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sur 6002 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un classique de la littérature...

Lu pour mon plaisir et non durant mon cursus universitaire de lettres, La Princesse de Clèves est une petite pépite qui met en scène une femme qui se marie mais engage une liaison avec l'homme qu'elle aime.
Une situation des plus choquantes pour l'époque surtout lorsque celle-ci est vécue par une femme et que, de surcroit, le livre est écrit par une femme.

Mme de Lafayette ne s'est jamais prétendue féministe et tenait à rester sous une certaine ombre plutôt que d'être révélée au grand jour. Néanmoins, l'écriture d'un tel roman à l'époque la place au centre de l'attention.

Ancienne chercheur et passionnée du féminisme et des auteurEs, j'en viens à me questionner sur le positionnement de l'auteur à l'époque et le choix d'avoir écrit La Princesse de Clèves.

Mes questions restent sans réponses.

Néanmoins, je tiens à recommander chaudement ce classique de la littérature à quiconque souhaite s'immerger dans ce siècle, ces moeurs et surtout, cette romance si inédite.
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l'Histoire d'amour par excellence. Beauté, grâce délicatesse dans ce roman considéré comme pionnier dans le roman psychologique.
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Je rajoute ma pierre à ces nombreuses critiques: Livre délicieux au style inimitable, qui avec une économie de moyens nous parle d'Amour et de l'élégance des sentiments.
Point besoin d'être un spécialiste pour l'apprécier, il se lit au premier degré
N'ayez pas peur, vous le méritez
J'en suis à ma re re re ... lecture le plaisir est toujours là
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Au XVIe siècle, à la cour du roi Henri II, la Princesse de Clèves, récemment mariée, fait la connaissance du duc de Nemours et il se produit entre eux ce que l'on appelle aujourd'hui un « coup de foudre ». D'un côté, Monsieur de Nemours est un séducteur à la beauté irrésistible et de l'autre Mme de Clèves est très attachée au respect de ses devoirs matrimoniaux. Ce roman à l'histoire simple mais ô combien puissante est le premier roman d'analyse psychologique de l'Histoire de la littérature.

La profusion de verbes conjugués fait qu'au fil des pages chaque phrase palpite de vie, frémit d'inquiétude, brûle de désir ou est mortifiante de désespoir. Les moindres soubresauts de l'âme de Mme de Clèves sont passés au crible avec une acuité et un raffinement dans l'analyse tels qu'on pourrait croire cette histoire authentique tant elle vibre d'une sincérité que l'on ressent viscéralement.

Il n'est pas facile de bien entrer dans ce livre qui requiert de grands efforts de concentration. le plaisir est cependant à la mesure de l'effort.

Mme de la Fayette y peint admirablement les rudesses de la vie à la cour où il est difficile pour Mme de Clèves de concilier la dissimulation de ses sentiments avec les transports de joie que font naître la vue et la compagnie de l'être désiré ; un être désiré malgré soi avec une inclination irrépressible qui brouille le jugement.

Cependant Mme de Clèves parvient à réfréner sa passion, contrairement au duc de Nemours qui saisit toutes les occasions de se trouver en sa présence, croiser son regard et converser avec elle. Il éprouve ainsi sa résistance et la jette dans des affres vertigineuses. Ne pouvant la fléchir, il dépérit, vit avec un vague à l'âme et finit par ne plus s'intéresser à aucune autre femme.

Le livre est ponctué de moments de grande intensité où l'on tremble pour ces êtres soumis à la rigidité et à la cruauté du fonctionnement de la cour qui, machine implacable, peut broyer en un éclair un gentilhomme ou une dame que la force de sa passion a poussé(e) à découvrir le point le plus vulnérable de son être au risque de se compromettre définitivement.

Mme de la Fayette évite les écueils de la monotonie en entrecoupant son histoire de péripéties savoureuses comme le quiproquo avec le Vidame de Chartres et relate la joute qui fut fatale au roi.

La princesse de Clèves exprime aussi l'obéissance scrupuleuse aux devoirs de la morale religieuse qui font de Mme de Clèves une sainte de la littérature, ce qui confirme qu'il s'agit bien d'un roman.

