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Un bordel conceptuel, thématique et narratif complet, une oeuvre clairement iconoclaste et punk, avec tout ce que ça suggère de transgressions pas toujours finaudes et de jusqu'au-boutisme un peu couillon par moments.
Mais au final, un bouquin satirique d'une grande force et d'une sincérité assez implacable.
Pas un bouquin pour tout le monde, clairement, mais si la longueur d'ondes est la bonne, l'essentiel passe avec plaisir, voire enthousiasme.
Lien : https://syndromequickson.com..
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De cette première rencontre avec Vonnegut j'en sort déroutée . le moins qu'on puisse dire est qu'il ne manque pas d'imagination et son sens de la dérision est extrême, voir sans pitié 😁 dans sa satire sans concession de l'Amérique. Trump l'aurait sûrement mis en tôle en censurant ses livres 😁, mais comme ce dernier ne lit pas, et Vonnegut nous a quittés en 2007 , le problème n'a jamais existé.

Le sujet est la rencontre dévastatrice de deux personnages sortis tout droit du mythe américain. Dwayne Hoover, orphelin adopté devenu patron d'une concession Pontiac, mais aussi propriétaire d'hôtels, restaurants, station radio, club de golf….., noyé dans sa routine de gros propriétaire veuf à Midland City, perd lentement la raison. Kilgore Trout, auteur prolifique de romans de science-fiction dont l'oeuvre est caviardée de pornographie pour être diffusée en sex-shop, est invité par son seul admirateur un certain Eliot Rosewater qu'il croit un ado à cause de son écriture 😊, au Festival d'Art de Midland City.
Le narrateur, Philboyd Studge ( alias Kurt Vonnegut 😊) raconte le cheminement des deux zozos comme s'il s'adressait à des extraterrestres, c'est à dire à nous 😁, avec plein de petits dessins primitifs pour nous faciliter ( en faites il s'adresse je pense plutôt au publique américain 😁) la compréhension des drôles de choses que l'on trouve sur la Terre.

La critique de Vonnegut de la société américaine est féroce.De leur mauvaises habitudes alimentaires ( le junk food, les quantités gargantuesques ingurgitées et gaspillées ) à leur fausse puritanisme, une société obscène qui exclue « l'obscénité » ou ce qu'elle prétend telle, de leur culte de la jouissance instantanée à leur ignorance décomplexée ( les livres sont utilisés comme papier de toilette ), de l'exploitation cruelle de l'homme par l'homme à leur système de sécurité social inexistant …..rien ne manque à cette satire mortelle que renforce le titre du livre. « Petit déjeuner des champions », une marque de céréales très fameuse aux États Unis, pays géré par la télévision et ses publicités . Or notre narrateur Studge nous avertit dans sa préface que cette honorable société n'en est pas pour autant le sponsor, ni que c'est une publicité pour eux en bien ou en mal 😊. Sex et Solitude traverse de bout en bout ce roman où l'égoïsme et l'abscence de compassion dans le coeur humain glacent . Quand à la fin du livre , bien qu' annoncé dès le début de l'histoire est une grande surprise !

J'ai beaucoup aimé son sens de la dérision aux petites subtilités entre les lignes , son écriture sans fioritures ( lu en V.o.) , et la structure de son récit qui semble déjantée mais ne l'est pas, car Vonnegut lui-même y est présent incognito avec ses lunettes de soleil miroir qu'il porte jour et nuit 😎, en charge de l'opération créative 😁! J'ai terminé ce livre avec un grand sourire !
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Je ne savais pas à quoi m'attendre et j'ai été assez surprise par cette lecture.

Deux personnages suivent deux parcours de vie, et on sait dès le départ qu'ils vont finir par se rencontrer.

J'ai bien aimé le début, la présentation des personnages, les petits dessins qui émaillent le roman sont amusants. Et j'ai apprécié le style vif, percutant, plein d'humour.

Mais ensuite ça s'est corsé, l'action et les rebondissements n'avaient pas de sens. Les longueurs et les digressions sur des personnages annexes ont fini par me lasser et j'admets m'être forcée à lire jusqu'au bout, pour connaître le fin mot de l'histoire.

La fin est encore plus perchée que ce à quoi je m'attendais et elle met du temps à arriver. Elle est amenée de façon artificielle avec l'auteur qui s'intègre au roman, donnant des indications sur ce qui va se passer, digresse, puis nous ramène à l'action.

Les bons mots et les fulgurances sur la société sont noyés au milieu d'un récit qui est foutraque. C'est dommage parce qu'on passe à côté du propos de l'auteur sur l'Amérique, sur le rêve américain, sur le racisme et la condition des noirs.

Personnellement, j'aime les romans structurés et moins déjantés. Je suppose que ça plaira à ceux qui apprécient les OLNI (Objets Littéraires Non Identifiés).
Lien : https://telmalitteratures.bl..
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Il y a quelques années, ma lecture du roman « Abattoir 5 » de Kurt Vonnegut m'avait enthousiasmée. J'avais trouvé ce texte absolument remarquable, brillant, tant sur la forme que sur le fond. Pourtant, depuis je ne m'étais pas attelée à une autre lecture de Vonnegut. Je m'y colle enfin avec « le breakfast du champion ».

