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3,64

sur 863 notes
Je m'étais promis de n'en lire qu'une cinquantaine de pages afin de pouvoir me coucher tôt la veille d'une grosse journée de travail. Grave erreur ! J'ai fini ce livre de 180 pages d'une traite, et à 3h du matin car je ne pouvais m'en décrocher.

Fan inconditionnel de Yasmina Khadra, j'ai retrouvé dans ce livre ce qui fait la force de l'auteur. Un style fluide et poétique, une écriture réaliste, une histoire intéressante. Si je devais décrire ce livre en deux mots, ce seraient : courageux et dérangeant.

En effet, quelques années à peine après les raids de la coalition internationale contre la Libye, Khadra retrace les dernières heures de Mouammar Khadafi, "Raïs" libyen pendant 41 ans, de 1969 à 2011.

Ce livre est intéressant car étant peu au fait des relations internationales; mon avis sur le dirigeant lybien ne se basait que sur ce qui se disait dans les médias français au moment de la guerre : un dictateur égocentrique, sanguinaire et violeur de femmes.

Or, cet ouvrage est plus équilibré, plus subtile. Paranoïa, addiction à la drogue, viols de femmes, barbarie et sentiment de toute puissance de Mouammar Khadafi sont largement exposés. Mais le livre met également en valeur son rôle de pacificateur entre les tribus libyenne, sa lutte acharnée contre les islamistes de la région et l'hypocrisie des dirigeants occidentaux qui l'attaquent, les mêmes qui le recevaient quelques mois auparavant en grande pompe.

Romancée, la fin de vie de Mouammar Khadafi est animée par un sentiment prégnant la déception envers son peuple qu'il trouve hypocrite, lâche et ingrat. Estimant avoir fait de la Libye un pays phare dans cette région du monde, il constate avec amertume que ses concitoyens le délaissent dans cette bataille contre les islamistes et les forces occidentales, et refuse d'envisager qu'il ai pu faire des erreurs.

Ayant vécu dans le luxe de ses palais, il finit lynché dans la rue, insulté, couvert de crachats et dépecé par son peuple dans une scène cruelle et poétique sous la plume de Yasmina Khadra.
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Yasmina Khadra n'a jamais peur d'être politiquement incorrect ! C'est avec une certaine audace qu'il se glisse dans la peau de celui qui a dirigé la Lybie pendant 41 ans ! Et au lieu d'en faire une icône, il en fait un homme, tout simplement.

Ah bien sûr, pas n'importe lequel. S'il lui concède une certaine lucidité quant à la déférence que lui témoigne son entourage, il ne lui enlève rien de sa mégalomanie. S'il ne lui prête aucun doute, même au dernier moment, il lui reconnaît quelques blessures, notamment quant à son origine.

"On m'a toujours menti. Lorsque je demandais après mon père, ma mère me répondait, expéditive : "Il est au paradis". Mon père me manquait. Atrocement. Son absence me mutilait. J'étais jaloux des gamins qui gambadaient autour de leurs géniteurs."

Cette dernière nuit se déroule dans une école désaffectée de Syrte, où il s'est retranché avec ce qui lui reste de sa garde rapprochée, dans l'attente de pouvoir fuir au sud et échapper à la rebellion.


A la faveur du danger, le chef de sa garde se permet quelques vérités : ceux qui les assaillent "Ce sont des Lybiens, Raïs. Des Lybiens comme vous et moi qui hier seulement vous acclamaient et qui réclament votre tête aujourd'hui" (...) "Vos pensiez certainement au bien de la nation, mais que saviez-vous de la nation elle-même? Il n'y a pas de fumée sans feu, frère Guide. Si nous sommes au pied du mur, ce n'est pas par accident. Dehors, les massacres et le vandalisme ne sont pas des sortilèges, mais le résultat de nos errements"(...) "Je retourne m'affaisser sur le canapé, me prends la tête à deux mains. Faut-il passer Mansour par les armes sur-le-champ ? Faut-il le tuer moi-même ? Une bourrasque incandescente se déchaîne dans mon esprit.
- Je ne vous juge pas, Raïs...
- Tais-toi, espèce de chien.
Il s'agenouille devant moi..."

La fin est connue, mais Khadra réussit à nous raconter ce que nous savons déjà, sans jamais tomber dans la facilité des idées toutes faites, ni dans la caricature. Un roman qui dépasse de loin le cas de Khadafi et qui décortique minutieusement la mécanique de la dictature, quelle qu'elle soit.
Lien : http://meslecturesintantanee..
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Pour son avant dernier roman, Yasmina Khadra a décidé de nous narrer les dernières heures de Khadafi, un choix surprenant mais totalement réussit !
Ayant lu un document très intéressant sur ce que faisait subir Khadafi aux femmes, j'étais curieuse de lire cet ouvrage ci, dont le narrateur est le dictateur lui même.
Ce roman m'a captivé, il est très bien écrit (comme tous les ouvrages de l'auteur) et l'histoire se tient de la première à la dernière page.
J'ai parfois été un peu mal à l'aise, car le narrateur ne se rend pas compte de ce qu'il est, pour lui il n'a fait que de bonnes choses pour la Lybie. C'est parfois dérangeant, quand on s'est ce qu'il a fait subir à son peuple et notamment aux femmes.
Certains passages sont difficiles à lire, notamment les dernières pages, vu comme l'homme a terminé !
Malgré tout, c'est un très bon ouvrage, pas pour les âmes sensibles certes mais historiquement parlant je trouve que c'est un roman à découvrir et je mets 5 étoiles.
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Mouammar Khadafi se raconte sous la plume talentueuse de Yasmina Khadra. L'auteur décrit le caractère tyrannique et impérieux du Raïs, ce tyran, ce monstre de suffisance, de cruauté. On découvre aussi une personne croyante, qui aime son peuple et qui ne comprend pas cette rébellion, ce soulèvement armé contre lui. Nous nous retrouvons au coeur de l'action, dans un huit-clos, témoin de la dernière nuit du Raïs, retranché avec son personnel dans une école à Syrte.
Un livre étonnant, admirable !


