L’ambiance me pénètre avec tant de douceur que sans plus y mettre de zèle, il se fait en moi de plus en plus d’assurance. La couleur me possède. Point n’est besoin de chercher à la saisir. Elle me possède, je le sais. Voilà le sens du moment heureux : la couleur et moi sommes un. Je suis peintre.
(p. 309)
Un artiste qui, indépendamment de la production de ses œuvres, fournirait des éclaircissements à leur sujet, ferait preuve d’une médiocre confiance en lui-même.
(p. 269)
Tout dépend de la volonté et de la discipline. De la discipline l’œuvre dans son ensemble, de la volonté l’œuvre dans ses parties. Volonté et capacité ne font qu’un, qui ne saurait pouvoir, ne saurait vouloir.
L’œuvre s’achève ensuite à partir de ces parties en vertu d’une discipline visant à l’ensemble.
(p. 258)
Celui-là trouve son style qui ne peut autrement, c’est-à-dire qui ne peut faire autre chose. Le chemin qui mène au style : gnoti seauton.
(p. 249)
En songe (j'avais deux ou trois ans), je vis le sexe de la bonne. C'était quatre petits sexes masculins, qui ressemblaient quelque peu au pis d'une vache.
Je suis semblable à la pente où la sève cuit au soleil, où les fleurs se dessèchent. Seule me peut rafraîchir la nuit du Walpurgis, là, ver luisant, je vole, sachant bien où se trouve, allumée, une petite lanterne.
La tempête me clarifie et la vie me captive.
Rire à se pâmer. Et je le dis à nouveau, ce rire élève au-dessus de l'animal.
« L'amour comme soleil, moi comme marécage » :
Empestement du soleil en reconnaissance de la puanteur du marécage qui s'élevait de chez moi.
Les fées sont toujours d'un certain âge et quelque peu sévères. Car autrement il faudrait bien que dans un conte quelconque, lors des trois souhaits habituels, il arrivât que le garçon, pour une fois, souhaitât posséder la fée.