Le parfum de l'exil c'est un parfum aux notes évolutives ; on y sent tout d'abord de la joie, de l'amour, de la poésie, une note de tête fleurie, sucrée . Mais soudainement c'est l'odeur amère, insupportable de la mort qui prend le dessus. C'est une haine inexplicable et intransigeante, la cruauté du génocide arménien. Finies les fleurs et les douceurs, la note de coeur n'a pas de coeur.
La note de fond, celle qui reste quand l'ouragan a presque tout enlevé sur son passage, c'est une douleur constante, le mal de vivre, et une lutte plus ou moins efficace pour ne pas sombrer, mêlées à de la nostalgie et parsemées de restes d'amour.
Ai-je réellement aimé ce parfum ?
Le côté historique du roman m'a intéressée. J'ai aussi réalisé que le traumatisme d'une personne peut affecter la vie de ses proches sur plusieurs générations. Un peu comme si l'agresseur avait le pouvoir de répandre du poison dans l'adn de sa victime.
L'écriture de
Ondine Khayat est particulièrement poétique, métaphorique, peut-être un peu trop à mon goût, mais j'ai apprécié malgré tout.
J'ai trouvé le récit vraiment triste. Il est évident qu'un ouvrage traitant de l'exil en plein génocide sera forcément triste, mais les malheurs semblent vraiment s'acharner sur notre protagoniste. Sachant que l'écrivaine est psychothérapeute je dirais qu'après cette lecture les âmes sensibles peuvent directement prendre rendez-vous 😉 . Blague à part, c'est un beau roman.
J'ajouterai que certains détails m'ont parus assez invraisemblables, mais ça reste des détails.