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Curiosité de lecture, ce roman ou plus exactement , cette chronique nous parle d'un pays dont on parle peu, la Malaisie, au bout du monde, quelque part entre l'Inde et la Chine. La situation de départ ne prête pas à sourire, encore moins à rire, et pourtant, la détente vient petit à petit en cours de découverte d'un univers coloré, picaresque, dans une petite ville, en proie aux éléments, une pluie diluvienne qui fait de cette bourgade un lieu peu goûté que tout le monde semble vouloir fuir, inondations, inconforts multiples. Mais le destin donne une chance à cet endroit pour une orpheline doublement frappée par le sort, adoptée puis, par un coup du sort, abandonnée de nouveau, la mort frappant accidentellement sa famille adoptive. La famille reste une valeur sûre malgré les détours que la vie nous réserve, Mary-Ann découvre une grande et belle maison, sa propriétaire, là aussi par des chemins sinueux, le tout dans un tourbillon de vie, de magie et de...bonne volonté mâtinée de tendresse cachée. Vous secouez le tout et vous obtenez une vie quotidienne à Lubok Sayong, loin de la capitale, Kuala Lumpur, ici, nous sommes dans la Malaisie profonde, mixité raciale, culturelle, religieuse, l'anti-communautarisme à dominante musulmane.
La narration est multiple, chaque personnage prend ce rôle tour à tour, angles de vue et de vécu donnent à l'ensemble une richesse émotionnelle, un humour et une distance pleine d'humanité, fourmillant d'anecdotes croustillantes, au plus près de sensibilités diverses.
L'action se déroule de nos jours, ce qui ne semble pas évident au premier abord, l'exotisme des lieux et la méconnaissance de ce pays en construisent une image pré-conçue, le talent le l'autrice déconstruit les préjugés, rendant à son pays la part de modernité qui le constitue tout en préservant l'authenticité de ses traditions.
Roman attachant, plaisir de lecture.
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Nous voici à Lubok Sayong, en Malaisie, de nos jours. Et si certains manquent d'eau, ce n'est pas le cas de cette petite ville régulièrement inondée. Elle est entourée de trois lacs. D'après la légende, le plus grand, celui de la Quatrième Epouse, a été formé par les larmes d'une princesse promise à un vieux prince, goujat et laid. Elle se jeta donc d'une falaise, suivie par ses deux demoiselles de compagnie dont les larmes ont formé les deux autres lacs.
Faisons connaissance de Beevi lors d'une inondation. Elle n'est pas toute jeune, vit dans une maisonnette, est un peu excentrique (elle parle à son poisson, qu'elle va libérer, et refuse toute aide). Elle adopte Mary Anne, qui devait l'être par la soeur de Beevi et décide de convertir une grande maison de feu son père en maison d'hôtes.
Le tout est raconté en alternance par Mary Anne et Auyong, un vieil ami directeur d'une conserverie. Jolie chronique d'une petite ville, qui pourrait être n'importe où avec ses petits drames, ses petites disputes, Mary Anne qui veut grandir et rejoindre son amie d'orphelinat Mary Beth, Beevi qui a une drôle de conception d'un « bed & breakfast ». C'est drôle, tendre, foisonnant…. Dépaysant. Je vous invite à un beau voyage, et peut-être un séjour dans la maison d'hôtes de Beevi ? En tous les cas, un prix du premier roman bien mérité.
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La beauté de ce livre tient dans son histoire et sa construction plus que dans son style.
A deux voix, celle d'une adolescente et celle d'un homme mûr, le livre vous emmène à travers la Malaisie avec ses inondations, ses politiciens et ses histoires de famille.
La grande maison est bien sûr une allégorie de la Malaisie.
Comment reconnaît on un bon livre?
Lorsque l'intérêt croît au fur et à mesure des pages !
C'est assurément le cas de celui ci qui vous reserve en outre une fin en forme d apothéose onirique donnant peut être la clé de l'histoire.
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Mary Ann vit en orphelinat avec son amie Mary Beth, jusqu'au jour où un couple l'adopte. Mais durant le trajet de l'orphelinat à leur domicile a lieu un terrible accident et ses nouveaux parents décèdent.
La jeune fille se retrouve alors confiée à Beevi, demi-soeur de cette nouvelle mère qu'elle n'a connu que quelques heures, personnage pittoresque, bougon mais pleine d'humanité. Elles vont vivre désormais dans La Grande Maison, et y accueillir des touristes en chambre d'hôte.
Auyong l'ami de Beevi, directeur d'une conserverie de litchis est très présent dans leur vie et contribue à lui faire découvrir Lubok Sayong, village inconnu pour elle ainsi que l'histoire rocambolesque de cette famille, qui est désormais la sienne.

