une collection d'aphorismes et de bons sentiments qui feraient passer le bouquin pour un guide de développement personnel. Les dialogues sont parfois trop travaillés, et ne collent ni aux personnages ni à un langage « parlé » (exemple : « - C'est quoi, un rêve ? - Un vieux de la vieille m'a certifié que le rêve est l'enfant prodigue de l'adversité. - Il a dû oublier de te signaler combien le réveil est douloureux. - Seulement pour ceux dont l'espoir s'est assoupi. - le mien a rendu l'âme. - Ne dis pas ça. Tu es jeune, belle et en bonne santé. - J'ignorais que tu m'avais auscultée ». Mais qui donc s'exprime oralement et quotidiennement avec un tel étalage de vocabulaire?). Ca sonne creux, ça sonne faux, c'est un peu cliché, prétentieux, maladroit : « ... car il n'est de plus grand honneur que celui de semer la joie dans le coeur des gens et la vie là où elle fait grise mine. Voir les paysans, ces oubliés des dieux, redécouvrir la fête l'espace d'un soir est sans doute le plus gratifiant des privilèges. Les petites gens n'ont pas besoin d'exhiber des briquets pour cadencer nos chansons ». Diantre, comme si la vie des paysans cubains (« petites gens »?!) était nécessairement sinistre, ou en tout cas plus que celle des habitants des villes surpeuplées ? Comme si un concert d'anciennes gloires était forcément pour eux le seul moyen de s'amuser, une aumône magnanime aussi rare que la comète de Halley, un éclair de lumière dans leur existence de ténèbres ?
Bref, deux étoiles seulement. le livre n'est pas mauvais, mais il est très décevant quand on a déjà lu du Khadra. J'avais le souvenir, dans « L'attentat » et « Ce que le jour doit à la nuit », d'une écriture bien plus belle, ample, avec du souffle, taillée dans une autre dimension.
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          633
Après nous avoir fait vivre les dernières heures de Kadhafi dans « La dernière nuit du raïs », le nouveau roman de Yasmina Khadra nous transporte à Cuba du temps de Fidel Castro pour une réflexion sur le vieillissement et la passion amoureuse.

Juan del Monte, la soixantaine, est un chanteur de rumba. Sous le nom de Don Fuego il enflamme tous les soirs le cabaret Buena Vista Café. Lorsque le night-club est vendu à une riche étrangère, Juan se retrouve sans engagement. S'apercevant que sa notoriété ne l'aide pas à trouver une autre place, Juan tombe dans un mal de vivre. Obligé de courir après le moindre cachet, son chemin croise celui d'une toute jeune fille, Meyensi, et succombe sous son charme. Mais les agissements et le mystère qui entoure la jeune fille menacent leur rapport.

Dans un style simple et agréable à lire, Yasmina Khadra nous entraine dans les Caraïbes. On entend la musique d'Ibrahim Ferrer, on est bercé par le rythme des vagues de la plage. Dans cette carte postale, l'histoire est un peu trop simplette pour captiver. Notre héros, Juan del Monte dit Don Fuego, n'est qu'un vieux beau qui se croit encore irrésistible et qui demeure narcissique jusqu'à la fin du roman. Après « La dernière nuit du raïs » je m'attendais de l'auteur un roman plus profond. "Dieu n'habite pas La Havane" est un roman qui se laisse lire mais qui ne restera pas dans ma mémoire.
Commenter  J’apprécie          621
« Je cherche toujours le bon côté des choses car elles en ont forcément un. Je vois le verre à moitié plein, une forme de sourire par-dessus la grimace, et la colère comme un enthousiasme dénaturé.
Le monde n'est pas obligé d'être parfait, mais il nous appartient de lui trouver un sens qui nous aidera à accéder à une part de bonheur. »
Juan est un éternel optimiste, sous le nom de Don Fuego, il fait les beaux jours d'un célèbre cabaret de la Havane. Il y interprète soir après soir les standards du répertoire latino.
Le soleil, la musique, déambuler sur le Malecon bercé par le vent du large, la vie a comme un air de liberté et c'est déjà beaucoup pour un cubain.
Tout bascule lorsque le Buena Vista est privatisé par le Parti et qu'il passe entre d'autres mains. du jour au lendemain, Juan se retrouve à la porte, dénué de tous ses repères. Eternel optimiste, il s'accroche à son étoile et elle va briller cette étoile, sous les traits de Mayensi, superbe jeune femme, cabossée par la vie. Malgré les trente-cinq ans qui les séparent et faisant fi des mises en garde de ses amis Juan va tomber éperdument amoureux.
Yasmina Khadra nous propose ici une sorte d'hymne à l'amour et à la musique. L'écriture de l'auteur fait mouche une fois de plus. Les descriptions sont précises, les personnages bien étudiés. J'ai particulièrement aimé ce vieux chanteur tellement attachant et généreux. J'ai eu envie de croire à cette love story hautement improbable.
Je suis loin il est vrai de l'émotion ressentie à la lecture de « La dernière nuit du Raïs » ou de « Ce que le jour doit à la nuit », mais j'ai passé quelques heures très agréables à Cuba.
Commenter  J’apprécie          484
Juan del Monte Jonava, dit Don Fuego, est une gloire de la rumba, et le chanteur attitré du Buena Vista Café. Mais le régime castriste évolue et l'état vend le Buena Vista Café. Proche de la soixantaine, Don Fuego est licencié et c'est toute sa vie professionnelle qui s'effondre, rejoignant en cela sa vie familiale. Pourtant un soir, Il rencontre Mayensi, à peine vingt ans, dont il tombera éperdument amoureux. Amour éphémère, qui transformera durablement la vie de Don Fuego.

