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3,48

sur 525 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai aimé cette lecture alternant noirceur et poésie au tonalité lyrique, comme une élégie dans une Algérie année 1963.
Meurtri par la douleur et la trahison de son épouse, Adem Naït-Gacem, un instituteur fui. S'ensuit une vie d'errance tout en recherchant la solitude, fuyant toutes mains tendues. Sa route tortueuse est jalonnée de personnages abimés par la vie et pourtant bienveillants, bonnement merveilleux.
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Dalal est une épouse qui s'est lassée de n'être qu'une ombre chinoise sur l'écran blanc d'une vie conjugale monotone. Elle a rencontré l'amour ailleurs et a décidé de le suivre. Dalal ne représente qu'elle-même. Et Adem, aussi. Il pensait être à l'abri dans son petit confort de mari, servi, blanchi et bichonné. Il se trompait grossièrement. le départ, la rupture brutale avec sa femme va l'éveiller à son inconsistance.

Adem s'aperçoit que le vrai repère de sa vie était Dalal. Dalal partie, il est totalement largué. Combien d'hommes ne voient en leur épouse qu'un être subalterne? Combien d'hommes sont persuadés que
leur femme leur doit
Notamment, chez nous(Algérie), avec nos mentalités constamment en retard d'une présence d'esprit. «Le Sel de tous les oublis» est l'histoire d'une méprise, d'un choc émotionnel, d'un fait accompli que rien ne rectifie. C'est aussi le livre des rencontres, le voyage initiatique de tout un chacun à travers une Algérie qui renaît à elle-même, avec ses traumatismes et ses espérances, sa foi et ses doutes, ses braves et ses opportunistes, sa touchante inadvertance et les périls qui guettent son innocence.
«Le Sel de tous les oublis», vous fera voyager entre paysages et émotions, à la quête de soi-même au coeur d'un eldorado perdu, qu'est l'Algérie, de l'amour frémissant à la sagesse humaine, ce roman est une invitation à une méditation profonde sur l'être humain et ses capacités d'adaptation dans le monde, en devenir, que ce soit de façon individuelle ou collective. Un roman incroyablement fascinant comme le reste de ses oeuvres littéraires
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Avec « le sel de tous les oublis » Yasmina Khadra nous enchante encore en nous emmenant dans un véritable conte initiatique dans lequel un homme brisé rencontre sur son chemin de douleurs milles aventures et personnages pittoresques, pour la plupart des marginaux attachants comme Mika le nain, Laid le malade amnésique ou un duo de cousins cantonniers digne de Laurel et Hardy.

Avec en toile de fond un pays instable et fragile, meurtri par la guerre d'Indépendance, Adem qui contient quelques similitudes avec l'écrivain (origine modeste, ascension sociale, intellectuel) accomplit son douloureux chemin d'expiation et finit par trouver la paix.

