"
Si le rôle de la mer est de faire des vagues" de
Yeonsu Kim
Pas d'avis tranché sur cette lecture qui me laisse comme flottante entre deux eaux. J'ai pu constater sur babelio et autre que c'est un livre qui divise mais pour ma part je le recommande, ne serait-ce que pour vous faire votre avis et vous laisser porter par le courant de ses mots.
J'ai aimé la poésie et l'écriture de l'auteur, cet aperçu cru des réalités dures de la société coréennne, loin de Seoul et à travers les déchirement de l'époque. J'ai plongé dans la quête identitaire de Camilla et j'ai voulu moi aussi retrouver sa mère biologique et son histoire.
J'ai été en revanche déroutée par les 2e et 3e partie du roman où l'on change de narateur sans transition. L'idée de continuer de reconstruire l'histoire Ji-eun autant par la recherche de Camilla que par les souvenirs, témoignages et récits de celleux qui ont vécu/participé à sa tragédie est intéressante, mais on n'y est pas préparé par le récit.
Passé ce moment désarçonnant, il est toujours prenant de voir les morceaux de cette vie s'assembler. Les elipses et les boucles temporelles ont déséquilibré ma lecture et la fin suspendue m'a frustrée sur le moment. A froid j'y reviens bien moins amèrement, je me joue la scène finale en tête telle qu'elle est écrite, de façon quasi cinématographique, et je trouve de la beauté dans cette dernière image.
Il reste beaucoup de non dits quand on referme le livre, et l'auteur évoque ce fait dans sa note finale donc j'en comprends l'intention, mais il me reste tout de même un goût d'inachevé.
Il reste à savoir si c'est moi qui suis passée à côté de quelque chose ou si c'est justement une preuve que je me suis assez projetée dans l'histoire pour être brusquée de devoir en sortir sans en connaître chaque rouage.
Quoi qu'il en soit, c'est une narration cohérente avec le propos de l'oeuvre, qu'elle m'ait été parfois moins accessible n'enlève rien à sa qualité.