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Citations sur Tu seras un homme mon fils - Lettres à mon fils (7)

S'ils veulent savoir pourquoi nous avons péri
Dites-leur : c'est parce que nos pères nous ont menti.

[Une des "Epitaphes de la Guerre", intitulée "La Prière commune", écrite par Rudyard Kipling. Extrait de la postface de Jean-Luc Fromental.]
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Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tous jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.
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La première victime d'une guerre, c'est la vérité.
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Au fil des lettres, apparaît une rivalité entre le père [Rudyard Kipling] et le fils [John], qui n'est nullement le fait de ce dernier. Comme si Rudyard voulait être à la place de John, comme s'il lui enviait cette vie "à laquelle on prend goût" (lettre du 22 août). Le monstre sacré quinquagénaire ne ménage pas ses efforts pour garder l'ascendant sur l'officier de dix-huit ans. La tournée des positions à laquelle il se livre en tant que journaliste alors que John vient de prendre ses quartiers à quelques kilomètres de la ligne de front, les exploits automobiles qui en découlent, son récit enjoué des bons tours que se jouent les vieux généraux des camps adverses (lettre du 25 août), sa visite ratée à Joffre, ses coquetteries d’homme célèbre (« Tous semblent me connaître… »), ses conseils absurdes en matière de protection des tranchées (le grillage à lapins) que John balaye d’un revers de plume, comme il douche l’enthousiasme paternel devant la qualité des positions françaises (« On ne t’a laissé voir que des tranchées-témoin… »), son inconsciente fatuité (« Informe ton commandant de ce que je t’ai écrit ») sont autant d’indices d’un décalage pathétique, qui en dit long sur la cécité d’une génération qui a voulu et mené ce conflit. Kipling, comme nombre de ses contemporains, n’a pas vu qu’on n’était plus au temps des glorieuses charges de Lanciers, que cette guerre serait sale, massive, anonyme.

Ce qui, bien sûr, ne retire rien aux trésors d’humour et de tendresse qu’il déploie pour tenir haut le pavillon de son combattant. La plume du maître est toujours aussi vive à brosser un tableau piquant, à esquisser un portrait en peu de mots. En face, on sent naître la peur et l'affolement, cachés derrière des anecdotes brutales (la truie et le sac de rations) ou des requêtes de plus en plus pressantes et enfantines pour des produits domestiques, savon à barbe, pantoufles, chocolat.

Dans sa dernière lettre, datée du 25 septembre 1915, John annonce avec une fierté puérile que son bataillon va prendre part à l’offensive décisive qui doit mettre fin aux hostilités. Il s’agit de la bataille de Loos, qui durera quelques jours, ne changera rien au cours de la guerre et coûtera la vie à vingt mille soldats anglais. Le 27, la division de John monte au feu. Cinq jours plus tard, un télégramme du War Office arrive à Bateman’s. Le lieutenant John Kipling est porté disparu au combat. Son corps ne sera jamais retrouvé.

[Extrait de la postface de Jean-Luc Fromental]
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Si tu sais rester calme alors qu'autour de toi chacun s'affole et t'accuse d'en être la cause, quand l'on doute de toi, si tu crois en toi-même et reste indulgent pour le doute d'autrui; et si tu sais attendre et n'en pas être las et ne jamais mentir devant la calomnie et ne point répondre à la haine par la haine sans avoir l'air trop juste ou trop parler en sage;

Et si tu sais rêver, sans t'asservir aux rêves et si tu sais penser, sans en faire ta fin; si tu sais, affrontant et désastre et triomphe, réserver même accueil à ces deux imposteurs; si tu sais voir la vérité que tu as dite, par des drôles faussée pour tendre un piège aux sots, ou bien, voyant détruit ce pour quoi tu as vécu, le rebâtir, penché sur tes outils usés;

Si tu sais rassembler tes gains en un seul tas et risquer en un seul coup de pile et de face, et, perdant repartir de tes commencements et ne jamais souffler un mot de cette perte;

Si tu sais obliger ton cœur, tes nerfs, ta force à te servir longtemps après qu'ils ne sont plus; et tenir bon quand tu ne sens plus rien en toi, sinon la volonté qui leur dit: "Tenez ferme";

Si tu sais plaire au peuple en gardant ta vertu, si tu sais rester peuple en fréquentant les rois, si ne peut t'offenser ni l'ami ni l'ennemi; et que tu fasse cas, mais pas trop, de tout homme;

Enfin si tu remplis la minute implacable de chemin parcouru pour six fois dix secondes, à toi sera la terre et tout ce qui s'y trouve, qui mieux est, tu seras un homme, ô mon enfant.
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Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie,
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties,
Sans un geste et sans un soupir,

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
Et te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre,

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles,
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles,
Sans mentir toi-même d'un mot,

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi,

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser, sans n'être qu'un penseur,

Si tu sais être dur sans jamais être en rage,
Si tu sais être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant,

Si tu peux rencontrer triomphe après défaite,
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête,
Lorsque tous les autres les perdront,

Alors les rois, les dieux, la chance et la victoire,
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et ce qui vaut bien mieux que les rois et la gloire,
Tu seras un homme, mon fils.
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Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
Et te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre;
Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d'un seul mot[...]
Tu seras un Homme,mon fils.
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