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3,9

sur 1614 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Sarah, tu snifes toujours ton horrible coke ?"

On ne revient pas indemne de la « Dead Zone ». Il y a une vie « avant », ainsi qu'une vie « après ». Quand je referme un roman, habituellement j'écris ma critique immédiatement. Mais avec celui-ci, je n'y suis pas arrivée. Il m'a fallu un temps, pour me remettre de cette explosion d'émotions. Semblable à une attaque nucléaire de sentiments !

Rire, joie, peine, colère, mépris,...

Il nous épargne pas Steevie, et notre bon vieux Johnny en fait les frais.
(Un Coût oh ! en plein coeur.)

J'ai aimé John Smith dès les premières pages, et ce jusqu'à la dernière. Partager ses mésaventures, ainsi qu'un morceau de sa vie, fut un plaisir non dissimulable. le roman se lit tout seul, rapidement, un goût de trop peu? Peut-être, oui... Mais avec un tel chef-d'oeuvre, y en aura-t-il jamais assez? Rien n'est moins sûr.

Toujours est-il que ce don (malédiction?), qu'a Johnny, va le pousser à remettre tout en cause. Si l'accident ne l'a pas déjà fait pour lui. En effet, l'amour..., ma foi l'amour a pris la poudre d'escampette! Et bien rapidement de surcroît! Si c'est cela aimer, à quoi ressemble le monde, je me le demande! Enfin... je suppose que c'est ce qu'on appelle « La vie ».

Les protagonistes de l'histoire sont intéressants. Travaillés. Franck, Greg, Bannerman, ce bon vieux Herb... Tous !

Aucun passage indigeste, aucune lourdeur, pas de description inutile.

Comme il l'est souvent répété dans ce roman :

« Il a fait ce qu'il a pu, et c'est déjà pas si mal. »

C'est même foutrement bien !
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Bien avant le 22/11/63, Stephen King avait eu des démêlés moraux avec la vie d'un politicien.

Il ne s'agissait pas ici d'empêcher un assassinat, mais bien d'en commettre un. C'est un dilemme grave : peut-on devenir soi-même un meurtrier pour sauver les futures victimes d'un tyran de l'avenir ? Sachant les atrocités de la Seconde Guerre mondiale, auriez-vous tué Hitler au risque votre propre vie ?

C'est à ce choix que sera confronté un homme ordinaire, John Smith, le héros torturé de ce roman, un être torturé dans son corps et son esprit. Un accident de voiture et quatre années dans le coma l'ont laissé infime, sa fiancée a épousé quelqu'un d'autre et il découvre qu'il est affligé d'un don de prémonition. Mais est-ce véritablement un don ? Plutôt une calamité de ne pouvoir serrer la main de quelqu'un sans voir les catastrophes de son avenir… Et qui va le croire ?

Paru originellement en 1979, un des premiers romans de King, un suspens efficace où les émotions priment sur l'action, un n « page-turner » plus psychologique que fantastique.
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La chute, l'accident, le coma, les visions… Tant de choses arrivent à John Smith, un jeune homme pourtant si sympathique, si tranquille et sans histoires. Une malédiction, selon lui, qui se situe dans ce qu'il appelle la « zone morte » de son cerveau. Une malédiction qui va se confirmer car il en aura des histoires ! Et parallèlement aux déboires de ce garçon, on assiste à l'ascension fulgurante, inexorable de Gregory Stillson, une espèce de sociopathe brutal et violent qui vise le poste suprême : président des Etats-Unis d'Amérique. le problème, et Johnny le sait, c'est que s'il y arrive, ce sera le chaos, la guerre, l'apocalypse. Alors il doit prendre une décision et cette fois, plus que jamais, il faut que ce soit la bonne.

