Citations sur Une cuillerée de miel (46)
Vivre et me sentir libre et légère, me moquer du
reste, en un mot, cesser de perdre ma vie à l’entrevoir.
L’heure s’est arrêtée, entre ces arbres, ces maisons robustes et ces chemins de terre. On sent l’opulence passée se gonfler d’un orgueil ancestral, se patiner d’une grandeur éteinte, murmurant dans l’agonie des heures tendres, la noblesse défunte d’une fortune disparue. C’est une symphonie héroïque grave et digne, qui bruisse au milieu de ce paysage immobile.
"Il est des sensations qu'aucune phrase ne peut témoigner, il faut les laisser vivre en nous en marge de tout langage."
"Les convictions amoureuses lancées à la face de l'autre sont des illusions, des impostures destinées à échapper à nos lassitudes."
On a fait de vous des vraies chochottes incapables de vous rebeller tant la pensée unique vous coince dans un carcan dont il est punissable de sortir. Impossible d’évoquer les nouvelles craintes et leurs peurs sans passer pour un monstre qui n’a rien compris au monde moderne, à ce chatoyant mélange imposé et dont toute critique vous cloue au pilori.
Ils restèrent quelques minutes recueillis, muets dans une même contemplation, un divin partage, une osmose parfaite, dans un de ces rares instants où les âmes se rencontrent, se fondent en une matière nouvelle faite de ferveur, de confession et de fraternité.
"L'effleurement de la vérité est un trouble grandiose quand il perturbe les âmes les plus sensibles, mais il laisse aussi des traces indélébiles. L'âme frémit agitée par un soubresaut incontrôlable, une sorte de frénésie tendre qui vous pousse à fouiller au fond de vous, dans une pudeur superbe, le pourquoi de ce tumulte, qui ressemble à un chemin que l'on cherche sans jamais le trouver."
"_[...] Un malheur si vieux, depuis le temps qu'il dort, si tu le réveilles, c'est comme un volcan endormi depuis des centaines d'années, quand il se ranime il casse tout !"
"Il y a un moment où le passé rattrape le présent, il s'installe en nous pour faire de notre actualité le siège de sa nature qui s'annonce définitive. Le chevauchement des temps est l'antichambre de l'éternité, du néant."
"_[...] on doit pouvoir trouver un juste milieu non. Les valeurs de notre République doivent permettre d'envisager une solution.
_Tu fais comme les autres, tu confonds la République avec le pays, la France ! Le premier concept n'est qu'un système, il désigne simplement un modèle d'organisation politique. Le second est une entité qui va au-delà. La France n'a pas toujours été républicaine, par contre elle a été la France, avec des rois, des empereurs. Tu sais cette France éternelle qui rebute les belles consciences, soucieuse de voir imploser cette patrie qu'ils détestent au point de pactiser avec les porteurs de valises."