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sur 535 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Excellent
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Comment faire face lorsque son monde s'écroule ? Adem est un instituteur bien installé dans sa vie avec sa femme, dans ses croyances, dans ses certitudes. Lorsque sa femme le quitte, Adem, lui, décide de tout quitter. Il entreprend un voyage, un cheminement qui le confrontera à sa nature profonde et à ses valeurs.
Dans une langue fluide et sans fioritures, Yasmina Khadra aborde des thématiques fortes et qui poussent à la réflexion. Évitant la facilité d'un héros sympathique et repentant, l'auteur choisi plutôt un personnage auquel il est difficile de s'attacher tant il est obtus et intolérant. La fin du roman m'a d'abord laissée sceptique, mais finalement...pourquoi pas ! Mais, chut ! Il faut lire le livre pour savoir de quoi il retourne !
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Nous sommes dans les années 60, dans une Algérie qui sort douloureusement de l'administration française et qui se cherche.
Nous faisons la connaissance du héros de ce roman, un instituteur, un lettré, Adem Naït-Gacem, alors que son épouse en pleurs lui apprend qu'elle le quitte, pour rejoindre son amant. Il n'a rien vu venir, considérant sa femme comme acquise une bonne fois pour toute en l'ayant épousée. Ce choc le plonge dans un profond désarroi qui le mène à abandonner sa vie. Il se retrouve clochard, sur les routes et les chemins du Sahara où il rencontre beaucoup de congénères qui ont fait le même choix pour diverses raisons, mais qui sont heureux de ce que leur apporte cette vie difficile. Alors qu'Adem est un héros très antipathique, orgueilleux, méprisant, rejetant toutes les tentatives d'aide des personnes bienveillantes rencontrées sur son chemin, il reste muet sur les raisons qui l'ont poussé à prendre la route, drapé dans un mutisme buté.
Tout au long du roman le héros ne se remet jamais en question, il se considère comme une victime et en veut au monde entier, haïssant l'humanité compatissante qui pourtant le soigne, le nourrit, le réconforte, l'accueil de bon coeur. Il n'a que mépris pour elle, faisant mine de ne pas l'écouter, il reste fermé aux demandes d'amitié ou même seulement d'écoute. Jusqu'au jour où une femme magnifique, épouse fidèle d'un agriculteur handicapé après avoir sauté sur une mine, éveille ses sens endormis. Ce couple persécuté par le tyran local voulant s'approprier leur ferme, lui offre l'hospitalité contre la rédaction d'une lettre.
Je ne comprends pas le parallèle entre Adem et Don Quichotte qu'évoque la couverture du roman, à part l'errance et les rencontres hasardeuses. Adem n'a aucun idéal, aucune noblesse dans ses attitudes, il est au contraire d'un égoïsme crasse. A des préoccupations primaires et contingentes. Pose un regard désincarné sur les personnages merveilleux qui croisent sa vie d'errance. La place des femmes dans cette société est lointainement évoquée, le lecteur se demande si c'est dû à l'époque dans laquelle se situe le roman …
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C'est l'histoire d'un homme perdu, Adem Naït-Gacem, sans but et sans espoir depuis que sa femme, Dalal, l'a quitté pour un autre.
C'est l'histoire d'un pays perdu, l'Algérie, (nous sommes en 1963) qui peine à définir son avenir.
Se reconstruire après une guerre, faire son deuil et aller de l'avant, voilà tout l'enjeu du parcours et d'Adem et de son pays.
Un roman plein de poésie, qui vous fait découvrir le paysage algérien.
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De retour du travail, Adem a trouvé Dalal assise sur le rebord du lit, une valise et un petit sac à main posés dans le vestibule. Leurs étreintes se sont ramollies, leurs baisers n'ont plus de saveur, la routine a émoussé la passion. Sa femme a décidé de le quitter pour un autre homme. Ne supportant pas cet abandon, Adem ne retourne pas à l'école où il enseigne, il quitte le village le jour même. Il erre comme une âme en peine, sombre et devient presque un clochard alcoolisé avec une barbe de dément et une puanteur qui l'accompagne en permanence.

La couverture de ce roman avec en filigrane les ombres de Don Quichotte et Sancho Pança, illustre bien ce récit où Adem le lettré, flanqué de Mika le nain disgracieux, erre à travers la campagne d'une Algérie qui vient de se libérer du colonialisme. Yasmina Khadra est un conteur hors pair, avec malice, il glisse ça et là des faits historiques, sociaux, politiques, religieux. Il nous parle à travers les lignes de cette Algérie naissante, des personnes abîmées dans leur tête et dans leur corps par la guerre, du poids des traditions notamment religieuses sur l'éducation des enfants, de l'asservissement de la femme, de la corruption et de la brutalité de certains vainqueurs qui n'hésitent pas à spolier pour s'enrichir davantage.

Lors de son errance, l'instituteur croise la route de personnages qui vont éclairer par leur souffrance, leurs croyances, leurs rêves, les propos de l'auteur. Plus qu'un récit d'aventures ce roman est une réflexion profonde sur la difficulté de l'Algérie à rompre avec son passé, et réussir à accoucher « aux forceps » d'une nation moderne.
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Adem est instituteur dans son village en Algérie. Son monde s'écroule lorsque, contre toute attente, sa femme prend ses cliques et ses claques, et le quitte pour un autre, lassée d'une vie trop monotone et de l'indifférence de son mari. Réaction très occidentale dans ce pays musulman.

Adem va tout d'abord sombrer dans l'alcool, puis, réalisant que ce n'est pas la solution, quitte tout, à son tour, et prend la route. Un voyage en solitaire, sans but précis, se laissant guider par les évènements, pour se recentrer sur l'essentiel : sa vie, et tenter de se trouver un nouveau but, sans son épouse. Cet érudit trouvera-t-il sa résilience dans la littérature ?

« Lorsque une femme claque la porte et s'en va, elle emporte le monde avec elle ».

Dans cette Algérie post-indépendance, Adem est l'exemple type de l'anti-héros. Il verra son parcours rédemptoire jalonné de rencontres hors du commun : Mekki, estropié de la vie, Mika, personne de petite taille, vagabond lui aussi, mais avide de rencontres, un peu prophète sur les bords. J'ai trouvé Adem très noir et d'un égoïsme sans pareil (je comprends pourquoi sa femme l'a quitté !). Pas un « merci », aucune once d'empathie envers son prochain. Adem ne réalisera pas que les personnes qui croisent son chemin ont des problèmes bien plus graves que les siens. J'avais envie de le secouer, qu'il arrête de se tourner sur son propre malheur.

La plume poétique de Yasmina Khadra nous emporte sur le chemin de la possession, de la place des femmes dans ces pays à la mentalité statique et dure. L'écriture de cet auteur me touche toujours autant : elle est à la fois douce et dépouillée, mais également imprégnée d'une richesse qui a quelque chose d'insolent, limpide et sans fioritures. Il nous propose ici une réflexion intense sur le bonheur : il y a toujours une vie après l'échec, il suffit de trouver sa voie.

J'ai aimé l'opposition entre Adem, sombre, blessé, déprimé, ne croyant plus en rien, et l'Algérie euphorique remplie d'espoir et d'optimisme suite à son indépendance.

« Si ma femme est partie, ce n'est pas parce que je n'ai pas su la garder, mais parce qu'elle voulait vivre sa vie. »

Une très belle lecture, toute en délicatesse, que je conseille à tous.

#LeSeldeTousLesOublis #YasminaKhadra #Julliard #RentréeLittéraire2020
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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