En m'attaquant à ce petit recueil, je ne pensais pas qu'il s'agissait d'une relecture. Dès que j'ai vu le mot « fornit » je me suis souvenu que j'avais déjà lu ce livre et les détails de la novella « la ballade de la balle élastique » me sont revenus en mémoire. Finalement, cette relecture s'est avérée très plaisante.
Si le second récit, la nouvelle « L'homme qui refusait de serrer la main », est très efficace et se lit avec plaisir, il faut bien admettre qu'il est un brin attendu. le vrai morceau de bravoure du recueil c'est la novella « la ballade de la balle élastique ». En voyant la note moyenne récoltée sur Babelio, je ne peux m'empêcher de penser que ce récit est très sous-estimé. Ce court roman est selon moi un petit bijou, bien plus riche qu'il n'y parait.
Narrativement c'est un modèle d'efficacité. La construction sous forme de récit enchâssé fonctionne très bien et permet un jeu de connivence avec le lecteur. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le personnage qui va conter l'histoire fait cette déclaration : « C'est le récit, pas le récitant, qui raconte ». Un peu comme si l'auteur se plaçait sur le même plan, plus passif qu'actif, que le lecteur. de toute façon, l'écriture et l'inspiration sont des thèmes centraux de la novella. En personnifiant l'inspiration à travers les Fornits, ces espèces de petits lutins vivant dans les machines à écrire, King évoque le processus de création littéraire comme échappant presque à l'auteur, un peu comme une force, une énergie externe qui s'impose à lui et qu'il ne contrôle pas vraiment. On peut vraiment voir dans les Fornits une sorte d'allégorie de l'inspiration. Comme l'inspiration, les Fornits doivent être nourris, comme l'inspiration, les Fornits peuvent être affectés par des éléments extérieurs.
Au-delà de toutes ces thématiques liées à l'écriture au monde des livres (ce n'est pas un hasard non plus si l'autre personnage principal est éditeur), King aborde une fois encore ses autres thèmes de prédilection ; l'alcoolisme, la folie…
Je suis certaine qu'en creusant certains aspects de cette novella on pourrait encore trouver plein de choses intéressantes. En tout cas, lors de cette relecture j'y ai trouvé bien plus de choses que la 1ère fois, j'étais sans doute un peu jeune pour appréhender la profondeur de ce texte. de plus, King livre ici un récit diablement efficace qui joue avec son lecteur, l'emmène dans le monde de l'écriture et se clôt de façon malicieuse sur une sorte de « et si c'était vrai ? ». Vraiment, je trouve que « la ballade de la balle élastique » mériterait d'être réévalué à la hausse.
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Lu, relu, cette nouvelle dont je ne me lasse pas et qui me fait regretter le temps des machines à écrire et de lurs rubans...Toujours une histoire d'écrivain, King fait monter la fièvre et nous fait frissonner...à lire sans modération aucune
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Ce n'est pas le meilleur livre de SK, mais c'est un début correct pour ceux qui ne le connaissent pas. Et puis, pourquoi tant de haine!? Je l'ai réellement apprécié.
A lire en attendant le bus ou encore en cours.C'est court, ça ne coute rien et c'est sans temps mort pourquoi s'en priver?
En tout cas je lui garde une jolie place dans ma bibliothèque.
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