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N'ayons pas peur des mots, le type est abject. On lui doit plus d'une opération terroristes Tour à tour mis au banc des nations, reçu comme un roi sous les ors de la République, , courtisé pour on ne sait quelle raison obscure, le type finira comme un chien sous les bombes ennemies pensant libérer son peuple de sa tyrannie. On a échangé un cheval borgne contre un aveugle ; autrement dit, éliminé un salopard, pour laisser à la place le vide, donc l'anarchie…mais ceci est un autre débat !!

Yasmina Khadra s'emploie ici à se mettre dans la peau du tyran, du salopard en question ,de Khadafi, pour appeler le loup par son nom, qui raconte à la première personne ce qui furent ses dernières journées, alors que son pays est en pleine guerre civile, et l'objet d'opérations menées par l'OTAN, tout en se remémorant ce que furent sa jeunesse et ses années de formation .

Se mettre dans la peau d'un tel personnage dont au fond peu d'individus peuvent établir la vraie psychologie, s'avère être une opération assez délicate. Yasmina Khadra évite de tomber dans la caricature. Il montre un individu contrasté aussi angoissé qu'il se montrait sûr de lui et de son destin.
Ce grand malade autant adulé que craint nous apparait au grand jour, sous une plume à la fois simple, percutante et sans complaisance à l'égard d'un type que l'on aurait aimé croiser pour rien au monde.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Yasmina Khadra, un auteur que j'affectionne énormément !

Dans ce récit, l'auteur OSE se glisser dans la peau d'un tristement célèbre dictateur : Mouammar Khadafi.

Dans la nuit du 19 au 20 octobre 2011.
À Syrte, en Libye.
Le pays est à feu et à sang.
Lui, Khadafi, l'Élu de Dieu, le Guide légitime de la nation, le Vigile impalpable, l'Être d'exception, a fui.

Mais avec le jour, viendra la mort...

Dans ce roman, nous sommes témoins des dernières heures d'un homme qui a régné 41 ans, qui a connu la gloire, et qui se rappelle...
Ses moments de joie, de tristesse...
Son enfance, son adolescence...
La misère. Son père.
Il se rappelle les humiliations subies, le renversement de la monarchie.
Il se souvient de son ascension, des répressions, des exécutions.
Il raconte ses dernières heures de tension.

Un personnage mégalomane, narcissique, sanguinaire, bestial, barbare.
Et intelligent. Très intelligent.
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Court roman agréable à lire et assez perturbant, car Yasmina Khadra nous oblige a voir Kadhafi au-delà de la caricature bouffie et terrorisante qu'il était devenu et qu'il entretenait aux yeux du monde. Yasmina Khadra imagine Kadhafi, à l'aube de sa fin, repensant à son parcours. Il nous révèle les failles, les blessures intimes qui ont fait et construit cet homme. J'ai trouvé néanmoins que la réflexion restait assez superficielle et n'ai pas bien compris l'objet de ce texte.
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Décidément, Khadra me surprend encore dans cet opus: oui, on y retrouve sa verve de conteur, oui, les mots sont soigneusement choisis, et ...non, ce roman n'est pas à l'eau de rose : Mouammar Kadhafi y est représenté tel que l'auteur ( et le monde) l'a perçu : un fou sanguinaire. le vocabulaire est d'une telle violence qu'on vérifie tout de suite (s'il en est besoin) les exactions auxquelles ce "Raïs" a pu se livrer avec le "noble" sentiment de rendre service à son peuple : mégalomanie et folie furieuse faisaient partie de son ordinaire ; en tout cas, c'est ce que l'écriture de M.Khadra exprime au plus juste et qui m'a renvoyée à une actualité pas si lointaine qui m'avait fait frémir ...
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Raconte les derniers jours de Mouammar Kadhafi, pris au piège de Syrte. Au delà du tyran, de l'assassin, du personnage susceptible, cette histoire nous présente un homme ayant quelque eclairs de lucidité et même des pensées philosophiques non dénuées d'intérêt. le roman est d'une belle écriture et même si le dénouement est connu à l'avance le rythme de l'histoire recrée un suspens intéressant.
"Étrange comme les hommes espèrent accéder dans la mort à ce qu'ils n'ont pas acquis pendant leur vie".
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Yasmina Khadra nous raconte une version possible des douze dernières heures du colonel Kadhafi, le Raïs de Libye.

L'exercice est inhabituel pour cet auteur et n'a pas du être évident. Je me dis que ça ne doit pas être facile de se mettre dans la peau d'un "frère guide" mégalomane.
Mais grâce à la plume éloquente de Yasmina Khadra le rendu est très intéressant. La narration à la première personne du singulier donne plus de poids et de crédibilité à l'histoire. On se rend bien compte qu'un homme comme lui ne peut décemment pas penser comme un sain d'esprit pour bafouer les droits de l'homme en pensant que c'est pour le bien de son pays.
Et puis, personnellement, j'ai revus des faits historiques que j'avais zappés, ce qui n'est pas rien.

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