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Citations sur Abattoir 5 (90)

Ainsi vont les choses...
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Selon son optique, le rôle des Évangiles serait d’inculquer aux gens, entre autres choses, une infinie compassion, même envers les plus déshérités.
Mais en fait, le message des Évangiles est celui-ci :
Avant de tuer qui que ce soit, assurez-vous bien qu’il n’a pas de hautes relations.
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Juderose est de belle taille mais pas très résistant. Il donne la sensation d’être bâti de résidus de rhume.
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Aux yeux des gardes qui faisaient les cent pas à l'extérieur, chaque voiture devenait un organisme distinct qui mangeait, buvait, excrétait par ses conduits d'aération. Qui parlait et parfois hurlait par ces orifices. On y enfournait eau, pain noir, saucisson, fromage et il en dégoulinait merde et pisse et parole. (p.104)
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J’ai tout compris. C’est la guerre qui l’exaspérait. Elle ne voulait pas que ses mômes ou ceux des autres soient tués au champ d’honneur. Et elle croyait que livres et films contribuaient à encourager tout cela.
J’ai donc levé la main droite pour lui faire une promesse :
— Mary, je suppose que mon fameux roman ne sera jamais terminé. Je dois avoir à ce jour écrit cinq mille pages que j’ai toutes jetées au panier. Mais si j’en viens à bout, je vous donne ma parole d’honneur qu’il n’y aura pas de personnages à la Frank Sinatra ou à la John Wayne.
« Et en plus, je l’appellerai LA CROISADE DES ENFANTS !
Depuis nous sommes bons amis.
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Le seul roman de science fiction célinien à ma connaissance. Un voyage au bout de la nuit avec la quatrième dimension en plus.
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Le voisin de lit de Billy était un ancien capitaine d'infanterie du nom d'Eliot Juderose. Juderose en avait jusque-là de ne jamais dessouler.
Il se chargea d'initier Billy à la science-fiction, en particulier aux oeuvres de Kilgore Trout. Juderose avait entreposé une stupéfiante collection de science-fiction en livres de poche sous son lit. Il avait apporté ses bouquins à l'hôpital dans une malle cabine. Tous ces trésors mal fichus répandaient une odeur qui envahissait la salle entière, celle d'un pyjama de flanelle pas changé depuis un mois ou celle du ragoût de mouton.

Kilgore Trout est devenu, parmi les contemporains, l'écrivain favori de Billy, et la science-fiction la seule forme de littérature qu'il tolérât.
Juderose était deux fois plus futé que Billy, mais Billy et lui se mesuraient au même problème, et de façon identique. Tous deux étaient arrivé à la conclusion que la vie n'avait pas de sens, et cela en partie à cause de ce dont ils avaient témoins à la guerre. Juderose, par exemple, avait abattu un pompier de quatorze ans qu'il avait confondu avec un soldat allemand. C'est la vie. Et Billy avait assisté au plus grand massacre de l'histoire européenne, le bombardement et l'incendie de Dresde. C'est la vie.
Voilà pourquoi ils s'efforçaient de se recréer un univers et une personnalité. La science-fiction leur facilitait beaucoup la tâche.

Un jour, Juderose a révélé à Billy une chose intéressante à propos d'un livre qui n'était pas de science-fiction. Il lui a dit que tous les fruits de l'expérience humaine étaient contenus dans "Les Frères Karamazov"" de Dostoïevski. "Mais de nos jours, ça ne suffit plus", a-t-il ajouté.
Billy a eu également l'occasion d'entendre Juderose avertir un psychiatre; "J'impression qu'il va falloir que votre corporation invente une série de mensonges inédits et merveilleux, ou les gens vont simplement renoncer à vivre."
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A l'occasion, je fais le bilan de mes études. J'ai fréquenté un temps l'université de Chicago après la Seconde Guerre. J'étais en Anthropologie. A l'époque, on enseignait que tout le monde était exactement comme tout le monde. Peut-être en sont-ils encore là.

On nous apprenait aussi que personne n'était ridicule, mauvais ou répugnant. Peu avant sa mort, mon père me dit comme ça : "Tu as remarqué que tu n'as jamais mis de crapule dans tes histoires ?"

Je lui ai rappelé que je devais ça à mes cours d'après-guerre.
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ABATTOIR 5
Ou la croisade des enfants
Roman
Farandole d’un bidasse avec la mort
Par
Kurt Vonnegut Jr
Germano-américain de quatrième génération
Qui se la coule douce au Cap Cod,
Fume beaucoup trop
Et qui, éclaireur dans l’infanterie américaine,
Mis hors de combat
Et fait prisonnier
A été, il y a bien longtemps de cela,
Témoin de la destruction de la ville
De Dresde (Allemagne)
« La Florence de l’Elbe »,
Et a survécu pour en relater l’histoire.
Ceci est un roman
Plus ou moins dans le style télégraphique
Et schizophrénique des contes
De la planète Tralfamadore
D’où viennent les soucoupes volantes.
Paix.
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Voici comment Billy a perdu sa femme Valencia.

  Il gisait sans connaissance dans la clinique du Vermont après que l'avion se fut embroché sur une montagne, et Valencia, avertie de l'accident, accourait d'Ilium dans la Cadillac familiale, le coupé Eldorado. Elle n'avait plus toute sa tête car on ne lui avait pas caché que Billy mourrait peut-être et que s'il vivait, il n'aurait pas plus de vie qu'une salade.

  Valencia adorait Billy. Elle pleurait et gémissait au volant, tant et si bien qu'elle rata la sortie de l'autoroute. Elle écrasa le frein et une Mercedes l'emboutit par derrière. Il n'y eut pas de blessés, Dieu soit loué, car les deux conducteurs avaient attaché leur ceinture de sécurité. Dieu merci, Dieu merci. La Mercedes n'y laissa qu'un phare. Mais la Cadillac était un rêve érotique pour carrossier. Le coffre et les ailes étaient en bouillie, la malle baillait comme la bouche d'un idiot de village en train d'expliquer qu'il ne connaît rien à rien. Les portières haussaient les épaules. Le pare-chocs était presque vertical. " La présidence à Ronald Reagan ", clamait un placard qui y adhérait encore. La lunette arrière s'étoilait. L'échappement portait sur la chaussée.

  Le propriétaire de la Mercedes sortit pour s'assurer que Valencia n'était pas blessée. Elle dévidait des mots sans suite, Billy, l'avion qui capote ; puis elle engagea son levier de vitesse et fit demi tour en abandonnant son pot d'échappement.

  Quand elle arriva à la clinique, les gens se précipitèrent aux fenêtres, intrigués par tout ce bruit. La Cadillac, veuve de ses deux silencieux, grondait comme un bombardier lourd regagnant sa base, soutenu par une seule aile et les prières ferventes du pilote. Valencia coupa le moteur et s'affaissa sur le volant pendant que le klaxon, coincé, se mettait à hurler. Un médecin et une infirmière dévalèrent au pas de course pour déterminer la cause de ce raffut. La pauvre Valencia était sans conscience, vaincue par les gaz d'échappement. Elle avait le teint bleu azur.

  Une heure plus tard, elle trépassait. C'est la vie.
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