Lorsque j'étais en collège, ''Ça'' était le bouquin qu'on se passait les uns les autres, en cachette des parents, une espèce de livre interdit et terrifiant. Je devais avoir 12 ou 13 ans quand mon tour de le lire est arrivé, et j'avoue que j'avais peur avant même d'en avoir lu une page : pensez-vous, ce livre faisait cauchemarder tous mes camarades, alors sûr que j'allais être traumatisée moi aussi !
C'est donc pas bien rassurée que j'ai commencé ma lecture, et j'ai beaucoup aimé le début, notamment avec la description de la cave, l'odeur qui y règne, l'inquiétude du gamin. le fait que tout ça ressorte devant la bouche d'égout où se terre le Ça m'avait bien plu ! Lors de sa 2e apparition avec le meurtre d'un jeune homosexuel, là encore j'étais emballée par l'ambiance. Et puis patatra ! Comme s'il était payé au kilomètre,
Stephen King se perd en de très très très longues descriptions des personnages au présent, s'attarde ensuite sur leur passé, et que ça blablate et que ça blablate... Je n'ai pourtant rien contre les pavés, mais celui-là m'a considérablement ennuyée (sans parlé du côté très cliché des personnages qui n'a vraiment rien arrangé à l'histoire).
Et puis enfin, les manifestations inquiétantes arrivent... et là c'est ma 2e déception : c'est le calme plat à la lecture. Bien loin de générer la peur via des effets d'obscurité, d'odeur, d'ambiance et de souvenir, le Ça apparait sous forme d'un oiseau, d'un zombie, d'un vampire... dans des descriptions d'une platitude qui me laisse de marbre.
Au final, j'ai péniblement atteint la fin des deux tomes, avec l'impression de m'être fait avoir. Où est la peur ? Tout est trop plat, trop dilué dans des histoires inintéressantes en plus de n'avoir ni queue ni tête. King prétend proposer sa propre mythologie alors qu'il se contente de repomper des idées dans d'autres bouquins et de mal les exploiter.
Mais avec l'immense popularité de l'auteur, je me suis laissée convaincre de tester à nouveau ''Ça'' quand j'étais à la fac, puis tout récemment. Et ben je dois bien avouer qu'à chaque nouvelle tentative, j'ai trouvé ce bouquin encore plus mauvais qu'avant. A mes yeux, ce n'est guère plus qu'un ''Chair de poule'' bien trop bavard et qui se regarde le nombril.