Dead Zone est un thriller bien mené car le suspense est présent de bout en bout. Il y a plusieurs épisodes dans ce roman qui n'est pourtant pas difficile à suivre car le fil conducteur reste Johnny Smith et sa « zone morte ». Stephen King nous permet également de nous mettre à la place de ce jeune homme et de comprendre, d'appréhender les injustices et les difficultés auxquelles il doit faire face. Et au-delà de cette histoire prenante, il y a aussi les messages que nous envoie l'auteur. Car Dead Zone est enfin un moyen pour Stephen King de s'attaquer à la bigoterie de certains Américains qui n'ont aucun esprit critique et sont capables de croire tout et n'importe quoi du moment que cela leur apporte un peu de réconfort (même si le réconfort pour certains consiste à envoyer des lettres de menace et/ou à cracher son venin sur les « émissaires de Satan », autrement appelés « mécréants »). Il s'attaque également au système politique de son pays, à la corruption, à tous ces représentants et politiciens aux dents si longues qu'elles rayent le parquet, à toutes ces personnes pour qui la fin justifie les moyens. N'importe quels moyens.

J'ai beaucoup aimé Dead Zone, pour toutes ces raisons et puis aussi, plus simplement, parce que c'est un thriller (qui comporte quelques touches de fantastique) écrit par Stephen King. Il y en a d'autres dans ma PAL, plusieurs dans mon pense-bête et je sais déjà que j'aurai (rapidement) bien d'autres occasions de savourer les récits du King.
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Un livre de Stephen King, aussi passionnant que triste et émouvant.
Johnny revient d'un ailleurs, avec des responsabilités qu'il n'a pas choisies.
John rencontre un potentiel futur Président des Ètats-Unis, futur dictateur fou et apocalyptique. Un type à tuer absolument, sous peine de cataclysme!
Un personnage prémonitoire (en pire quand même, peut-être) d'un certain président blond fraîchement élu?... va savoir.
John doit sauver le monde, y parviendra-t-il?
Le thème du choix impossible, au travers des pouvoirs para-normaux de John, est magistralement porté et déroulé par Dead zone.
Le film, que j'ai vu, fut une bonne et honnête adaptation du livre.
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Voici un livre de Stephen King qui patientait depuis un petit moment dans ma bibliothèque et que j'ai même en double avec deux couvertures différentes. C'est une des premières adaptations cinématographiques que j'ai vu, des romans de l'auteur, mais je viens aussi il y a peu de découvrir que la Série Dead Zone en était tirée, n'étant pas une adepte de ces séries je n'avais jamais fais le rapprochement. En lisant le roman, je trouve cette histoire bien différente de l'adaptation et c'est souvent le cas avec les livres du maître, tellement pointus et descriptifs qu'il est difficile de les traduire en images.
Bien que les personnages soient nombreux, l'histoire tourne essentiellement autour de Johnny, notre regard le scrute du début à la fin, curieux de l'évolution de sa situation et de comprendre comment vivre après un tel accident, avec les conséquences de celui-ci. John est attachant et au fil des pages on l'aime de plus en plus fort, c'est un homme entier qui ne demandait à la vie que de simples choses mais le destin en a décidé autrement pour lui, c'est donc un roman psychologique que nous propose l'auteur, une des premiers romans qu'il a d'ailleurs vu paraître et qui touche au mystère du psychisme humain. Vous ne pourrez le nier, les pouvoirs psychiques passionnent la plupart des gens et Stephen King est un des auteurs qui parvient depuis toujours le mieux à traiter le sujet et à nous passionner, ici il traite également la peur que génère ces capacités au sein de la population.
Lien : http://livresque78.com/2022/..
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Je suis emballée, je suis émue et je suis chavirée suite à ma lecture de « Dead Zone ». Je suis un peu nerveuse car c’est ma première critique que j’écris sur l’auteur de Stephen King. C’est mon premier livre que je lis. Cet auteur qui est un grand King dans son domaine.
Le livre est traduit par Richard Matas. C’est un roman fantastique publié en 1979. C’est aussi basé sur la série « Dead Zone ». Quand je pense à « Dead Zone », je revois toujours le personnage attachant et solitaire, qui s’appelle Johnny Smith. Je me rappelle de l’acteur « Antony Michael Hall », qui l’a si bien interpréter. C’est à travers lui que je me suis imaginée cette histoire.

C’est en entreprenant cette lecture, je revois des images de cette belle série. Je suis remontée à cette époque. Je constate que le livre est un peu différent et son contenu est divisé en trois parties :
- Le livre I : la roue de la fortune
- Le livre II : Le rire du tigre
- Le livre III : Notes sur l’accident

En faisant une recherche, je vois que seul ce livre est resté au moins deux semaines à la première place à la New York Times Best Seller List. Il s’est démarqué par son histoire originale et ses personnages réalistes.

