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4,12

sur 586 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans un hôpital bavarois, le vieux Koja Solm raconte son histoire à son camarade de chambrée, un jeune hippie adepte de philosophie bouddhiste.
Une traversée du XXe siècle à travers la vie d'un homme au destin hors normes, une saga familiale et historique ambitieuse qui offre une réflexion profonde sur la morale, la frontière entre le bien et le mal.


Chris Kraus donne la parole à un homme que L Histoire et les deuils ont peu à peu changés en monstre. Par lâcheté puis instinct de survie, par intérêt pécunier ou pour protéger ceux qu'il aime, Koja devient un manipulateur puis un tueur.

Inspiré par son histoire familiale (le grand père de l'auteur était un nazi), ce roman de presque 900 pages est une fresque historique captivante. Un condensé d'histoire et d'événements marquants. J'ai été particulièrement surprise et choquée par la seconde vie offerte à certains nazis par les services secrets, pour leurs compétences acquises en commettant, pour certains, parmi les crimes les plus atroces qu'ait pu connaître l'humanité.
L'auteur dépeind un monde politique corrompu jusqu'à la moelle, sans foi ni loi, où les alliances sont aussi changeantes que la météo.


Les personnages principaux sont antipathiques au possible mais leurs relations sont captivantes car hors normes. le triangle amoureux formé par Koja, Hubert et leur soeur adoptive Ev, permet des réflexions intéressantes sur l'inceste, notamment sur sa définition. Les revirements amoureux, les trahisons, sont au rendez-vous.


Malgré quelques longueurs, notamment sur le dernier tiers du roman, les chapitres courts, les passages du passé au présent, le cynisme de l'auteur, les personnages ambivalents, les rebondissements et changements de décors (Lettonie, Allemagne, URSS puis Israël), maintiennent l'intérêt du lecteur jusqu'au bout.
La fin ne plaira pas à tout le monde car elle est un peu (trop?) surréaliste mais elle offre au moins une dernière image marquante soumise à multiples interprétations.


Un roman historique foisonnant, au cynisme grincant à la Amélie Nothomb, cinématographique, à découvrir.
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La Fabrique des salauds est un roman fleuve, une saga familiale qui fait entrer l'histoire personnelle de Koja et Hubi dans la grande.

Koja et Hubert naissent tous les deux dans ce qui deviendra la future Lettonie. Issus d'une vieille famille aristocrate germanique, les frères vivent dans un milieu aisé. Leur père est un artiste reconnu. Alors que les persécutions des juifs débutent, la famille recueille Ev qui deviendra donc leur soeur. le trio va alors traverser l'Europe, le temps et toute l'Histoire de ce vingtième siècle…

Le roman est raconté par Koja, qui à prêt de 80 ans, est cloué dans sa chambre d'hôpital. Cette histoire familiale, il la raconte à son voisin de chambre, avatar du lecteur qui recueille la parole du conteur. Et sous nos yeux, Koja va se confier sur ce qu'il a été, ce qu'il a fait. Koja est un personnage qui va évoluer aux côtés de son frère Hubert. Il va s'enrôler dans les SS, devenir tour à tour espion à la solde des Russes puis du Mossad. La petite histoire entre dans la grande. On le voit peut à peu changer, lui qui est au départ un homme sensible, un artiste. Il se transforme en homme calculateur, insensible, un monstre à la solde des gouvernements successifs qu'il va servir.

Ce qui est sûr c'est que Koja fait partie des salauds de l'histoire. Il vit presque sa vie comme si elle ne lui appartenait pas et qu'il la subissait, allant d'événements en événements sans vraiment contrôler les choses. Ne cherchez pas à trouver une morale à ce roman. Il n'y en a pas. C'est tantôt cynique tantôt très noir mais d'une densité forte et intense. Koja n'est qu'un petit rouage dans une société qui change à toute vitesse, un nom parmi d'autres, un pion.

Il y a eu quand même des moments de mou où j'ai été perdue par les événements géopolitiques mais sur plus de mille pages, c'est tout à fait normal. Il faut quand même une bonne connaissance de cette période historique pour se lancer dans cette lecture. J'ai dû parfois faire des recherches pour y voir plus clair.