Une oeuvre superbe illuminée par le style coloré, puissant, poétique et parfois humoristique d'un des plus grands écrivains de langue française !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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C'est l'histoire d'un homme pour lequel j'ai eu au début beaucoup de compassion parce qu'il est quitté par sa femme et au final j'ai réalisé qu'il n'avait rien compris à la vie, un homme cynique du début à la fin, qui se crée son propre malheur. C'est ce qui arrive lorsque l'on est de nature égoïste, on ne cherche pas la rencontre, en amour ou en amitié, on cherche à s'imposer. Ça génère toujours des frictions. Il rencontre des personnes extraordinaire mais il est le seul à ne pas le voir. Comme le dit si bien Yasmina Khadra , cet homme est otage de ses propres peines. Yasmina Khadra poursuit "ce que certains lecteurs ont perdu de vue est l'état dépressif de mon personnage. J'ai fait en sorte que cela transparaisse nettement à travers son comportement. Adem n'est pas désagréable, il est seulement l'otage de ses peines. Il ne s'aime plus et, par voie de conséquence, il ne croit plus en rien"
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C'est incroyable d'écrire comme ça, d'avoir un style aussi abouti, un sens de la formule aussi juste, une poésie et en même temps un tranchant, un sens du dialogue aussi vif, des descriptions qui n'en sont pas tant elles habitent les objets et les lieux, des personnages qui semblent sortir tout droit d'un conte fantastique et qui draguent le quotidien avec la beauté de héros grecs (de façon tragique, quoi).
L'histoire en 2 mots, la femme d'Adem fait ses bagages et le quitte. Il décide à son tour de tout plaquer et promène son malheur sur les routes. le roman est l'histoire de ce chemin, de ses embûches, de ses rencontres, de sa solitude, de ses éclats, de sa folie, de sa torpeur... Mais je n'en dis pas plus. Et vraiment, la fin est réussie.
A relire dans quelques temps pour s'imprégner plus avant de cette merveille littéraire ;-)
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Nous découvrons le personnage d'Adem Naït-Gacem en Algérie dans les années 60 juste à la naissance de l'indépendance. Il est instituteur et brisé car sa femme vient de le quitter alors lui aussi va tout quitter son métier, son quartier, ses amis pour prendre le large et advienne que pourra. Il croisera au fil des kilomètres, des figures improbables comme Mika, le nain qui n'en peut plus de sa solitude et d'autres damnés de la terre dont la destinée semble maudite. Pourtant ses rencontres lui sont salutaires car on ne le laisse jamais l'estomac vide ou bien même dormir sans toit. Dans sa besace il emporte un livre et un carnet qui l'accompagnent et le soutiennent. Il semble y avoir des éclaircies dans son chagrin mais à chaque fois, il les repousse pour mieux s'isoler dans son désespoir. Il faut bien dire qu'Adem m'a tapé sur les nerfs à vouloir ne broyer que du noir, à être à ce point asocial en plus il a une opinion des femmes complètement rétrograde. Bref ce n'est pas un personnage sympathique et souvent une petite voix me soufflait qu'après tout on récolte ce que l'on sème. On sent venir le moment où toutes ses désillusions vont devoir laisser la place à autre chose. On peut toujours trouver plus malheureux que soi, la reconstruction, la résilience ne sont pas données à tout le monde. Une nouvelle rencontre sonnera peut-être le glas de cette quête de vérité. N'oublions pas le Don Quichotte de la couverture qui lui s'est battu contre des moulins à vent. Un récit quasi initiatique qui nous emporte sur un chemin ardu mais en même temps nous envoie tout un tas de messages contradictoires et positifs. Une société où l'on sent les espoirs d'une vie nouvelle, l'indépendance tirant un trait sur toutes les tyrannies mais bon le rêve ne fera pas long feu. Un récit toujours aussi bien écrit avec une plume qui fait voyager et des mots souvent poétiques. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Imaginez-vous vivre dans les années 60 en Algérie.
Votre femme vous annonce qu'elle vous quitte.
Et tout se dérobe sous vos pieds.
C'est que vit notre héros Adem.

L'auteur, encore une fois, avec sa plume si singulière nous embarque dans la déchéance d'un personnage antipathique…
D'errance en rencontres en passant par de mauvaises décisions…nous assisterons au côté obscur de l'homme lorsqu'il pense ne plus rien avoir à perdre.

Si ce roman n'est pas mon préféré de l'auteur, il n'en reste pas moins un très bon moment de lecture !!
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Une histoire à la fois simple et profonde. Il ne faut pas une foule d'événements pour faire un grand roman.
Nous sommes dans les campagnes d'une Algérie fraîchement indépendante. Adem, l'instituteur, voit un jour la valise de sa femme prête pour une séparation irrévocable. Il ne comprend pas, est abasourdi, complètement désemparé. Rien n'a plus d'importance pour lui : il quitte son emploi, sa maison, pour devenir un ivrogne sans domicile fixe.
C'est cette errance que nous conte Yasmina Khadra dans la première partie du roman. Devenu complètement asocial, il fuit tout contact, refuse toute parole inutile. Ses pérégrinations le font quand-même rencontrer, malgré lui, quelques personnages hauts en couleur, comme le nain Mika, qui aurait toutes les raisons du monde de se plaindre de son sort. Mais Mika est un optimiste qui tente de convaincre Adem qu'il faut profiter des moindres petits plaisirs à portée de main. Adem ne répond pas à ces monologues, mais pas sûr qu'il n'en restera rien au fond de lui-même.
La seconde partie est plus classique. Adem a trouvé refuge chez un invalide qui risque de se faire confisquer sa maison par le tout puissant commissaire politique, dictateur haï et craint de tous. C'est l'occasion pour l'auteur de parler de ce pays qui doit apprendre à être indépendant. Comme dans « Ce que le jour doit à la nuit », Yasmina Khadra veut rester objectif, et constate que les nouveaux dirigeants ne sont pas nécessairement plus humains que l'occupant français.
Adem retrouve ses sensations de mâle au contact de la femme de son hôte. Mais l'Algérie n'est pas encore prête à oublier ses traditions et ses codes millénaires. Il l'apprendra à ses dépens.
Tout cela est conté avec le talent habituel de l'auteur, moins bavard que d'habitude et c'est tant mieux : le style est plus condensé mais tout aussi poignant. C'est le cinquième roman que je lis de Yasmina Khadra, le meilleur à mes yeux.
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Je termine ce roman, imperturbable aux cahots du métro parisien, vissée jusqu'à la dernière ligne au destin d'Adem Naït-Gacem, que j'ai rencontré quelques jours plus tôt.
Alors que j'étais sur le pas de la porte du roman, prête à entrer, j'assistais silencieuse au coup de massue qu'Adem reçoit quand Dalal, sa femme, lui annonce qu'elle le quitte pour un autre homme. de là où j'étais, j'ai vu le pauvre homme accuser le coup, chanceler, puis peu à peu perdre pied. D'abord hébété quelques jours, emmuré dans le silence et la torpeur, Adem a décidé de tout quitter pour prendre la route. Immédiatement il m'a semblé évident qu'il me fallait tourner les pages pour suivre son parcours, m'assurer qu'il ne tournait pas mal. C'est à partir de là que débuta l'errance de cet homme blessé, et en parallèle, mon affection pour le roman de Yasmina Khadra dont la langue et le maniement des mots me font toujours autant d'effet.
De rencontres en recontres Adem essore son chagrin bien que la rancoeur ne le quitte jamais. En fond, l'Algérie post coloniale qui n'a pas fini de panser ses plaies.
Yasmina Khadra nous offre un roman initiatique, où chacun peut piocher ce dont il a envie, il nous propose une réflexion sur le couple, les relations homme-femme, la société patriarcale, la place de la femme, ses droits et ses désirs baffoués, une réflexion sur les Hommes qui met en évidence ses faiblesses tout en usant de beaucoup de poésie et de justesse pour les raconter. Je n'ai jamais été déçue avec vous, Monsieur Khadra! Merci pour ce délicieux moment
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Je n'avais pas lu de roman de Yasmina Khadra depuis bien longtemps, c'est avec joie que j'ai renoué avec sa lecture en me plongeant dans « le sel de tous les oublis ».