Je n'étais pas peu fière, à l'époque de ma lecture d'«Abattoir 5 », d'avoir réussi à proposer un petit résumé de ce roman pourtant déstructuré et inclassable. Je ne vais pas réitérer l'exploit avec « le breakfast du champion ». Ce bouquin est impossible à résumer. Il y a bien un fil narratif mais le récit part dans tellement de directions et utilise des procédés narratifs tellement originaux qu'il serait réducteur de tenter de limiter le roman de Vonnegut à cette intrigue.
Le ton d'«Abattoir 5 » était plutôt sombre, difficile d'évoquer Dresde massacrée en se prêtant à la rigolade. le ton du « Breakfast du champion » est nettement plus léger, même si l'auteur se sert de son récit pour pointer du doigt les travers de l'Amérique. Mais il le fait avec une ironie, un cynisme et un humour qui rendent cette lecture très drôle.
Mais le plus remarquable dans ce texte, c'est l'audace dont fait preuve Vonnegut. L'auteur se permet toutes les fantaisies narratives, c'est bien simple je n'avais jamais lu quelque chose comme ça. Non seulement le fil narratif est très ténu mais en plus on en connait les tenants et les aboutissants depuis le départ. Ensuite, Vonnegut s'attache à ne respecter aucune des règles qui régissent l'écriture de récits. le voyage du héros et le monomythe, très peu pour Vonnegut, il dynamite les conventions littéraires. Ainsi, il va s'amuser à se perdre dans des détails, rappelant au lecteur ce qu'est une cigogne par exemple, va parsemer son récit de petits dessins qui n'apportent rien à l'intrigue, va décrire la taille du pénis de chaque personnage masculin, va dire que ce qu'il a raconté quelques pages auparavant n'est pas très crédible, etc… Vonnegut se permet aussi l'audace suprême de se placer lui-même dans le récit, mais d'une façon totalement inédite. le récit va plus loin que la classique mise en abyme, je trouve qu'on se rapproche plus de ce qu'au cinéma on appelle « briser le 4ème mur » sauf que là l'auteur ne s'adresse pas seulement à son lecteur mais aussi à ses personnages. Cela donne l'impression que l'auteur s'adresse aux personnages du roman qu'il est en train d'écrire au moment même où il le fait, comme si ce roman n'avait presque pas d'existence et était une sorte d'entité mouvante, informelle. Ce livre est tout simplement dingue.

Cette seconde lecture de Vonnegut m'a réjouie. J'ai adoré me faire promener par l'auteur dans ce récit satirique où l'absurde le dispute à l'audace formelle. Evidemment, je lirai d'autres bouquins du Monsieur.
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Quoi de plus logique, de commencer la lecture de Kurt Vonnegut Jr par le petit déjeuner?
Ce Breakfast du champion a été, pour Horusfonck-des-critiques-des-livres-qu'il-a-lu, un sacré gueuleton!.. Et illustré par l'auteur, en plus!
L'ami Kurt emmène le lecteur dans les maux d'une Amérique taraudée par ses démons: le fric, la guerre, le racisme, la destruction de l'environnement... Son porte-parole, son porte-drapeau de la loose anti-conformiste, c'est Kilgore Trout l'écrivain aux innombrables textes publiés-cachés dans des revues cochonnes!
Et voilà Kilgore Trout envoyé, au gré de la fantaisie halluciné de son créateur, dans un improbable festival culturel ... D'ailleurs, ledit créateur (The autor himself!) participe à cet évènement bouffon lors duquel ses personnages lui échappent parfois!..
Alors, mille merci, Kurt, pour cette descente déjantée qui m'enjoint de continuer à parcourir les chemins de votre oeuvre!


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Les romans de Kurt Vonnegut Jr sont en général plutôt déjantés...
Heureusement, ils ne sont pas que ça. le seul fait de raconter des histoires loufoques ne peut en effet suffire à assurer la qualité d'un roman.
Vonnegut, c'est aussi un style, qui mêle érudition et impertinence, paillardise et fausse ingénuité.

"Le breakfast du champion" est aussi un roman déjanté, mais qui manque selon moi d'une certaine profondeur...

Dès les premières pages de ce récit, l'auteur nous apprend qu'il va y être question de la rencontre entre deux hommes qu'a priori tout sépare.
Kilgore Trout est un obscur auteur de science-fiction, qui n'a réussi à se faire publier qu'en vendant ses textes à diverses revues pornographiques. Ce joyeux drille mène sa vie avec désinvolture, sans se soucier des apparences et du qu'en dira-t-on.
Dwayne Hoover est quant à lui un individu entreprenant et ambitieux qui a fait carrière dans le commerce automobile, grâce auquel il a fait fortune. Veuf, il entretient avec sa secrétaire une liaison stable et sereine.
Sa réussite professionnelle dissimule des troubles mentaux qui, au fil du récit, vont coloniser son esprit de manière exponentielle, provoquant des hallucinations gênantes et suscitant une paranoïa grandissante.
Trout sera l'élément déclencheur de l'apothéose de ce dysfonctionnement psychologique, par l'intermédiaire d'une idée qu'il va introduire dans l'esprit de Dwayne, et qui consiste à se croire entouré de robots, lui seul étant capable, en tant qu'humain, de ressentir des émotions.

