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Citations sur L'agressivité détournée (15)

Ce n'est pas le mort que nous pleurons, c'est nous-mêmes. Nous pleurons cette partie de lui qui était en nous et qui était nécessaire au fonctionnement harmonieux de notre système nerveux. La douleur "morale" est bien celle d'une amputation sans anesthésie.
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Quels que soient la complexité et le niveau d'organisation auxquels ils se situent, quatre-vingt-dix-neuf pour cent de nos comportements sont faits de ces automatismes acquis tant dans notre vie professionnelle que familiale. Le rôle de la vie sociale est essentiellement de créer de tels automatismes. Un comportement aléatoire, imprévisible, ne permettrait pas à un individu de survivre dans un ensemble social. Exprimer cette notion, c'est donc exprimer aussi celle que la vie sociale a tendance à rechercher l'inconscience généralisée des individus, à favoriser leur comportement réflexe.
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Enseigner sans imposer, donner le goût de jouer à la vie, c'est-à-dire à comprendre puis à découvrir le monde, est sans doute le seul moyen de faire disparaître l'injustice sociale. Montrer les faits sans les déformer, sans leur adjoindre un jugement de valeur, les faits nus, non revêtus par l'épais manteau moralisateur, ne pas surtout présenter la solution temporaire adoptée par une société comme si cette solution était elle-même un fait, un fait indiscutable, alors qu'elle n'est que le camouflage du problème qui pourrait être résolu plus efficacement de façon différente.
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N'est-il pas indispensable de montrer à l'homme combien aux yeux de la science peuvent paraître mesquins et ridicules les sentiments qu'on lui a appris à considérer souvent comme les plus nobles sans lui dire que c'est seulement parce qu'ils sont les plus utiles à la conservation des groupes et des classes sociales, alors que l'imagination créatrice, propriété fondamentale et caractéristique de son cerveau, n'est le plus souvent, c'est le moins que l'on puisse dire, absolument pas exigée pour faire un honnête homme et un bon citoyen.
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Un enseignant satisfait de ce qu'il sait devrait être mis à la retraite.
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" ... Si nous résumons l'ensemble de ces connaissances que nous venons de schématiser, on s'aperçoit en définitive que la propriété réellement humaine est justement cette possibilité, rendue possible par le cortex orbito-frontal, d'imaginer de nouvelles structures.

S'agit-il pour autant de " liberté " ? Il s'agirait plutôt d'un échappement à un niveau de déterminisme, pour entrer dans un autre déterminisme d'un ordre plus élevé. Il ne s'agit pas de choisir " librement " entre plusieurs solutions toutes déterminées, mais bien d'imaginer une solution nouvelle qui ne réponde plus aux déterminismes antérieurs. On obéit en cela à des déterminismes que l'on ignore, mais si l'on accepte cette définition, nous accepterons aussi dans ce cas d'intituler cela liberté, encore que nous préférerions le terme d'indépendance, terme moins absolu et qui sous-tend l'échappement à l'égard de certains déterminismes, mais n'élimine pas évidemment la soumission à d'autres encore inconnus. Et cette indépendance n'est liée, on le conçoit, qu'au seul processus imaginatif. Tout le reste n'est que soumission.

Ce cortex orbito-frontal représente dans sa partie antérieure non spécifique, ce que nous avons souvent appelé " le mélangeur ". Mélangeur de quoi ? Mélangeur des éléments mémorisés, aboutissant à la construction de nouvelles structures. Nous savons que le vieux cerveau des mammifères en fait déjà tout autant à partir des acquis sensoriels. Le cortex orbitaire réalisera le " mélange ", l'association à un niveau d'intégration supérieur, à partir des images, en d'autres termes à partir des activités nerveuses, déjà intégrées dans le cerveau sous-cortical.

Mais ces associations ne se font pas au hasard, elles sont elles-mêmes motivées et elles le sont par des connexions sous-jacentes, par les affects, par les pulsions, les émotions et les expériences engrammées ( Trace biologique de la mémoire )

Il est évident que l'enfant qui vient de naître ne peut rien imaginer au second degré d'abstraction et pour E. Wolinetz ( Communication personnelle ), jusqu'à quatre ans il a déjà fort à faire à meubler son cerveau ancien d'automatismes, à activer ce que cet auteur appelle des " circuits courts " . Ce n'est qu'à partir de cet âge, selon son expérience de psychologie infantile, que les circuits longs ( le mélangeur ) sont réellement mis en action et permettent la prise de conscience. Nous avons exprimé, au cours du premier chapitre, que pour nous celle-ci résultait de l'antagonisme entre les automatismes et l'invention.