Cette histoire, vue avec les yeux des lecteurs de ce début de XXIe siècle, peut donner envie de sourire. Il faut pourtant tenir compte de l'époque à laquelle elle appartient. Elle nous permet d'en voir les moeurs tout en faisant vibrer chez le lecteur d'aujourd'hui les fibres immuables de ce qui fait de nous des êtres humains.
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Non promis, ce n'est pas Sarko qui m'a convaincue de lire ce livre. Je l'ai lu adolescente et j'ai adoré. C'est bien dommage qu'il ne soit pas plus populaire, c'est un vrai petit chef-d'oeuvre.
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Je ne connaissais pas "La princesse de Clèves" avant la déclaration de Nicolas Sarkozy à l'égard du roman de Madame de la Fayette, qui laissait entendre que cette oeuvre de littérature ne pouvait pas intéresser une "guichetière". Il critiquait les programmes des concours pour accéder à la fonction publique. Ces propos sont encore gravée dans les esprits et le titre de ce roman est devenu symbolique des revendications pour ne pas enterrer la culture.
Considéré comme un des premiers romans d'analyse, «La Princesse de Clèves » est aussi un roman historique puisqu'il a été écrit au 17ème siècle (publié en 1678) alors qu'il se déroule au 16ème siècle (en 1558, à la cour du roi Henri II). Contrairement aux histoires de légendes, les personnages sont inspirés de personnes réelles et ce roman évoque les troubles de la passion amoureuse.
Mademoiselle de Chartres, est une très jeune fille élevée par sa mère selon de rigoureuses règles de morale. Elle va épouser le prince de Clèves qui est le premier à la demander en mariage. Il a été ébloui par sa beauté mais cela reste un mariage de raison.
Le coeur de la Princesse de Clèves va battre à la rencontre le duc de Nemours, un coureur de jupons. Naît entre eux une passion immédiate et partagée mais complètement interdite et à laquelle il faut qu'elle renonce.
Ce qui est intéressant dans ce grand classique c'est qu'il évoque la place des femmes dans la vie culturelle et sociale de l'époque. Il a été écrit par une femme mais publié anonymement.
Finalement, la critique m'aura permis de connaître cette oeuvre de référence qui est très plaisante à lire.

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A contre-courant de notre temps (mais aussi du temps de l'auteur, ce début de règne baroque, tourné vers la fête et les plaisirs), le roman de la Princesse de Clèves indique la voie de la rigueur, du refus de la facilité, la voie de la contrainte que l'on s'impose à soi-même par souci de soi, de sa dignité, de sa "gloire", comme on disait alors. Il s'agit moins, pour l'héroïne, de la crainte de l'enfer ou des conséquences du mal, que de se refuser à tout avilissement, à toute dégradation de soi : or suivre sa pente, dans ce roman, c'est perdre sa valeur et sa fierté. C'est par orgueil (et crainte de souffrir) qu'elle ne pèche pas. L'héroïne aspire à autre chose, à plus grand et plus beau que le bonheur, qui est devenu pour nous, aujourd'hui, la valeur suprême : agir dignement est le souci de cette jeune aristocrate. Il n'est donc pas surprenant que ce roman ait encouru les foudres de tous aujourd'hui, du Président Sarkozy lui-même au moindre lycéen inculte, sans oublier la cohorte des enseignants gauchistes qui firent mine de redécouvrir le livre. Il nous prend tous à rebrousse-poil en nous disant qu'il y a mieux, plus haut, plus beau et plus noble que le bonheur.

Voilà pour la morale. Il reste deux obstacles à franchir pour entrer dans ce court roman et en tirer tout le profit possible : d'abord, l'erreur d'y voir un "roman historique" à la façon de Walter Scott ou ... Christian Jacq : Mme de La Fayette vit en un temps où la particularité historique, le pittoresque des âges anciens, ne sont pas conçus. Il suffit de voir les grands tableaux d'histoire et l'indifférence avec laquelle on traitait la vraisemblance historique des costumes et des décors. La cour du roi Henri II, c'est Saint-Germain ou Versailles. Il faut attendre un siècle et demi et le Romantisme pour voir apparaître ce goût du pittoresque, à la naissance du roman historique.

L'autre obstacle est celui de la langue. Pour nous, qui sommes habitués au français littéraire contemporain appauvri, et déshabitués du français recherché, la langue de ce roman nous semblera difficile, inutilement compliquée. Les ignares diront "ampoulee". Un petit effort de relativisme et de tolérance nous est demandé, et le français du XVII°s, avec l'habitude, devient clair. Et s'il reste des passages compliqués, surtout ceux qui sont consacrés à l'analyse des sentiments ou aux argumentations, c'est que les personnages eux-mêmes ne vivent pas dans des situations simples, mais sont pris dans un lacis de valeurs et de situations contradictoires. Kundera disait que le roman est l'apprentissage de la complexité : il vaut mieux faire cet apprentissage avec ce beau roman, que de ne jamais soupçonner qu'il existe des complexités en ne lisant que des prix Goncourt.

