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Citations sur L'esprit et la pensée (11)

L’intelligence n’est pas l’aptitude au maniement habile d’arguments, de concepts, d’opinions contradictoires - comme si les opinions pouvaient donner accès à la découverte de la vérité, ce qui est impossible - mais elle consiste à se rendre compte que la mise en actes de la pensée, en dépit de toutes ses capacités, de ses subtilités, et de l’activité prodigieuse qu’elle ne cesse de déployer, n’est pas l’intelligence.
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Observez ce qui se passe effectivement dans le monde, et toute cette confusion qui règne en vous, mais en observant de la sorte, ne transformez pas en idée en abstraction, le fruit de cette observation. Soyons très clair sur ce point. Lorsque nous observons un arbre, le mot arbre est une notion abstraite - et non pas la réalité de l’arbre. J’espère que c’est clair.

Le mot, l’explication, la description n’est pas la réalité factuelle, n’est pas ce qui est... lorsque nous observons ce qui se passe effectivement dans le monde et dans le tréfonds de notre conscience, cette observation peut demeurer pure, claire, directe, à condition de ne pas faire de ce que l’on observe une abstraction, une idée. Nous baignons tous plus ou moins dans l’abstraction, ...

Ce qui nous intéresse, ce ne sont pas les idées, mais uniquement l’observation de ce qui se passe dans les faits - cette observation n’étant soumise à aucune théorie ou ligne de pensée particulière, mais ayant pour seul objet ce qui est. Et il faut garder cela clairement à l’esprit au cours de cette observation de ce qui est : faire de ce qui est une abstraction, une idée, ne peut qu’engendrer un surcroît de confusion.
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Pour mettre fin à la pensée, je dois d'abord explorer en profondeur les mécanismes de nos processus mentaux. Je dois avoir une compréhension exhaustive de la pensée, la traquer au plus profond de moi. Je dois examiner chaque pensée, et faire en sorte de n'en laisser échapper aucune qui n'ait été pleinement comprise, afin que le cerveau, l'esprit, l'être tout entier deviennent très attentifs. Dès lors que je remonte toute la filière de la pensée, jusqu'aux racines, jusqu'au bout, je vais pouvoir constater que la pensée s'efface d'elle-même, sans que j'aie rien de spécial à faire —car la pensée n'est autre que la mémoire.
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Nous disposons d’un savoir suffisant pour faire éclore un monde de bonheur, où chacun pourrait suivre sa vocation, un monde sans ghettos, mais cela nous est refusé parce que la pensée crée en elle-même une scission, un clivage entre « moi » et « vous », entre mon pays et votre pays, entre mon abominable Dieu et le vôtre, tout aussi abominable – et c'est la guerre entre vous et moi
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Le savoir nous est indispensable, nous ne pouvons pas fonctionner sans son aide, sans lui nous ne pourrions ni parler ni écrire, etc. Le savoir est nécessaire pour pouvoir fonctionner, mais son action devient névrotique lorsque la quête d'un certain statut devient prééminente, autrement dit lorsque la pensée entre en jeu sous forme de « moi », de statut à atteindre. Donc, le savoir est nécessaire, mais en même temps la méditation est la découverte, la rencontre inopinée, l'observation d'une zone dans laquelle le processus de la pensée n'a pas cours. Ces deux états peuvent-ils coexister harmonieusement dans notre quotidien ? Tout le problème est là : la chose est-elle possible sans exercices respiratoires, sans postures rigides, sans mantras à répéter, sans sommes folles à débourser juste pour apprendre un pauvre petit mot que l'on va répéter jusqu'à se croire au paradis, tout cela n'étant que monumentale — que dis-je — transcendantale idiotie !
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J'espère que vous et moi avons la même perception des choses, et que nous comprenons — non seulement au niveau verbal mais aussi non verbal — que pour affronter ces problèmes, qu'ils soient d'ordre économique, social, religieux ou personnel, il nous faut un cœur, un esprit, qui ne soient pas une pure émanation de la pensée. La pensée ne résoudra jamais nos problèmes, car ils naissent des activités mêmes de la pensée. Or notre principal problème, c'est de faire advenir un changement psychologique fondamental, radical, révolutionnaire.
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La question n'est pas de savoir qui vous êtes, mais ce que vous êtes véritablement
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La vision pénétrante me permet de découvrir que toute interférence de la pensée dans la relation donne à celle-ci un caractère mécanique. Constater cela, voir que la pensée, lorsqu'elle interfère dans la relation, est aussi dangereuse qu'un serpent venimeux, un précipice ou un animal sauvage, est pour moi un fait capital. Ce fait, je le vois. Que faire alors ? Je vois que la pensée est nécessaire à un certain niveau, mais extrêmement destructrice dans le cadre de la relation. Par exemple, vous m'avez blessé, vous m'avez dit certaines choses, vous m'avez flatté, vous m'avez procuré du plaisir, d'ordre sexuel ou autre, vous m'avez persécuté ou fait des scènes, vous m'avez dominé, vous m'avez causé des frustrations — je tire de tout cela une certaine image, certaines conclusions vous concernant. Et lorsque je vous vois, cette image se projette en moi. J'ai beau essayer de la maîtriser, de la refouler, elle persiste. Que faire dans ce cas ? Sinon examiner en toute lucidité tous les rouages du mécanisme de la pensée, observer dans sa globalité, sans être orienté d'une manière ou d'une autre, toute la mécanique de l'existence humaine, sous ses aspects extérieurs et intérieurs — et ce faisant je vois qu'il s'agit du même processus, du même mouvement. Mais si l'esprit veut aller plus loin, dépasser ce niveau, prendre de la hauteur, comment la pensée peut-elle être dotée de suffisamment d'ouverture pour que ses propres frustrations, dont elle est elle-même responsable, ne viennent plus interférer dans son jeu ? Sachez voir la beauté de tout ce que nous découvrons !
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Quelle merveille ce serait de pouvoir, tous ensemble, comprendre au moins une chose : la nature de la prise de conscience, la nature de la perception, la nature de la vision pénétrante. Car à ce moment-là l'esprit est enfin libre de vivre. De vivre vraiment, et non de vivre sous le signe du conflit et de la lutte, de la suspicion et de la peur, des blessures et de la souffrance sous toutes ses formes.
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Or le problème crucial consiste à instaurer avec l'autre la relation « juste ». L'instaurer avec un seul, c'est l'instaurer avec tous, avec la nature aussi, et avec la terre entière et toutes ses splendeurs.
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