Un roman à deux voix, qui s'alternent, offrant un récit totalement atypique et qui fait voyager. Voyager en Asie et découvrir les différentes ethnies qui composent sa population, ses légendes, ses croyances mais aussi voyager dans la réflexion sur le monde, la mondialisation, le tourisme de masse, le climat ou la transidentité...
Archaïsme et modernité se côtoient dans cette province reculée de Malaisie; pour l'exprimer voire l'expérimenter, le style incisif campe des personnages hauts en couleurs aux personnalités affirmées.
Premier roman très réussi. Cette lecture est un pur bonheur.
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En cette rentrée littéraire 2018, les éditions Zulma ont choisi de nous faire découvrir une écrivain malaisienne, issue de la communauté chinoise et qui écrit en anglais, en publiant son premier roman, La somme de nos folies. La littérature malaisienne étant très peu traduite en France, il faut saluer cette initiative de la part de l'éditrice, Laure Leroy, qui a déjà développé un « catalogue » dédié aux littératures asiatiques assez conséquent.

L'histoire du roman se situe à Lubok Sayong, petite ville imaginaire au Nord de Kuala Lumpur. Dès le début du livre, on découvre cette ville et les personnes qui y vivent et on peut dire que tout est atypique, tant la topographie que la personnalité des habitants. Nous faisons connaissance par l'intermédiaire du récit de son ami Auyong avec Beevi, personnalité locale au caractère bien trempé. Cette dernière va se retrouver à adopter la deuxième narratrice du livre, Mary Anne, jeune orpheline qui a un regard très intéressant sur le monde. La narration nous fait alterner entre la voix de Auyong, vieux Monsieur directeur de la conserverie de litchis locales et la facétieuse et douce Mary Anne, avec au centre tout de même du roman Beevi et sa famille. Les personnages de ce livre sont extrêmement attachants, c'est un roman foisonnant avec beaucoup de péripéties. C'est un roman sur l'amitié, la famille, la tolérance – notamment à travers un personnage transgenre Miss Boonsidik – ainsi que sur la culture malaisienne bien sûr et notamment le multiculturalisme dans ce pays. Les dialogues dans le roman sont nombreux, souvent enlevés, tour à tour drôles, touchants. le fantastique fait parfois irruption dans le réel. Comme l'argumentaire le dit, c'est « la chronique absolument tendre, libre, drôle, profonde, et volontiers incisive, d'un genre très humain quelque part en Malaisie, aujourd'hui ». On ne peut s'ennuyer en lisant ce formidable roman déjà plébiscité par de nombreux lecteurs sur la toile. C'est une nouvelle très belle découverte que nous proposent les éditions Zulma. La couverture est comme d'habitude splendide et la traduction de Frédéric Grellier rend justice à ce très beau roman pour lequel j'ai eu un coup de coeur.
Lien : http://passionlectures.over-..
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Charmant récit, tour à tour humoristique et léger, grave et profond, dans lequel un homme vieillissant et une jeune fille alternent les prises de parole pour dire leur vie, leur ville, des anecdotes sur Beevi, leur amie commune. Rafraîchissant, tendre, on pourrait croire à une suite de petites nouvelles racontées de deux points de vue. Lorsque Auyong prend la parole, il revient sur la fin de l'événement dont parlait Mary Anne juste avant, et inversement, avant que chacun ne prolonge l'histoire. Ce qui fait qu'on en sait beaucoup sur eux, sur Beevi, sur Lubok Sayong et sur la vie en Malaisie en général.

Très bien mené, la note reste positive même lorsque Shih-Li Kow aborde des sujets encore délicats dans la société malaisienne -et dans beaucoup d'autres aussi-, comme l'homosexualité, le trans-genre, mais aussi la polygamie. L'auteure constate, donne parfois un avis tranché par ses personnages, mais laisse souvent le lecteur se faire sa propre opinion, elle décrit avec humour certaines situations difficiles, ajoute ici et là des traces de fantastique ou de légendes. Par exemple (pour l'humour, la légèreté), le jour où les habitants devaient choisir un nouveau non pour leur village :

"Tous les habitants furent conviés à une réunion, à l'ombre d'un cerisier près du principal arrêt de bus, pour choisir un nouveau nom. Vu que nos transports publics relèvent du tiers-monde, entièrement soumis aux caprices de l'appétit, de la soif et de la vessie du chauffeur, les gens arrivèrent au compte-gouttes. Entre l'attente, les discussions et le vote, une bonne partie de la journée y passa. Toute espèce de créativité fut étouffée par la chaleur, et la vision d'une cité étincelante, moderne, s'estompa bientôt parmi ces gens qui se grattaient le dos et se curaient les ongles des pieds en attendant qu'il se passe quelque chose." (p. 132/133)

Joli roman de cette rentrée littéraire, original, particulièrement plaisant, qui parle d'un pays peu présent en littérature -je crois que c'est mon premier roman malaisien. C'est aussi le premier roman de Shih-Li Kow.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Auyong habite la ville malaisienne de Lubok Sayong depuis qu'il est retraité. Il est le directeur de la conserverie de litchis de la ville.
Lubok Sayong est une ville plus connue pour ses inondations que pour ses attraits touristiques, pourtant Auyong s'y plaît. Contrairement à Kuala Lumpur où il n'y voyait qu'une foule d'anonyme, à Lubok Sayong il connait un bon nombre de ses habitants.
Mary Anne vient également de Kuala Lumpur. Elle a grandit dans un orphelinat où tout le monde s'appelait Mary quelque chose. Elle vient de se faire adopter par Beevi qui vient de réintégrer la grande maison familiale. Avec l'aide de Mary Anne, elles transformeront "La Grande Maison" en une chambre d'hôtes.