Avec « La fabrique des Salauds », Chris Kraus happe le lecteur par une histoire forte et puissante, chronique d'une vie pas ordinaire.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Voilà un roman lourd à bien des égards. Lourd parce que comportant près de 900 pages, tout de même, ce livre ne se promène pas partout.

Lourd, parce que foncièrement dérangeant ; On pensait que l'Allemagne de l'après-guerre avait nettoyé ses écuries ‘Augias ! Que nenni, comme d'autres, elle a recyclé ses salopards. La chose n'était pas totalement inconnue. Il suffit de se rappeler les mémoires des époux Klarsfeld …

Nous sommes à la fin des années 70, dans une chambre hôpital, un homme dont la tête est habitée par une balle se confie à son voisin de chambrée, pas en meilleure posture d'ailleurs, sur son passé d'ancien nazi, de frère de nazi. le lecteur sera bien aise de retrouver les protagonistes hors du propos principal, pour souffler, digérer le terrifiant destin des frères Solm auxquels il faut rajouter une soeur adoptive, formant ainsi, en plus du reste, un triangle amoureux pour le moins sordide…

Tout démarre dans les provinces baltes, où vivent au début du siècle une minorité allemande. Les frères Solm, Koja et Hub s'engagent du côté des nazis, Koja vraisemblablement plus victime de son frère que franchement volontaire pour la cause ; encore que tout ça reste à nuancer.

La guerre perdue, chacun tente de sauver ce qui peut être sauvé ; et c'est ainsi que de bourreaux des juifs, on devient agent secret, allant même jusqu'à travailler pour le Mossad….

Comme quoi, tout se recycle, même les nazis !

Cette confession nous amène donc jusqu'à la fin des années 70. Chacun comprendra aisément que le lecteur puisse parfois manquer d'air tant le propos est lourd. D'autant qu'il y a certaines longueurs, pas insurmontables, mais longueurs malgré tout.

Je ne suis pas certaine que l'on puisse ″aimer″ un tel livre. On s'y engouffre, on s'y investi pour ses innombrables qualités, et pour sa portée. L'ouvrage est incontestablement bien documenté, très bien construit, et remarquablement écrit.

Cette fresque monumentale laisse le lecteur avec un tas de sentiments contradictoires par rapport à l'ensemble des personnages. Ils sont tous tellement complexes et ambiguës qu'ils nous inspirent à la fois le dégoût, la crédulité, une certaine forme d'empathie, la pitié parfois ….

Il est à mon sens un ouvrage essentiel, car audacieux, courageux dans ce qu'il montre de cynisme, il apporte un regard différent et sans fard sur l'histoire récente.







Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Ce roman fleuve suit la vie de Koja, un jeune allemand aux aspirations artistiques, vivant en Lituanie. Son frère va l'entrainer peu à peu dans les jeunes hithlériennes, au point d'en faire, les années passant, un membre à part entière du mouvement nazi. Nazi malgré lui ? C'est ce que le héros veut faire croire au hippie contraint de partager sa chambre d'hôtel, lorsqu'en 1970, il revient sur son passé chargé. Entre chemins de vie qu'il n'a pas forcément choisis, actes de sang froid et amours impossibles avec sa soeur adoptive... Et surtout, ses différentes missions avec les plus grands services secrets : KGB, CIA, Mossad. A travers lui, s'enchaînent quelques uns des grands moments du 20e siècle. Un roman riche en Histoire, mais dont la longueur se fait parfois ressentir.
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Voici un roman fleuve, l'histoire d une famille déchirée par le chaos du 20 ème siècle. Deux frères épris de la même femme, leur soeur adoptive, confrontés à la montée du nazisme, à leurs choix lors de la seconde guerre mondiale puis dans l après guerre.

C est un roman sur le choix, le libre arbitre, l implosion d une famille mais aussi sur la duplicité, la dualité, la trahison et le mensonge.