Quant à la notion de liberté, on comprend alors qu'elle soit une donnée immédiate de la conscience, puisque notre inconscient est par définition inconscient. En présence des innombrables problèmes posés chaque jour à chaque individu, même s'il est incapable " d'imaginer " une solution vraiment neuve, il est déjà pourtant dispensé par l'acquis génétique de l'espèce " Homo " d'une réponse stéréotypée obligatoire. Plusieurs solutions déjà expérimentées par l'espèce, lui ont aussi été transmises par le langage et les rapports inter-humains. Il n'a heureusement pas tous les jours à redécouvrir le feu, ni la roue, ni la voile. Placé devant cette palette comportementale, il échouera finalement sur son comportement, poussé par la vague de fond de son paléo céphale, et comme ce dernier fonctionne inconsciemment, il aura l'impression d'avoir choisi librement. En réalité, il aura " choisi " la solution qui diminuera ses tensions, qui satisfera ses pulsions, répondra le mieux à ses désirs, son désir de domination avant tout, expression sociale de l'instinct de reproduction, nécessaire à la survie de l'espèce. A un degré de plus il " choisira " le comportement automatique qu'aura imprimé en lui le groupe social auquel il appartient, il se soumettra aux jugements de valeur imposés par ce groupe et qui n'ont d'autre valeur que celle de protéger ce dernier en tant que structure vivante, mais structure vivante d'un degré d'organisation supérieur à celui de l'individu. Or, quand on imagine ( c'est malheureusement jusqu'ici la seule chose que l'on puisse faire ) la multitude infinie des déterminismes qui ont façonné ce qu'il est convenu d'appeler une personnalité humaine, déterminismes définitivement enfouis dans l'activité inconsciente de nos cerveaux pré-humains. Il est difficile de croire que sous le voile de cette inconscience, un seul acte libre, une seule image librement construite, puissent prendre naissance.

Il n'y a d'ailleurs là rien à regretter, car il nous reste une faculté fondamentale de ce cerveau humain pour peu que nous sachions nous en servir. C'est la faculté d'imaginer, la faculté d'élaborer, à partir de l'expérience, de toutes les expériences, le plus souvent devenues inconscientes d'ailleurs, d'élaborer une nouvelle structure, un ensemble de relations entre les faits mémorisés. D'imaginer une solution nouvelle aux problèmes posés par l'environnement et que notre paléo céphale ne résoudra jamais que de façon semi-automatique, dans un registre restreint.

Le déterminisme que nous venons de voir diriger le fonctionnement du mélangeur devient alors secondaire. Il constitue ce qu'on appelle souvent la motivation. Et même inconscient, il nous suffit de savoir qu'il existe. Mais savoir qu'il existe aura, à notre avis, des avantages fondamentaux.

Le premier sera d'alimenter un sentiment d'humilité, et la conscience de la relativité des " valeurs " humaines. C'est sans doute le chemin le plus court pour atteindre la tolérance. Mais le plus important est de nous obliger à en connaître les mécanismes, à tenter à chaque instant notre auto-analyse, malgré la mauvaise réputation que celle-ci peut avoir chez les analystes eux-mêmes. Et cela, non pour une satisfaction narcissique, plus ou moins teintée de masochisme. Au contraire, la recherche des motivations inconscientes de nos comportements nous permettra souvent de découvrir la part qu'y prennent les automatismes sociaux ( ... )
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En réalité, {l'homme qui aura l'impression d'avoir choisi librement} aura "choisi" la solution qui diminuera ses tensions, qui satisfera ses pulsions, répondra le mieux à ses désirs, son désir de domination avant tout, expression sociale de l'instinct de reproduction, nécessaire à la survie de l'espèce. A un degré de plus, il "choisira" le comportement automatique qu'aura imprimé en lui le groupe social auquel il appartient, il se soumettra aux jugements de valeur imposés par ce groupe et qui n'ont d'autre valeur que celle de protéger ce dernier en tant que structure vivante, mais structure vivante d'un degré d'organisation supérieur à celui de l'individu. Or quand on imagine la multitude infinie des déterminismes qui ont façonné ce qu'il est convenu d'appeler une personnalité humaine, déterminismes définitivement enfouis dans l'activité inconsciente de nos cerveaux préromans, il est difficile de croire que sous le voile de cette inconscience, un seul acte libre, une seule image librement construite, puissent prendre naissance.
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En nous rien n'est à nous, rien n'est nous. Tout est aux autres, tout est les autres.
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Quelle que soit la solution vers laquelle le déterminisme cosmique qui guide sa destinée engagera l'Homme, l'agressivité telle que nous la connaissons, uniquement orientée vers les autres, devra disparaître, pour s'orienter vers la conquête d'un nouveau monde, celui que notre œil distingue en regardant les étoiles et celui, plus incompréhensible encore, qui vit en nous.
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C'est l'inconscience de nos déterminismes qui nous fait croire à notre conscience comme à notre liberté. Le terme de conscience devrait sans doute être réservé à la conscience de notre inconscience, à la conscience du fait que nous sommes entièrement enchaînés à notre substratum biologique et à notre environnement social.
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