C’est une lecture très agréable à lire. Je refais connaissance avec Johnny Smith et je revis son parcours. Grâce à son accident, sa vie change dramatiquement. Il perd sa douce, il devient un solitaire et il récolte un don exceptionnel. Sa mère lui répète souvent : ‘’Dieu t’a choisi, ne te cache pas’’. C’est une phrase qui vient le hanter. C’est une vie difficile car Johnny se sent très seul, très déstabilisé et très révolté. Il fait son chemin dans un univers où la société est affolée. Et soudain, lors d’une élection, il vient une vision, un cauchemar : Greg Stillson va devenir président. Johnny ressent qu’il est le mal en personne. C’est ainsi qu’une question se pose : « Comment empêcher une élection qui peut changer l’avenir ? »

Dans ce roman, Stephen King élabore plusieurs thèmes. Il aborde dans sa plume fluide et vive des notions telles que la violence, la religion, la famille et la politique. Je suis marquée par une citation qui m’a fait réfléchir : « Si vous pouviez utiliser la machine à remonter dans le temps et revenir en 1932, assassineriez-vous Hitler ? »

Dead Zone, je peux dire que c’est le combat de Johnny Smith, John pour les intimes. Je crois que personne ne peut rester indifférent devant ce héros. Il est projeté dans un univers où il est complètement désarmé. C’est un roman à la fois bouleversant, brutal et émouvant. Il y a dans cette histoire une dose de fraternité et de solidarité où il fait bon de s’y plonger. Je suis à la fois conquise par cette histoire qui vient de ce grand Maître, signée par Stephen King.


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Décidément, les livres de Stephen King se suivent mais ne se ressemblent pas, pour moi. Je continue d'explorer l'oeuvre colossale de cet auteur et je constate que mon plaisir de lecture fluctue beaucoup d'un roman à un autre.

Si Carrie, par lequel j'ai découvert l'auteur à l'adolescence, fut une excellente lecture ; si Dôme m'a permis de sortir d'une panne de lecture durant le confinement ; si Mr Mercedes fut très plaisant à lire ; si Simetierre fut plutôt une lecture que j'ai appréciée, ce ne fut malheureusement pas le cas d'autres de ses livres. J'ai été, par exemple, relativement déçue par La ligne verte et, surtout, je n'ai pas aimé Shining.
Et celui-ci alors? J'ai beaucoup, beaucoup aimé. Et même si je suis loin, très loin, d'avoir lu l'intégralité de l'oeuvre du King, je pense que cet opus fera partie de mes romans préférés de l'auteur.
Pourquoi ? Parce qu'il y a ce que j'aime, et recherche, dans l'écriture de Stephen King : des personnages auxquels je m'attache, notamment John Smith, son héros, de la profondeur dans l'histoire, sans les longueurs habituelles, et, surtout ici, une fin à la hauteur.

Si vous n'êtes pas (encore) convaincus, et que vous ne connaissez pas l'histoire, deux-trois mots sur celle-ci. John Smith est un jeune homme d'une vingtaine d'années à qui la vie sourit. Malheureusement, après un accident, il se retrouve plongé dans un coma dont il ne se réveillera que des années après, avec, en prime, un don dont il se serait bien passé, celui de prédire l'avenir, notamment les catastrophes. Et cela prendra une tournure encore plus particulière lorsqu'il croisera la route de Greg Stillson, avec qui l'avenir du monde pourrait s'avérer apocalyptique.

Toujours pas convaincus ? Sachez alors simplement que ce roman, outre son histoire accrocheuse, met aussi en avant des sujets très ancrés dans la culture américaine, soit la religion, voire la bigoterie, le pouvoir, l'argent, la corruption et la politique (un certain personnage à la mèche blonde devrait à un moment ou à un autre vous venir à l'esprit).

