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3,56

sur 218 notes
Commencé mais pas terminé ! Décidemment je ne suis pas réceptive à l'âme russe ...
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C'est le troisième roman d'Andreï Kourkov que je lis et une fois encore, même si "l'ami des pingouin" a abandonné Victor et Micha, il tient son lecteur en haleine de la première ligne à la dernière et nous dresse un extraordinaire tableau de Kiev et de la campagne ukrainienne, entre réalisme et fantasmagorie.
Difficile de raconter Laitier de nuit (2009) car les histoires s'entrecroisent, se démultiplient et parfois s'entremêlent comme dans une arabesque. Trafic, corruption, crimes, constituent le fond de ces histoires mais tout cela s'enchaine de façon si fantasque et parfois grotesque que le lecteur se retrouve tout déstabilisé : s'agit-il de satire ? d'humour? d'élucubrations oniriques ?
De l'incipit "Dans le ciel d'hiver, la voie lactée se morfondait, privée de l'attention des hommes." (p.7) à la dernière phrase de l'épilogue " Dima regarda sa femme enceinte, esquissa un sourire songeur et se prit à méditer au bonheur qui les attendait"(p.508), le lecteur suit ainsi les aventures d'Irina, la "fille-mère" qui chaque matin vient vendre son lait au lactarium, de Dima, maitre-chien à l'aéroport jusqu'au jour où il se retrouve en possession de mystérieuses ampoules d'antifrousse, de Yegor, sorte d'agent secret, garde du palais Mariinski, de Semion, garde du corps en chef d'un député qui a transformé un orphelinat en fromagerie et pour cela, fait livrer le lait du lactarium, d'un pharmacien assassiné, d'une étrange confrérie nocturne....Et tous ces personnages évoluent dans un monde où se passent à la fois des complots et des coups d'état fomentés par d'étranges individus, des plastifications de personnes décédées, un trafic d'ampoules d'antifrousse, la mort et la résurrection du chat Mourik, un meurtre et une tentative de suicide perpétrés par un somnambule, le tout arrosé de moult verres de Cognac ...
Vraiment un roman comme je les aime, à la fois très grave par le sujet et d'une imagination complètement débridée. Je ne peux hélas le lire qu'en traduction, ici celle de Paul Duquesne mais l'esprit caustique, l'humour, le talent de conteur participent largement au plaisir de la lecture que procure encore ici Andrei Kourkov.

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L'une des forces de ce roman, c'est que l'auteur raconte son histoire avec une bonne dose d'humour, mais il n'est jamais lourd. Lorsqu'un auteur se lance ce genre de défi, il en fait très vite trop. Ici, ce n'est pas le cas.

D'autre part, quand un auteur présente des intrigues parallèles, le lecteur se doute très vite que tout est lié. En général, les liens sont très forts. Ici, les choses sont plus subtiles, cela ressemble davantage à la vie.

