C'est à Isa Lit que je dois ma découverte de cette histoire d'horreur aussi célèbre. Par la force d'un concours gagné, me voilà en possession de Ça, et par chance inouïe, c'est l'édition en trois volumes que j'ai accueilli chez moi, alors pour ne pas se lasser de ces quelques 1500 pages que contient l'histoire entière, je commence léger avec le premier volume. Bienvenue dans le monde terrifiant fait de sang et de monstres de
Stephen King et de son Ça cauchemardesque.
N'ayant jamais regardé les adaptations, il m'est plus simple de m'immerger dans ce noeud d'intrigues, même si je connais quelques éléments de l'histoire à force d'en voir des références régulières dans tous les médias. C'est en profane que je me plonge entre l'enfance terrassée et la vie adulte d'un groupe lié par une menace qui s'empare de leur ville depuis de nombreux siècles. Tel qu'on se l'imagine chez
Stephen King, les ingrédients de ses romans apparaissent très vite : un nombre impressionnant de personnages que l'on sera amenés à revoir ou non, une très longue exposition sur la vie de chacun, et des frissons qui viennent s'y glisser par petites scènes interposées. Comme on s'y attend, l'auteur prend le temps de poser toutes les bases d'abord, tout en jouant avec la temporalité et les points de vue. Un coup dans le passé, un coup dans le présent, des chapitres mystérieux entre tout ça, de quoi à la fois tenir le rythme, et se perdre, parfois.
Ceci n'est que le premier volume, alors je vais le considérer comme ce qu'il est par rapport au reste du roman de 1500 pages découpé en trois parties. Ce premier volume de Ça est une introduction, tout simplement. Peu de choses s'y passent, on aperçoit encore très peu Grippe Sou, ce clown maléfique, mais le peu qu'il donne de sa présence suffit à faire frémir et raffermir l'intérêt que l'on porte aux mots qui défilent. Cette introduction se compose plutôt de pans d'une enfance vouée à se battre, donnant naissance à des personnages traumatisés et mal dans leur peau, et c'est à travers toutes ces scènes que l'on jugera parfois inutiles que
Stephen King présente ce nouvel univers. Avec un peu de chance, on s'attache à un ou deux personnages que l'on est déterminés à suivre assidument sur les volumes suivants. Les autres passent à la trappe, mais ce n'est que le début, alors peut-être trouveront-ils le chemin d'un coeur de lecteur ému ?
Derry, une ville maudite dans laquelle on va s'engouffrer avec pour seul guide des yeux d'enfants encore inconscients de ce qui se trame. Entre passages longuets censés expliquer les liens qui unissent ces jeunes, innocents d'abord, puis des liens qui vont au-delà de simples promesses, il y a toutes ces scènes angoissantes, les morts causés par un mystérieux clown tueur, et le début de l'enfer qui s'ouvre sous nos pieds. C'est dans ces moments que je regrette tout ce temps passé sur des futilités, car en fin de compte, ces 500 premières pages sont vraiment une introduction et rien de plus, pour apprendre à connaître et à cerner des personnages encore troubles lorsque viendra le moment d'affronter le danger. Ainsi, sans grande action et avec seulement quelques scènes de tension, on est quand même bien contents d'avoir fini le premier volume, et on espère vivement que les deux autres sauront faire vibrer les coeurs et faire craindre la nuit.
La peur et le rejet, le deuil et l'amitié, des thèmes qui nous parlent parce qu'on les a peut-être vécus, des thèmes abordés avec finesse, poussés, il faut le dire, et qui donnent des visions différentes et compréhensibles des personnages. L'introduction qu'est ce premier volume de Ça a le mérite de poser les bases ; il me semble même entendre la promesse de frissons sur le reste. Maintenant qu'une bonne partie du passé a été abordée, que les adieux entre les adultes et leurs proches sont presque finies, peut-être peut-on passer au vif du sujet avec le volume 2. L'épouvante n'est pas loin, et elle murmure quelque chose dans le vent : pertes humaines, sang et horreur. J'ai grand hâte de me pencher sur les 1000 pages restantes, même si je garde quelques réserves sur ce premier volume.
Note : 3/5
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