"La Somme de nos folies" nous apporte, à travers une histoire très souvent drôle - notamment grâce à ses nombreux personnages aussi farfelus que leurs récits -, une fenêtre ouverte sur ce pays multiculturel qu'est la Malaisie. On ne peut que tomber sous le charme de ce roman dont chaque page est un pur plaisir.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Résumé : Au nord de Kuala Lumpur, à Lubok Sayong, un village inondé plusieurs jours par an, vit un trio insolite, mais très attachant.
Beevi, adorable petite vieille qui râle après son poisson qui ne rêve que de déguerpir, Auyong, son paisible copain, vieux chinois, propriétaire d'une conserverie de litchis et Mary Anne, orpheline de 11 ans très futée, recueillie par Beevi.
Dans cette communauté mixte de Malais, Chinois et d'Indiens, malgré les divergences religieuses, règnent la chaleur humaine, la solidarité, la tolérance.
Beevi, possède un talent de conteuse extraordinaire ; elle a très mauvais caractère et n'a pas sa langue dans sa poche, lorsqu'elle est de bonne humeur elle est très amusante, mais ça arrive rarement.
Mary Anne, petite fille au fort caractère, se lance dans des entreprises surprenantes pour son âge tout en rêvant que sa mère est une star de cinéma ; elle voit des anges partout.
Auyong est un homme doux qui observe la vie, toujours au service de Beevi, pour laquelle il ressent une attirance, amour platonique et sans fioritures, pourtant à ses heures...
Ils sont entourés de personnages secondaires tout aussi attachants, tels que Ismet ou Miss Boonsidik.

Mon avis : ce sont Auyong et Mary Anne qui nous racontent les anecdotes croustillantes, mi-réelles mi-imaginaires, de ce petit village.
C'est tout un univers raconté avec brio dans un style enlevé.
Une histoire drôle et touchante empreinte de poésie.
Un magnifique roman qui change de l'ordinaire, on s'amuse, on a du mal à reposer le livre.

À lire en mangeant un repas asiatique avec des baguettes, un thé, sans oublier des litchis au dessert.

Mon compte Instagram : @la_cath_a_strophes
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Ah oui, c'est vraiment la somme de toutes leurs folies à ces adorables habitants d'une petite ville de Malaisie.
La vieille Beevi, au caractère bien trempé.
Auyong, le chinois si fidèle en amitié.
Mary Anne, l'orpheline de onze ans recueillie par Beevi.
Et tous les autres.
C'est tragique et cocasse, magique et terre à terre, truculent et triste.
En tous les cas très coloré.
Que des contradictions qui s'emboîtent à la perfection.
On ne s'ennuie pas dans cette joyeuse communauté aussi variée que possible.
C'est vivant, amusant, émouvant.
Très loufoque aussi.
Ils ne sont pas à l'abri des épreuves, loin de là, mais s'en sortent toujours dans la folie et la bonne humeur.
Auyong et Mary Anne se relaient de chapitre en chapitre pour nous ravir de tous les avatars qui composent leur vie.
L'auteure, chinoise qui vit en Malaisie nous emporte dans un vent de folie magique à la rencontre de son pays.
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Quel roman enchanteur !

Nous suivons Auyong et Mary Anne dans un petit village près de Kuala Lumpur.

Mary Anne est arrivée par hasard dans le village. Elle a grandi dans un orphelinat de KL, mais un jour, une famille est venue l'adopter. Malheureusement, le jour où le père et la mère viennent la chercher, ils sont victimes tous les 3 d'un accident de voiture qui tuent les deux adultes et la laisse défigurée.

Auyong est lui un ancien du village qui connait ses traditions et chaque habitant.

J'ai aimé Mary Anne qui vit avec son temps et crée le site de réservation de la Grande Maison.

J'ai aimé la Grande Maison et ses fantômes, Beevie la directrice et ses histoires inconcevables (adjectif qu'elle affectionne).

J'ai aimé que les rapports de Mary Anne avec son amie Mary Beth évoluent car les deux filles grandissent.

J'ai aimé le garçon du jardin, énigmatique.

J'ai aimé Miss Boonsidik et ses lady-boys.

La vie est un peu folle, mais c'est pour cela qu'on l'aime.

L'image que je retiendrai :

Celle du poisson du lac de la Quatrième épouse capable de manger un homme.

Une citation :

C'est particulier, ce va-et-vient entre chagrin et apaisement qui nous prend. Dans l'intermède entre nos marées distinctes, nous échangeons de menus propos sans grande portée. (p.362)
Lien : https://alexmotamots.fr/la-s..
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