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Histoire magnifique de l'impossible amour. Mme de la Fayette va droit au but, ne ralentit pas le rythme inlassable du récit par des descriptions. Seuls les mouvements du coeur y sont rapportés et surtout le portrait moral des personnages. Sorte d'Anna Karénine de la cour française au 16ème siècle avec en moins des centaines de pages de description et en plus une Princesse de Clèves qui ne cède pas à la tentation de rejoindre son amant M. de Némours, même après la mort de son mari. Splendide roman d'analyse psychologique qu'il faut avoir lu!
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Autant la lecture de "Roméo et Juliette" du grand Shakespeare m'avait laissée de marbre, autant j'ai vibré de tout mon cœur pour "La Princesse de Clèves" de Mme de La Fayette, cet autre grand drame amoureux et passionnel.

Quelle séduction irrésistible exerce notre belle langue sur le lecteur !
La relation sentimentale qui unit Mme de Clèves et M. de Nemours, et qui s'inscrit dans le contexte brillant quoique fort complexe de la Cour de France, trouve peu d'égales dans la littérature française, de par sa dimension dramatique et sa profondeur psychologique. La narration est si enlevée que j'ai souvent eu le sentiment de lire Dumas. Le combat que livre Mme de Clèves contre ses sentiments, par devoir et par vertu, a de quoi inspirer tous les poètes ; la persévérance et la fidélité du malheureux M. de Nemours - un homme pourtant si bien fait pour attirer la gloire et pour plaire à toutes les femmes - livrent quant à elles une figure d'amant peu commune qui préfigure presque le romantisme, pourtant bien plus tardif.

Le seul avertissement qui me vient à l'esprit à l'heure de recommander la lecture de "La Princesse de Clèves" est qu'il vaut mieux avoir quelques connaissances historiques sur le règne d'Henri II, au risque de se sentir un peu perdu dans l'amorce du roman.

Je conseille également vivement de découvrir la majestueuse adaptation cinématographique réalisée en 1961 par Jean Delannoy (cf. lien ci-dessous).


Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Ouh là, tu nous lis un classique bien aventureux dis donc.

Et oui, à l'heure où nous lisons tous et toutes, parfois à l'insu de notre plein gré d'ailleurs, de la littérature de plus en plus libertine, avec de l'intrigue ou pas d'ailleurs. Vous vous demandez sûrement ce que fait la Princesse de Clèves dans le coin. S'est-elle perdue ? Ai-je été victime d'une vague de jansénisme aigue à avoir lu trop de livres conseillés par Candy ? Nan. Comme toujours, cela démarre avec une conversation. Ici, vu que c'est un classique, vous vous doutez bien que c'est Yumi qui m'a demandé si j'avais lu ce livre. J'ai abandonné clairement le compte des années où je l'ai lu car je pense que c'était début lycée ou fin collège. Même si les raisons sont obscures. Je dois en avoir deux possibles à vous proposer. La première est que ce livre a été acheté par un de mes deux grands pères dont la mission dans la vie (et pour ma plus grande joie) était de me faire lire beaucoup de classiques. Cela dit, mon grand père est plutôt un adepte du naturalisme alors la Princesse de Clèves.... La seconde hypothèse et donc la plus probable est l'étude de l'amour courtois. Mais ce roman n'est pas du tout de l'amour courtois.

Non, mais cette année là où j'ai découvert Chrétien de Troyes, je m'étais lancée dans ma petite étude perso sur les romans d'amour au cours des siècles. (oui les hormones toussa toussa). Et ce fut cette année où j'ai redécouvert le Rouge et le Noir, par exemple. Mais j'ai surtout découvert les Liaisons dangereuses, et quand j'ai demandé de voir d'autres choses à ma libraire de l'époque. Elle m'a dit que concernant les Liaisons, son double "bénéfique" était La Princesse de Clèves mais que de mémoire, elle pensait que je pouvais le lire haut la main. Et c'est amusant de voir qu'à un siècle de différence d'écriture, les romans sont totalement différents. Que ce soit dans la construction que dans la manière de voir l'adultère. Disons que pour la Princesse de Clèves, on avait les conversations de salon où grosso modo, les nanas se racontaient les potins du coin, se demandant s'il fallait répondre à leurs amants ou pas et comment ne pas entâcher une réputation. Pour les Liaisons, c'est plutôt des histoires de tableaux de chasse, à chasser la vertueuse, justement.