J'ai apprécié la manière dont l'auteur détourne certains codes, prenant des sujets graves pour les tourner en dérision. par exemple, l'espionnage devient vite source d'amusement à cause de ce que l'un des «espions» dit à l'autre.
Les mystérieuses ampoules sont bien sûr objet de frénétiques recherches, mais comment ne pas rire quant à leur effet, et quant à ce qui arrive (ou pas...) à Dima après l'absorption des comprimés?
[...]
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J'en voulais encore, de l'univers de Kourkov. Je l'ai vu à la Grande Librairie, et fus émue par son sourire un peu triste, un vrai Micha le pingouin cet homme. Modeste, l'oeil pétillant, l'humour mélancolique de ses livres, expliquant que depuis le 24 février 2022, ça lui était impossible de se concentrer sur une fiction, alors que la vraie vie se faisait saccager à sa porte, sous ses yeux, sur ses proches. Alors il tenait son journal de bord, la guerre, jour après jour, le cauchemar insensé.
Laitier de Nuit donc, c'était avant.
Trois histoires qui s'entremêlent. Un rien de fantastique, je ne suis pas fan, mais en cocktail comme ça, ça fonctionne. Kiev et sa banlieue. Toujours ces nouveaux riches cocasses et tapés, avec leurs humeurs, et leur pognon qui achète tout… d'ailleurs pourquoi pas, si ça peut faire le bonheur d'un orphelinat ! Et des bonnes gens normaux, qui s'en débrouillent, ne pensent pas vraiment à l'avenir, vivotant au jour le jour. Pas des malheureux non, pas des morts de faim, des gens comme vouzémoi, hésitants ou taquins. Des fifilles ou des dames qui ne s'en laissent pas compter, mais si, quand même, un peu. Des gars un rien éparpillés, relativement plein de bonne volonté mais encore engoncés dans la flemmardise soviétique qui ne produisait pas des foudres de guerre. Pas passifs pour autant, mais fatalistes, ça oui.
Le fait de sautiller entre ces trois histoires m'a gênée un peu. Mais on a tellement hâte de savoir ce que ça va donner, qu'on engouffre le livre quand même. Pas de pingouin dans celui-là, mais un sacré chat, un félin deus ex-machina, comme si les bêtes comprenaient mieux ce monde bizarre, que les petits humains d'Andreï.
Je commence à voir ses marottes, et les bizarreries de son style. Dans les trois livres que j'ai lus, le personnage erre, va chez lui, revient, va ailleurs, se demande, puis repart. Il y a de l'aller-retour, un peu inutile ? Ou est-ce justement, pour nous faire sentir que dans son univers, on ne sait vraiment pas où on va ? Ça erre beaucoup, en tous cas.
Les villes sont vides. Comme si tout se passait au petit matin ou la nuit. Des grands espaces (j'ai découvert Kiev dans la série de Zélensky "Serviteur du peuple" - du temps d'avant… et c'est ce que j'en ai retenu, des vastes esplanades, des jardins du bord du Dniepr, des larges places). Quelques ombres qui passent au loin, puis une silhouette surgit, lâche quelques mots, un regard, avant de disparaître dans la brume. Les seuls êtres dangereux sont les oligarques plus ou moins politiques, pas parce qu'ils sont violents, mais parce qu'ils ont perdu tout sens de la réalité avec leur argent et leur pouvoir, et peuvent être soupe-au-lait. Les autres, depuis les gardes du corps jusqu'aux bistrotiers ou aides à domicile, sont normaux, souvent sympas. Des amitiés se créent au hasard des rencontres. Souvent riches.
Le froid est comme un personnage récurrent. L'hiver arrive pour tout nettoyer. Il y a cette habitude de tenir bon pendant la rude saison, et les gens s'y entendent à se blottir dans des vêtements chauds, en respirant l'air pur à pleins poumons, sans se laisser déborder. le froid vivifie la peau, rafraichit le visage, et pose ses étoffes de neige sur la ville vide, laissant le grand silence s'installer. Et le printemps se laisse désirer, avec un souffle presque tiède par ci, un bourgeon de fleur par là. On est content d'avoir tenu bon, encore cette année. Ça rend presque les autres saisons inintéressantes.
Les maisons sont accueillantes. Même modestes, elles tiennent bien la chaleur. On enlève ses chaussures en entrant, par réflexe, même les invités.
On se fait un thé. On se boit une vodka - pour les hommes, ces dames préfèrent le cognac. Une question ? Allez hop, une vodka. Une maison bien chaude en rentrant du boulot ? Allez hop, un thé. Y tak dalié.
Les enfants sont des petits univers à eux tout seuls - presque indépendamment des parents. Un bébé perdu trouve une famille, un sein à téter. Les orphelins trouvent un parrain marrant. Une grossesse se passe sans le père qui s'est barré, c'est pas grave. Un autre père arrive, qui fera beaucoup mieux l'affaire. Les enfants s'y font, c'est la vie, pas de problèmes.
Les animaux, c'est presque pareil. Des êtres qui font leur vie, avec leurs collègues humains. Des chiens un peu, des chats beaucoup, un pingouin en d'autres livres. Tout ce petit monde est assez autonome, les interactions entre eux, du coup, c'est cadeau.
Et Kourkov aime bien se pencher sur la vie des morts, aussi. Un petit enterrement, des cimetières, l'or d'une dent qui tombe après incinération, les banquets après la cérémonie, une momification plastique, un mari qu'on revisite avant de finalement le coller dans son caveau, des veuves qui font copines, des chats qui reviennent…
J'aime bien cet univers, ça me va. J'aime bien cet homme. Et ses personnages.
Il en reste encore plein à lire, des Kourkov.
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Deuxième roman de Kourkov pour moi. Je retrouve l'Ukraine en pleine décomposition , ces personnages quelconques (quoique …) pris dans des situations plus ou moins délirantes : trafic de lait maternel, ampoules mystérieuses ,somnambules , super-chat , cadavres et beaucoup, beaucoup d'alcool ! Un tableau caustique d'une société gangrenée par la politique , les mafias et l'absence de perspective autre que la survie par les magouilles. On en sourit mais c'est triste. Un peu dur d'y entrer à cause du grand nombre de personnages et de ces satanés noms slaves mais au bout d'un moment ça va.
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Une satire sociale et politique de la jeune république ukrainienne, dans la période qui se situe entre la Révolution orange et le conflit avec la Russie. Un roman choral qui met en scène des personnages ordinaires aux prises avec des événements rocambolesques pendant que se déroule, dans l'ombre, des manigances surprenantes. Kourkov aurait pu choisir le thriller, il a préféré un roman fin et acide.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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L'humour et l'humanité (et une sorte de chat-garou !) d'Andreï kourkov, auteur ukrainien, dans ce roman de 2009, qui me semble fort optimiste presque 15 ans plus tard....
Dans la lignée du Pingouin, et pas encore aussi désespéré que les Abeilles grises.
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Un très belle découverte : fable jubilatoire et fantasque, "Laitier de nuit" nous entraîne en Ukraine, auprès de personnages décalés.
Lien : http://lecturissime.over-blo..
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J'ai bien aimé le style de cet auteur, je connaissais pas et je dois dire que j'ai envie de lire ces autres livres...
Le seul bémol de ce roman, pour ma part une déception concernant la fin, je m'attendais à quelque chose d'autre... Autrement l'écriture est agréable, et j'ai beaucoup aimé la structure du livre, les histoires parallèles des différents personnages qui finissent par avoir un lien.... En plus le sujet et les choses un peu étranges font de ce livre un très bon moment de lecture!
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Belle lecture de vacances. Histoire rythmée et pleine d'humour. A recommander !
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