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Citations sur De l'amour et de la solitude (31)

L'amour et la solitude ne peuvent cohabiter: lorsqu'il y a ce sentiment de solitude, l'amour n'est point. Vous pouvez cacher le vide sous le mot solitude, mais lorsque l'objet de votre amour n'est plus là ou ne répond plus, alors vous avez conscience du vide, vous êtes frustré. Nous utilisons le mot amour comme un moyen d'échapper à nous-mêmes, à notre propre insuffisance. Nous nous accrochons à l'être aimé, nous sommes jaloux, dès qu'il n'est pas là il nous manque, et sa mort nous plonge dans la détresse la plus totale. Alors, nous cherchons des consolations, sous d'autres formes, dans des croyances, dans des objets de substitution. Tout cela, est-ce l'amour? L'amour n'est pas une idée, le résultat d'une association ; l'amour n'est pas une chose que l'on peut utiliser pour échapper à notre misère, et lorsque nous en faisons un tel usage, nous créons des problèmes qui sont sans solution. L'amour n'est pas une abstraction, mais on ne peut éprouver sa réalité que lorsque l'idée, l'esprit, n'est plus le facteur essentiel.
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Lorsqu'il y a abnégation, oubli de soi - non point délibéré mais spontané - lorsque l'oubli de soi, le déni de soi ne résulte pas de pratiques, de disciplines qui ne font que nous limiter – alors l'amour devient possible. Ce renoncement à soi-même se fait jour lorsque le mécanisme de l'ego est compris en totalité, consciemment mais aussi inconsciemment, à l'état de veille comme dans le sommeil et le rêve. On comprend alors tout le mécanisme de l'esprit tel qu'il est à l'oeuvre au sein de chacune de nos relations, au coeur de chaque incident, de chaque réponse donnée à chacun des défis rencontrés. C'est en comprenant tout cela, et donc en libérant l'esprit de tout ce processus d'autocorrection et d'autolimitation qu'il s'inflige, que l'amour est rendu possible.
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Comment trouver, sachant qu'on est blessé, la manière de se délivrer de cette blessure? Il suffit de comprendre totalement, profondément, complètement, une blessure pour les comprendre toutes, car elle les inclut toutes — inutile de les traquer l'une après l'autre.
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Ce qui suscite la peur, c'est donc l'esprit, c'est-à-dire le processus de la pensée. La pensée, c'est la verbalisation. Sans mots, sans symboles, sans images, il est impossible de penser. Ces images, qui ne sont autres que nos préjugés, nos connaissances acquises, l'appréhension qu'a notre esprit, sont projetées sur le fait, et c'est de là que naît la peur. On ne peut être libéré de la peur que lorsque l'esprit est capable de regarder le fait sans l'interpréter, sans lui donner un nom, une étiquette.
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Il n'y a pas de hiérarchie dans l'amour: il y a l'amour, et c'est tout. Objet d'amour unique ou multiple, exclusivité de l'amour - ces questions n'existent que lorsqu'on n'aime pas. Lorsqu'on aime, il n'y a plus ni « toi » ni « moi ». Dans cet état, il n'y a qu'une flamme sans fumée.
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Ce n'est que lorsque l'esprit sera tranquille et qu'il se sera tu, qu'il connaîtra l'amour, et cet état de tranquillité ne se cultive pas.
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Ce que nous appelons l'amour est donc quelque chose qui dépend de l'esprit. Regardez- vous, et vous constaterez que ce que je dis est évidemment vrai ; sinon, nos vies, nos mariages, nos relations seraient tout à fait différents ; nous aurions une société nouvelle. Nous nous lions les uns aux autres, non par fusion mutuelle, mais par contrat, que celui-ci s'appelle amour ou mariage. L'amour n'est pas affaire de fusion, d'ajustement - il n'est ni personnel ni impersonnel: c'est un état d'être.
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Quelle chose étrange que la solitude, et comme elle est effrayante ! Nous n’osons jamais l’approcher de trop près ; et si par hasard cela nous arrive, nous la fuyons très vite. Nous sommes prêts à tout pour échapper à la solitude, pour l’étouffer. Nous avons, semble t-il, pour préoccupation majeure — consciente ou inconsciente — de l’éviter ou de la vaincre. Mais il est également vain de vouloir éviter ou vaincre la solitude ; nous avons beau museler la douleur, ignorer le problème — il n’en demeure pas moins. Vous pouvez vous perdre dans la foule, et vous sentir pourtant infiniment seul. Vous pouvez avoir une activité intense, mais la solitude s’insinue en vous à bas bruit — posez le livre, elle est la.
Ni les distractions ni les boissons ne parviennent à noyer la solitude : vous pouvez momentanément vous en évader, mais quand les rires s’éteignent et que les effets de l’alcool se dissipent, la peur de la solitude revient. Vous pouvez être ambitieux et réussir, vous pouvez avoir sur les autres un immense pouvoir, vous pouvez être pétri de connaissances, vous pouvez donner dans la vénération, et vous perdre dans le galimatias des rituels ; mais vous aurez beau faire, la torture de la solitude continuera. Vous pouvez ne vivre que pour votre fils, pour le Maître, ou pour l’expression de votre talent ; la solitude, pourtant, vous enveloppe comme une nuit profonde.
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Nous sommes vides et seuls et cela nous fait peur, nous essayons donc d’étouffer cette solitude par divers moyens — La méditation, la quête de Dieu, l’action sociale, la radio, l’alcool, que sais-je encore — nous sommes prêts à tout plutôt que de lui faire face, de la côtoyer, de la comprendre.
(…)
L’essentiel n’est pas de vaincre la solitude, mais de la comprendre, et nous ne pouvons pas la comprendre si nous ne l’affrontons pas, si nous ne la regardons pas en face, si nous la fuyons sans cesse. Or toute notre vie est un long processus de fuite devant la solitude. Dans nos relations, nous nous servons des autres pour masquer notre solitude ; notre quête de connaissances, nos expériences accumulées, tout ce que nous faisons n’est que distraction et fuite face à ce vide.
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Qu’est ce que l’amour ? (…) nous le connaissons à travers la jalousie, à travers la domination, la possession, à travers le sentiment de perte, d’absence, quand l’autre n’est plus là. Nous connaissons donc l’amour en tant que sensation n’est-ce pas ? Lorsque nous disons que nous aimons, nous connaissons la jalousie, la peur, l’angoisse. Lorsqu’on dit que l’on aime quelqu’un, cela sous-entend la jalousie, le désir de posséder, d’avoir droit de propriété, de dominer, la peur de perdre, et ainsi de suite. C’est tout cela que nous appelons l’amour, et nous ne connaissons pas un amour qui soit exempt de peur, de jalousie, de possession : ce n’est qu’au niveau discursif que nous évoquons cet état d’amour dénué de toute peur, et nous le définissons comme impersonnel, pur, divin, ou que sais-je encore, mais le fait est que nous sommes jaloux, dominateurs, possessifs.
Nous ne connaîtrons cet autre état d’amour que lorsque la jalousie, l’envie, la possessivité, la domination, auront cessé ; mais tant que nous possèderons, nous n’aimerons jamais.
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