Et donc quand je lis l'un ou l'autre de ces deux romans, je les compare à chaque fois. Parce que cela m'amuse et que cela me rappelle aussi mes 15 ans où je cherchais l'amour dans les écrits plutôt que dans des boutons d'acné et une voix australopithèque mutante. C'est aussi cela d'être victime de bullying mes amis. Quand on est tout seul dans la cour. Et bien, soit on se morfond, soit on se cultive. Et j'avais de très bon livres avec moi.


Et la construction du livre ?

Alors, pour tous ceux qui veulent lire la Princesse de Clèves à froid, sans préparation, sans rien. Laissez moi vous dire que vous n'allez pas être submergés par l'action. le livre est construit en 4 parties qui sont en fait 4 chapitres. Et le premier se borne à vous décrire les personnages, lerus vies, leurs apparences, la cour du roi, l'histoire du monde, le temps qu'il fait, et les tenues de ces dames. Au milieu de tout cet ensemble de descriptions absolument passionnantes (j'ai cru que j'allais perdre Yumiko), on a une nana qui se retrouve dans une bijouterie et là le Prince de Clèves passe. Et hop, il est amoureux donc il l'épouse. La tite dame n'est pas forcément amoureuse mais devant un beau titre de noblesse, ma foi, on peut faire un effort et hop la boum, fin de la première partie.

Et oui c'est comme ça. Tu as une scène de presque action dans tout le truc. Mais dans la seconde partie, il y a des dialogues (ne faites pas cette tête là, cela va bien se passer). Alors non, je ne vais pas du tout vous raconter cette histoire. C'est juste que la construction de ce récit se fait réellement comme l'amour courtois. Dans le sens où on a une dame mariée. Passe un jour un mec qui tombe fou amoureux d'elle et il va cultiver son amour, lui piquer des trucs et tout et tout. La nana s'en rend compte mais elle ne va pas tromper son mari. Nan. Elle va avouer son sentiment à celui ci et se retirer du monde pour éviter la tentation.

Ainsi, face à l'adultère, même en pensée, on a la punition du mari (il meurt de chagrin), la punition de l'amant (il ne fera pas hum hum), et la sacralisation de la vertu car la femme objet de désir se retire de la vue des autres (afin d'éviter les contaminations, sûrement) et se réfugie auprès de Dieu parce qu'elle prie tout le temps pour expier sa pensée impure.


Alors c'est à lire ou pas ?

C'est un classique alors je pense que forcément, je vous dirai bien que oui. Cela dit, prenons notre société actuelle où les questions de moralité sont de plus en plus difficiles à traiter. On a des romans qui prônent la liberté sexuelle, le divorce ou même la séparation avec son compagnon ou sa compagne, c'est plutôt facile. On n'est plus à se demander si penser c'est tromper mais plutôt si toucher c'est tromper. Alors, pour les gens d'aujourd'hui, je conseillerai peut être les Liaisons dangereuses et du coup, en comparaison, après, pour vous refroidir, la Princesse de Clèves.

L'écriture est un peu vieillotte dans sa construction mais cela vous permettra de bien voir comment les romans se construisaient à l'époque. Et surtout je pense que cela peut vous aider à comprendre comme l'époque (XVII° siècle de mémoire) voyait la vertu. Comment ils pouvaient idéaliser une relation entre hommes et femme. Ce n'est pas la passion dont il est question ou la satisfaction d'un désir. Ce sont les convenances, tout simplement.

En bref ?

Alors, oui quand je lis un classique comme ceci, mon cerveau a deux neurones qui se touchent. Je me marre comme pas possible, ce qui a permis à Yumiko de se prendre un très beau fou rire à propos d'une canne. Et des dialogues aussi. Mais si l'on prend mon point de vue personnel, oui j'ai eu un très grand plaisir de le relire. Comme quand vous allez visiter de nouveau un lieu de votre enfance. Et là la magie opère, encore une fois :)
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Quand elle commença d'avoir la force de l'envisager, et qu'elle vit quel mari elle avait perdu, (...)______ qu'elle eut pour elle−même et pour monsieur de Nemours ne se peut représenter.

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