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Citations sur Au printemps (18)

Tu ne sais pas ce qu'est l'air, cela ne t'empêche pas de respirer. Tu ne sais pas ce qu'est le sommeil, cela ne t'empêche pas de dormir. Tu ne sais pas ce qu'est la nuit, cela ne t'empêche pas d'être cernée par celle-ci. Tu ne sais pas ce qu'est le cœur, cela ne l'empêche pas de battre tel un métronome dans ta poitrine, nuit et jour, nuit et jour, nuit et jour.
Tu as trois mois et tu es comme emmaillotée dans une routine, couchée dans un lit d'événements qui se répètent quotidiennement, car, à la différence des larves, des kangourous, des blaireaux ou des ours, tu n'as ni cocon, ni poche, ni tanière.
(Incipit)
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L'hiver, nous marchions dans le noir, loin de tout éclairage, la lumière la plus proche apparaissant parfois comme un trait pâle à l'horizon et, pour peu que le ciel soit dégagé à ce moment-là, j'avais l'impression de me trouver quelque part dans l'univers, parmi les étoiles et les planètes, tandis qu'à la belle saison la lumière semblait rehausser le monde autour de nous : les champs, les arbres, la terre et l'herbe, plus drue et plus grasse à mesure que nous approchions de la Saint-Jean.
En cette saison, l'ensemble était encore ténu, le paysage n'avais pas cette opulence que lui apportait l'été, le vert des arbres commençait tout juste à poindre, car le mois d'avril, c'est cela : des bourgeons, des germes, l'incertitude, l'hésitation. Avril se trouve entre le grand sommeil et le grand bon. Avril, c'est l'envie de passer à autre chose, sans que l'on parvienne à définir ce qu'est cette autre chose.
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Quand ta vie a-t-elle débuté ?
Quand deux gamètes issues de deux corps différents s'unirent en une seule cellule qui elle-même commença à se diviser. Cet événement se produisit à un instant précis dans un endroit précis du monde. Mais au-delà de ce chapitre biologique silencieux et autonome, une autre histoire se déploie, sociale celle-ci, qui n'a ni début ni fin, et le début de ton histoire, ce qui allait devenir ta vie, pourrait tout aussi bien être le jour où naquit ta mère, ou celui de notre première rencontre par un après-midi ensoleillé de l'été 1999 sur une île suédoise à l'intérieur des terres, ou encore lorsque pour la première fois nous évoquâmes la possibilité d'avoir un autre enfant.
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Tu passais le plus clair de ton temps à dormir, et quand tu ne dormais pas, le plus souvent tu regardais ailleurs. Je ne me rappelais pas que ton frère et tes sœurs aient agi pareillement ; au contraire, il me semblait qu’ils croisaient mon regard avec de grands yeux curieux. Or c’est un contact qui ne s’oublie pas, car j’avais alors l’impression de les voir, de voir qui ils étaient, de distinguer leur personnalité au fond de leurs yeux. Si leur monde intérieur était comme une forêt de sentiments indissociés, ces instants s’apparentaient à une clairière, une subite trouée.
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Tu ne sais pas ce qu'est l'air, cela ne t'empêche pas de respirer. Tu ne sais pas ce qu'est le sommeil, cela ne t'empêche pas de dormir. Tu ne sais pas ce qu'est la nuit, cela ne t'empêche pas d'être cernée par celle-ci. Tu ne sais pas ce qu'est le cœur, cela ne l'empêche pas de battre tel un métronome dans ta poitrine, nuit et jour, nuit et jour, nuit et jour.
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Par le travail de la terre ? Les rares fois dans ma vie où je m’étais prêté à cette activité, je n’avais rêvé que d’une chose : fuir, retourner au chaud, parmi les livres ou devant la télévision.
Ce n’était pourtant pas tout à fait vrai, car ces dernières années j’avais travaillé à intervalles réguliers dans le jardin et, passé la réticence et l’ennui des premières heures, c’était comme si je perçais un mur et trouvais un rythme qui devenait presque obsessionnel pour ne m’arrêter qu’aux environs de minuit.
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En cette saison, l’ensemble était encore assez ténu, le paysage n’avait pas cette opulence que lui apportait l’été, le vert des arbres commençait tout juste à poindre, car le mois d’avril, c’est cela : des bourgeons, des germes, l’incertitude, l’hésitation. Avril se trouve entre le grand sommeil et le grand bond. Avril, c’est l’envie de passer à autre chose, sans que l’on parvienne à définir ce qu’est cette autre chose.
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Vivre est parfois douloureux, mais il y a toujours une raison de vivre.
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« Amour » n’est pas un terme que j’emploie souvent, il me semble trop grand par rapport à la vie que je mène, au monde que je connais. Et puis j’ai grandi dans un milieu qui a toujours usé des mots avec circonspection. Ma mère ne m’a jamais dit qu’elle m’aimait, et je ne lui ai jamais dit que je l’aimais. Il en va de même avec mon frère. Si je leur avais déclaré à l’un ou à l’autre que je les aimais, ils auraient été horrifiés. Je les aurais chargés d’un fardeau et l’équilibre existant entre nous s’en serait trouvé violemment ébranlé, un peu comme si je m’étais présenté ivre mort au baptême d’un enfant.
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Le fait qu’il se noie dans l’alcool chez sa mère n’était pas anodin. Elle l’avait mis au monde, s’était occupée de lui, elle l’avait tenu dans ses bras, emmené partout, elle avait veillé à ce qu’il ait chaud, à ce qu’il soit au sec, nourri. Le lien engendré par cette relation ne fut jamais rompu. Il tenta de le faire, je le sais, mais sans y parvenir. C’est pourquoi il finit chez sa mère. Où il pouvait sombrer.
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