En bref, un roman que j'ai beaucoup, beaucoup aimé, un très bon cru du King selon mes critères. Et si vous n'avez encore jamais lu de roman de cet auteur, ce roman pourrait s'avérer être une très bonne entrée en matière.
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"Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. "
Oui mais encore faut-il accepter son pouvoir.
Toucher une personne, un objet, et plonger dans l'avenir. tel est le pouvoir acquis par John Smith, héros principal de cette splendide oeuvre du King à mon sens trop méconnu.
Pourtant John avait bien commencé (hors mis le patin à glace). Une situation professionnelle enviable, la rencontre avec Sarah destiné à devenir sa promise. le destin justement, décide de s'en mêler: accident de voiture = trauma cérébral= 5 ans de coma= plus de promise car remariée= désillusion.
Dur pour Johnny. Même Dieu notre père est pris de pitié et décide donc de se racheter en offrant des cours express de medium extralucide. Ce don vire vite au cadeau empoisonné alors que va faire John Smith? L'accepter ? Il faudra pour cela s'impliquer dans de grandes responsabilités...

J'ai refermé ce livre avec un drôle sentiment contradictoire. l'histoire m'a vraiment touchée , voir attristée mais je l'ais lu avec un réel bonheur. le talent de l'auteur surement. Stephen King sait raconter des histoires mêlant l'actualité et le surréalisme, donner de la profondeur à ses personnages qu'il soit principaux ou secondaires, bref on est toujours sur le fil de nos sentiments avec le King.
Qui plus est, le bouquin est de 1979 et aborde des sujets qui n'ont pas pris une ride.
Toujours tellement d'actualité..
Je n'en dirais pas plus si ce n'est que je le recommande chaudement!! ben vrai!
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Dead zone n'est pas un pavé, contrairement à de nombreux romans de Stephen King, et c'est certainement une qualité. le rythme est nerveux, le style dense, les chapitres courts. Un récit linéaire, cependant aux multiples points de vue. Les apparitions du politicien Greg Stillson, bien que rares, font de liu une des plus belles ordures du panthéon kingien. le don du personnage principal, John Smith, donneront naissance à de nombreuses histoires dans l'histoire, des digressions qui n'en sont pas vraiment. Ici la résolution d'une série de meurtres, là des accidents spectaculaires causant de nombreuses victimes. Pour la première fois, nous sommes plongés aussi au coeur de la politique américaine locale. Pourtant, tout au long du livre, King ne se pose qu'une seule question, de manière obsessionnelle : si en 1932, vous connaissiez en avance les pages les plus sombres de l'Histoire, et que vous croisiez Adolf Hitler en personne, que feriez-vous ?
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Dead Zone est une tragédie moderne. Dans le genre écrasé par le Destin et rongé par des choix cornéliens, John Smith n'a rien à envier aux personnages de Sophocle ou Racine. Il se compare lui-même à Hamlet, mister tragique par excellence.
L'idée maîtresse du bouquin paraît simple sur le papier : si tu as le pouvoir de changer les choses, le feras-tu ?
Le problème – et la force – de ce bouquin, c'est que King pose la question comme un bourrin.
Si tu pouvais remonter le temps et tuer Hitler, le ferais-tu ?
Très godwinien avant l'heure. Excessif. Limite simpliste.
La question reste à bien des égards rhétorique et théorique. Mais elle a le mérite de se poser, avec un paquet d'interrogations sur l'éthique, le destin, la responsabilité, le poids de chacun dans la marche du monde…

Cette question, King l'adresse au lecteur de façon aussi directe qu'évidente. Son personnage s'appelle John Smith, plus monsieur X tu meurs. Une coquille dans laquelle le lecteur n'aura aucun mal à s'installer.
Sauf que voilà, John Smith n'est pas le lecteur. le gars extraordinaire au sens le plus strict, qui t'oblige à te glisser dans sa peau pour te poser la question et surtout, surtout, à t'en extraire pour y répondre. Sinon, tu finiras comme Un élève doué.
Voilà le problème avec John Smith : on ne peut pas ne pas éprouver d'empathie ni de sympathie envers lui. Il est bon, genre premier prix du concours de bonté, tu ne lui arriveras jamais à la cheville. Parfait, presque trop. Et confronté à un super-méchant. Plutôt qu'un Hitler en puissance, Dead Zone aurait gagné à mettre en scène un antagoniste plus vicelard, artisan d'une politique de fumier moins tonitruante qu'une apocalypse nucléaire. Mieux encore, un président juste incompétent, dont les décisions pleines de bonnes intentions mais foireuses dans leurs résultats mettraient la planète à feu à et à sang. Là, le dilemme moral atteindrait une dimension géniale : faut-il tuer le gars qui n'a rien du Mal incarné et qui a déclenché la troisième guerre mondiale sans le faire exprès ?
Là-dessus, King facilite la prise de décision de John. Une tumeur cancéreuse ne lui laisse que peu de temps à vivre (je parle de Smith, hein, pas de King). Condamné quoi qu'il arrive, il n'a donc plus rien à perdre, la peur de laisser sa peau en passant à l'acte se retrouve évacuée. On en rajoute une couche avec le pouvoir médiumnique de John : il sait. S'il ignore le tour que prendra l'Histoire en tuant Greg Stillson, il n'a aucun doute sur ce qui arrivera en l'épargnant. le genre de certitude qui aide, faut avouer.

