Quand il a émergé d'un sommeil sans rêve, la pluie a cessé et Féral ressent l'envie d'un café.
C'est un temple, parce que c'est un espace de vérité, un endroit où il est possible de toucher l'évidence de ce qu'ils sont.
Il aime le goût des mots sous sa langue.
La liberté n'est permise qu'aux morts.
Les coups que Féral donne et ceux qu'il reçoit, peu d'hommes le pourraient, mais Miguel et lui ont en eux autre chose, une chose qui se lit dans le feu qui embrase leurs prunelles, dans la lave qui coule à l'intérieur de leurs veines. Ce feu qui les consume, venu des profondeurs, eux les farouches. Ce feu qui les condamne...
Il la prend par la main et ils descendent de l’autre côté du pont où commencent les solitudes habitées, où dorment les sommets et les ravins profonds, les forêts et les vallons, où rêvent les bêtes dans les taillis, les tourbières, les rocailles.
« Nous rentrons chez nous ! »
Par delà les dômes d’ombre où les étoiles tressaillent.
C’est la mort qui donne son poids à la vie. S’il n’y a pas de miroir dans lequel se contempler, qu’est-ce qui prouve qu’on existe ? La vie perd toute raison d’être quand le temps s’étire à l’infini...
Clarisse a envie de l’embrasser. Mais elles n’en sont qu’aux prémices, au moment où deux créatures se plaisent, se tournent autour, allument des lanternes pour pouvoir se livrer l’une à l’autre en pleine lumière.
La vie, elle veut l'instant et l'éternité...
Il a envie de marcher, d’évacuer sa nervosité. Il ne sait pas grand-chose des histoires d’amour, Féral, sinon ce qu’on lui en a dit et qui finalement n’apprend rien.
Envie de déambuler. Au hasard. Entre les parties préservées et les ruines. Dans le clair-obscur des rues.