Tout en détaillant les événements qui précèdent la rencontre des deux hommes, Kurt Vonegut, par le truchement de multiples digressions, ou en résumant le synopsis des diverses fictions imaginées par Kilgore, en profite pour exprimer son rejet des valeurs prônées au sein d'un empire américain "bâti par des propriétaires d'esclaves", et son dégoût d'une humanité dont il décrit la propension à la destruction et à la violence.
Il fustige, en vrac, la guerre du Viet Nam, le racisme, le sexisme, le désastre écologique que le comportement irresponsable des hommes rend inéluctable. Pour ce faire, il s'exprime vis-à-vis du lecteur comme si ce dernier était originaire d'une autre planète et qu'il devait lui servir de guide pour lui faire découvrir les moeurs des terriens. Il énonce ainsi, avec une simplicité quasiment enfantine, des postulats tels que :

"Le Viet-Nam était un pays où l'Amérique essayait d'empêcher la population de devenir communiste, en les arrosant , par avion, de produits divers".

ou encore :

"Du fait qu'elles sont de gros animaux, les femmes se trouvent toutes pourvues de grosses cervelles, mais elles les utilisent assez peu, pour la raison suivante : on peut se faire beaucoup d'ennemis en ayant des idées inhabituelles, et les femmes, afin d'obtenir un minimum de confort et de sécurité, ont besoin d'avoir le maximum d'amis".

Vous trouverez dans "Le breakfast du champion" une multitude d'explications du même acabit, sur des sujets aussi divers que l'utilité ou l'origine de certains ustensiles, la complexité des rapports entre êtres humains, l'antisémitisme, les limites du consumérisme, l'agonie de la planète Terre et j'en passe... Ils sont souvent agrémentées de petits dessins de l'auteur, destinés à illustrer son propos avec plus de clarté.
Et c'est sans doute là que le bât blesse : le récit finit par tourner à la démonstration, une démonstration superficielle, assez puérile et peu constructive, même si le fond du propos est souvent juste.

Certes, de nombreux passages sont assez drôles, mais cela n'a pas suffit pour que je considère ce roman à la hauteur d'un "Abattoir 5" ou d'un "Galápagos"...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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S'il est un chose certaine avec un livre de Kurt Vonnegut, c'est que l'absurde et le tragique se mêlent si finement que le rire provoqué en est féroce.

La narration décousue, l'intervention directe de l'auteur dans son récit, les digressions et prises à partie perpétuelles... Un livre de Vonnegut est une expérience, rafraîchissante, savamment envolée et rock'n'roll.

Laissez-vous porter.

Suivez le rythme shadokien d'une trame narrative qui opère à nombre de circonvolutions improbables jusqu'à n'être qu'un nuage de fils entremêles ou le résultât importe moins que les péripéties y ayant conduit.

Et surtout, amusez-vous avec l'un des auteurs les plus sympathiques avec lequel faire un bout de chemin.


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Je m'attendais à lire un roman de Sf et bien pas du tout! C'est un joyeux mélange de pamphlet anti-étasunien, de critique sociale et de réflexion sur l'acte d'écriture. L'intrigue avance par ricochets, en très courts chapitres, et en rebondissant sur un mot ou une idée. Cela donne un texte alerte, dévastateur et extrêmement drôle. Pourtant ce n'est pas uniquement un roman comique : la mise en abyme qui fait se rencontrer l'écrivain et sa création donne à tout ce patchwork délirant une cohérence et une profondeur remarquable.
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Un petit chef d' oeuvre de la littérature "perchée".
Un petit déjeuner à consommer sans modération...
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Publié initialement en 1973, j'ai trouvé ce roman très actuel pourtant. Vonnegut dresse un portrait un vitriole de notre époque, qui asservit les homme l'Amérique soit disant un pays de liberté, mais qui plutôt nous faisait croire au sentiment de liberté, à l'écologie, au racisme, tout en parlant de trouble mentaux, bref des sujets super à la mode en ce moment.
Mais quelques réflexions en somme toute très commun à notre époque n'aurait pas fait de livre un petit bijou. Ce qui fait de ce livre une merveille, c'est son style. Kurt Vonnegut manie son histoire avec habileté, absurdité, et on en redemande. Il écrit pourtant de manière simple. Pas de grande envolée lyrique, mais des digressions. Beaucoup de digressions. Sur tout.
Vous l'avez compris, ce livre plein d'ironie a été un très bon moment de lecture pour moi. J'ai bien l'intention de continuer à lire sa bibliographie, et vous recommande chaudement de faire de même si vous êtes adepte du second degré.
Lien : https://cyberlecture.wordpre..
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