Bon, là, j'ai l'air de chier sur le bouquin à tout critiquer. Ce n'est pas le cas. Enfin si, j'égratigne un peu. Sans parler de faiblesses ou de maladresses, certains parti-pris de King me semblent discutables. Ça n'empêche qu'ils se tiennent dans l'optique du roman. J'ai adoré Dead Zone, le roman comme l'adaptation de Cronenberg.
En dépit d'un affrontement manichéen, la construction des deux protagonistes laisse sur le cul. Ils ne donnent pas dans la caricature du gentil naïf face au méchant qui ponctue chacune de ses phrases d'un rire diabolique. Des figures très tranchées, extrêmes mais dotées d'une réelle profondeur, parce qu'on n'est pas dans un blockbuster à deux balles.
Le cancer de John, s'il constitue un ressort scénaristique un peu gros, reste cohérent dans une perspective kingienne. L'ami Stephen n'a rien d'un auteur à grandes idées désincarnées, il se définit lui-même comme un “écrivain situationnel”. Parce que les réactions, les réponses varient selon qu'on se pose la question au chaud, peinard dans son fauteuil, ou qu'on soit extirpé de sa zone de confort et confronté au problème. Dans le second cas, plus réaliste, tu prends en compte tous les paramètres, ce que tu as à gagner, à perdre, ce que tu es prêt à sacrifier.

Par son côté basique, Dead Zone pose une question brute. Quand je parlais de sa force un peu plus haut, elle est là. C'est du brutal, comme dirait l'autre, qui te parachute dans le feu de l'action sans se perdre en philosophie tsoin-tsoin : la question est concrète, il s'agit de tuer quelqu'un, c'est pas rien. Au lecteur ensuite de solliciter ses méninges et d'affiner la réflexion. Ce livre demande un réel effort pour aller au-delà de son contenu intrinsèque.
Et j'insiste là-dessus. On aurait vite fait de prêter à l'auteur des intentions qu'il n'a pas. Par exemple, justifier le meurtre, à plus forte raison le meurtre préventif. On a vu ce que ça donnait à plus grande échelle, le préventif, avec l'invasion de l'Irak en 2003. Saddam Hussein et ses armes de destruction massives (la menace fantôme…), exemple parlant d'un “tuer Hitler” qui part en vrille et dont les retombées positives se font attendre. Guerre civile en Irak, Daesh, Bataclan, bravo les gars, merci du cadeau…
C'est marrant (sic) de voir à quel point ce roman colle à pas mal d'épisodes de la vie politique américaine depuis sa parution. A plus petite échelle, il aborde des questions fondamentales sur les libertés individuelles. Peut-on, doit-on, faut-il, a-t-on le droit de punir quelqu'un pour un acte qu'il n'a pas commis ? Jusqu'où peut-on aller pour préserver des vies et avec quelles conséquences ? Vous avez quatre heures, l'usage de la calculatrice est interdit, le jury autorise la lecture de Philip K. Dick (Minority Report).

Un bouquin très d'actualité (formule cliché, mais pour le coup très juste).
A un journaliste qui lui a demandé s'il comptait écrire un bouquin sur Trump en exercice, King a répondu qu'il l'avait déjà fait : “No, I wrote one called The Dead Zone.” Y a plus qu'à espérer que Stillson reste un personnage de fiction…
Lien : https://unkapart.fr/dead-zon..
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