Un nouvel opus dans l'oeuvre de Yasmina Khadra, qui nous entraîne cette fois loin du monde arabe. Comme toujours, Khadra y excelle à dépeindre un univers peuplé de personnages, principaux ou secondaires, très attachants. Je ne sais si sa description de la fin prochaine du régime castriste est réaliste, mais on a envie d'y croire, tout en souffrant avec les personnages qui voient venir l'échéance avec à la fois espoir et crainte.

L'écriture de l'auteur est toujours aussi fluide et facile à lire, sans jamais tomber dans la facilité. Mais c'est peut-être un petit manque d'originalité dans le style qui lui interdira le prix Nobel ?

Encore du grand Khadra pourtant...
Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
Commenter  J’apprécie          470
"Dieu n 'habite pas La Havane"est un roman de prolifique écrivain algérien
Yasmina Khadra .D 'emblée , je dirai que l 'auteur a écrit un livre moyen car par le passé , il nous a donné à lire de beaux romans .De quoi il s 'agit dans ce dernier?.Nous apprenons les mutations politiques et sociales que connaît Cuba en fin de règne de Fidel Castro .juan del Monte Jonava , était un célèbre chanteur de rumba au cabaret Buena Vesta . Ce chanteur surnommé Don Fuego est un crooner , a une belle et envoûtante voix qui fait chavirer les spectateurs qui assistent à ses tours de chant .La donne sociale et économique a bien changé et de nombreuses structures étatiques renvoient leur personnel ".Don Fuego"se trouve débarquer du mythique cabaret .Il est sans emploi et il rase les murs .C 'est la descente aux enfers pour lui .Mais il va rencontrer une jeune femme rouquine dont il va tomber fou amoureux d 'elle .Cette dernière est mystérieuse .Don Fuego s 'accroche à elle .Il est fortement épris d 'elle .
le récit a une fin pénible et déchirante .Que va faire Don Fuego ?
Un crique littéraire donnant son avis sur le livre a dit :" Avec Dieu n 'habite La Havane", Yasmina Khadra quitte l 'Orient dont il est un des fabuleux conteur , pour gagner un autre continent .Est-ce pour cette raison que ce roman semble plus poussif que l 'immense majorité de ses autres romans""?
Commenter  J’apprécie          432
Mettez un fond de musique cubaine et vous voilà transporté à La Havane… son décor défraichi ou recolorisé comme une carte postale rétro, ses voitures aux lustres patinés, son vacarme associé au son d'une salsa s'échappant d'un cabaret.
Justement, sortant d'un de ces cabarets, voici le héros de ce livre :

"Je m'appelle Juan del Monte Jonava, et j'ai cinquante-neuf ans. Dans le métier, on me surnomme "Don Fuego" parce que je mets le feu dans les cabarets où je me produis. […]
Il faut me voir sur scène, avec mon panama enrubanné rouge sang, ma queue-de-cheval et ma dégaine. Lorsque je penche du buste ne m'appuyant sur une jambe et en battant la mesure avec le bout de mon pied, la chemise ouverte sur le duvet de mon torse musclé, il arrive parfois à ces dames de tomber dans le pommes;
Si les gens continuent de fréquenter le "café, c'est grâce à moi, Don Fuego, le souffle incendiaire des Caraïbes." p 13 et 15

Le café a été cédé, l'emploi de Juan n'est plus assuré. Il déambule dans La Havane et essaie de tirer quelques ficelles, mais elles sont aussi usées que certaines façades de sa ville.
Pourtant, hier encore…
"Don Fuego" fera encore quelques étincelles, mais aura-t-il assez d'éclat pour éblouir la belle désemparée qui le fascine.

Le personnage n'est pas totalement sympathique, un peu trop geignard et plastronneur. Pour ce livre, plus que l'histoire, j'ai aimé l'ambiance, la chaleur, la plage, le vieux tram abandonné, les couleurs, le rendu des mentalités cubaines, s'en sortant comme ils peuvent avec ce qu'ils ont, et bien sûr, j'ai adoré la bande-son.
Commenter  J’apprécie          400
Dieu n'habite pas à La Havane, et il n'est pas très facile d'y vivre.
Juan des Monte Jonava en sait quelque chose.
A 60 ans, chanteur prisé, il se retrouve à la rue, l'établissement où il se produit ayant changé de propriétaire.
Il recherche des contrats, mais surtout, sa rencontre avec la jeune Mayensi va réveiller sa passion et bouleverser sa vie.
Yasmina Khadra est un formidable conteur.
Chaque personnage est fouillé, les ambiances sont plus que réelles.
Il sonde au plus profond l'âme et le coeur de Juan.
Chose qui ne m'était jamais arrivée, je me suis surprise à rechercher dans les rues quelqu'un qui aurait pu ressembler à Juan.
Ce voyage à Cuba est un véritable enchantement.
Commenter  J’apprécie          391





Lecteurs (1570) Voir plus



Quiz Voir plus

Livres de Yasmina Khadra

Comment s'appelle le personnage principal de "Ce que le jour doit à la nuit" ?

Malik
Yousef
Younes
Mehdi

5 questions
229 lecteurs ont répondu
Thème : Yasmina KhadraCréer un quiz sur ce livre

{* *}