Il est temps de repenser notre façon de vivre, de manger, de voyager, de commercer et de gagner notre vie. Ensemble, nous pouvons agir bien au-delà de ce que réclame la lutte contre la hausse des températures. Les changements que nous effectuerons pour sauver la planète doivent également servir à protéger les populations les plus vulnérables (souvent oubliées) et à les rendre plus fortes. Nous devons créer un monde plus sûr et plus juste pour tous.
Mais c'est avant tout de la santé de la planète que dépendra notre qualité de vie.
N'oubliez pas non plus qu'une transformation majeure de notre façon de vivre sera aussi l'occasion de créer un monde plus juste pour tous les peuples, et plus sain pour toutes les espèces vivant sur terre, sous l'eau ou dans les airs.
Tandis que les militants d'avant s'intéressaient exclusivement aux symptômes de la crise climatique et environnementale, la génération actuelle s'attaque à la "maladie " elle-même : le système économique et social, qui place les profits avants nos vies et avant notre avenir climatique.
Les grèves de l'école et les autres mouvements de la jeunesse montrent que beaucoup de jeunes ont envie de voir la société changer en profondeur. Ils veulent une autre politique et une autre économie, portées par de nouvelles valeurs - en particulier de justice - et respectueuses du budget carbone.
" Mais cela n'est pas suffisant, prévient Greta Thunberg. Nous avons besoin d'une toute nouvelle manière de penser (...) Nous devons cesser d'être en compétition les uns avec les autres. Nous devons nous mettre à coopérer et à partager équitablement les ressources encore disponibles de cette planète. "
Qu'est-il arrivé au sentiment d'urgence que tant de gens avaient ressenti à la fin des années 1980 face au réchauffement climatique ? Et où est passée leur détermination à le combattre ? Dans son article fleuve de 2018, Nathaniel Rich a avancé une théorie : " Tous les faits étaient connus, rien ne nous empêchait d'avancer. Rien - sinon nous-mêmes. Les êtres humains, continuait-il, sont incapables de sacrifier leur confort présent pour prévenir les maux des générations futures. "
Dans une économie de marché, le rôle des gens est d'être des consommateurs.
Dans le droit-fil de cette logique néolibérale, il y a la conviction que l'Etat devrait être davantage géré come une entreprise et devraient moins investir dans la garantie et la protection des besoins fondamentaux de la population.
La question de la justice, ou de l'équité, est donc également au cœur de ce livre : notre réponse au changement climatique doit aussi contribuer à créer un monde non seulement moins pollué, mais aussi humainement plus juste.
Les solutions envisagées ont plus de chances d’être acceptées et de fonctionner quand les personnes supposées vivre avec contribuent à les penser, plutôt que de se les entendre dicter d’en haut ou de l’extérieur. Qu’il s’agisse de répondre aux conséquences d’un ouragan ou d’affronter le dérèglement climatique, il faut que les personnes les plus touchées soient entendues.
Éviter de répéter les erreurs du passé exige que nous ayons conscience de ce que nous avons fait pour en arriver là, à cette crise climatique et à l’accumulation de la dette climatique.