Le roman comporte de nombreux passages puissants, sur un ton cynique désarçonnant auquel on s habitue peu a peu. de nombreux bons mots et citations imputées à divers personnages grâce à une fort belle traduction, il faut le dire.

Le roman s éternise peut-être un peu, les 200 dernières pages traînent peut-être un chouïa en longueur mais au final, une intéressante expérience de lecture, basée sur des faits et personnages réels et qui m a permis de me documenter sur l Allemagne d après guerre.

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Je vous recommande de ne pas vous laisser impressionner par les plus de 1000 pages de ce roman. Il vaut vraiment le coup. La lecture est longue et il faut parfois s'accrocher pour ne pas perdre le fils de toutes ces histoires d'espionnage, d'agent double voire triple, etc. Mais tout l'intérêt réside dans ce personnage de Koja Solm. Celui-ci, âgé et à l'hôpital, commence à raconter sa vie à son voisin de chambre, un jeune hippie.
Son récit est d'abord une fresque historique de l'Europe du XXème siècle. Mais il nous raconte aussi comment lui, Koja, jeune garçon rêveur, artiste, va devenir un SS plus qu'impliqué dans les missions qui vont lui être confiées. Je le trouve touchant dans la mesure où il semble dépassé par ce à quoi il participe. Si au début, il s'est laissé convaincre par son frère d'entrer dans la SS, c'était seulement pour venger son grand-père, assassiné par les Russes. Puis il se retrouve à tuer des bébés juifs, à se rendre coupable de haute trahison, etc. Ce ne serait pas les crimes horribles auxquels il a participé, on en viendrait presque à le prendre en pitié (ce qui donne un sentiment assez étrange : plaindre un SS). En effet, plus son récit avance, et plus grande devient sa solitude : il ne peut avoir confiance en personne, il est obligé de mentir à ceux qu'il aime pour cacher ses véritables agissements, etc. Sa vie personnelle est gâchée par tout ça.
Ce récit, sombre, est parsemé de situations drôles, de notes d'humour, parfois noir, voire cynique ; et le tout forme un tout très intéressant que je recommande vivement.
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Roman fleuve très long mais qui nous plonge dans la vie de Koja Solm, Lettonien, qui commence sa vie en étant nazi, puis agent double, puis Juif et est finalement rattrapé par ses meurtres commis en tant que SS. On voit aussi que nombre de nazis ont échappé à la justice, couverts par plusieurs états. le héros est en effet un parfait "salaud" même dans sa vie familiale !
À découvrir !
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Livre que j'ai lu en deux fois, à le milieu du livre je commencais au le trouver long et j'ai décrocher, mais c'était pour mieux le reprendre.ensuite et j'ai bien fais de ne pas l'avoir abandonner car je ne me .suis plus ennuyer et c'est un livre que je vais mettre dans une boîte à livre pour qu'il fasse un heureux
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De la même veine que Les Bienveillantes de Jonathan Litell, la Fabrique des Salauds retrace le destin de trois frères et soeurs allemands dans l'Allemagne nazie. Leurs rapports affectifs ambigus ainsi que leurs choix politiques sont décrits très justement, emportés qu'ils sont dans cette nazification de l'Allemagne. Ces ambiguités seront présentes tout au long du récit, ce qui accentue notre attirance ou au contraire notre répugnance parfois à les suivre. C'est justement ces sentiments contraires qui font la singularité de ce livre. A déc ouvrir vraiment!
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Éprouvante lecture!
J'ai été tour à tour en colère, exaspérée, pleine de compassion, captivée, lasse, agacée, ahurie, mais jamais indifférente. L'étonnante vie de Koja Solm, de son frère et de sa soeur/ amante/ femme, vient remettre en question votre perception du bien et du mal confronté à leur dure épreuve de leur réalité. Vous voici pris d'affection pour un nazis un peu lâche, un peu mou, un peu retors, qui finit par vous dire que finalement son seul problème réside dans le fait qu'il n'a pas assez de colère en lui pour vraiment s'opposer aux intempéries de son siècle. Je ne sais pas si j'ai aimé, mais j'y repenserai, souvent.
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