Ce qui est formidable avec Khadra, c'est qu'il réussit à hameçonner la lectrice que je suis dès les premières lignes.

Nous sommes quelques années après la guerre d'Indépendance, dans une Algérie encore meurtrie par les atrocités subies de part et d'autre.

Adem, instituteur consciencieux, apprend de la bouche même de son épouse, Dalal, qu'elle le quitte pour un autre. En quelques mots, l'univers d'Adem bascule dans le néant, en quelques phrases, Dalal le renvoie face à son inexistence, face à son inconsistance. Aussi, quand elle claque la porte, Dalal emporte le monde avec elle, la Chute du Paradis en un claquement de talon.

Commence alors pour lui une quête du sens de sa vie dans un vagabondage tenant plus de la descente aux enfers qu'à une rédemption.

Adem connaîtra la faim, la soif, la déchéance dans le regard des autres, la violence mais aussi côtoiera la générosité des hommes, sans demande de contrepartie, l'hospitalité paysanne et l'espoir.

Sa route croise celle d'un musicien aveugle au chant prophétique, d'un nain solitaire, assoiffé de compagnie, abandonné par sa tribu et recueilli par des nonnes, des saisonniers aux allures de Lenny et Georges, héros tragiques de Steinbeck, d'un politicien magouilleur profitant de sa position au sein du FNL pour extorquer terres et biens aux paysans pauvres et illetrés.



Khadra m'a lancée dans un road-movie, aux côtés de son héros maudit, au coeur d'une Algérie en pleine reconstruction de ses infrastructures, de sa politique et de son avenir. Chaque étape d'Adem est une mue à l'issue de laquelle, on espère qu'il redeviendra lui-même, grandi par son voyage en quête de son moi, de son identité. L'espoir brille, ténu et fragile, offrant une perspective de renouveau pour Adem, las, l'Eden est sans cesse au loin, tel un mirage des trésors perdus.

Sous la plume empathique et poétique de Khadra, les paysages intérieurs que je me suis fabriqués au gré de mes séjours marocains, accompagnent ceux que l'auteur fait surgir. Il joue, avec brio, entre la noirceur du récit et la poésie lumineuse des descriptions des paysages algériens. Bien que son héros ne soit pas très sympathique, il est carrément insupportable par moment, Khadra, par son empathie qu'il parvient à transmettre, lui donne une dimension d'humanité tragique. Adem est un homme en quête de l'impossible aux allures de Dom Quichotte moderne. Mika, le nain en mal de compagnie, pourrait être son Sancho Pança.

Entre la tragédie sociale de « Des souris et des hommes » et celle philosophique de « Dom Quichotte », Yasmina Khadra dresse un portrait d'une Algérie qui se cherche pour assumer son devenir ainsi que le portrait d'un homme dévasté par ses désillusions et confronté brutalement à une réalité qu'il ne veut pas admettre : un partie du monstre demeure en lui et l'enchaîne jusqu'à ce qu'il se perde dans ses errances.



« le sel de tous les oublis » est un roman fort, poignant et d'une beauté extraordinaire.
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