Dans un récit court, sincère et sans pathos,
Daniella Lacchini nous livre l'histoire de sa maladie et nous raconte comment elle a su, contre vents et marées, imposer ses choix, devenir mère et reprendre le cours de sa vie sans oublier que celle-ci peut lui être désormais comptée.
Dans sa météo personnelle calée sur le beau fixe, un appel de l'hôpital, suite à un examen, va plomber le ciel au-dessu de sa tête et la propulser dans un parcours semé d'obstacles auquel elle ne s'attendait pas.
"Nous sommes le mardi 8 décembre 2015, il est 9h00. (...) Et là, le stress commence à monter. L'hôpital m'appelle pour me dire que je dois me présenter d'urgence dans leur service à 14h00 le jour même"
Elle éprouve alors cette angoisse de ne pas être digne du bonheur qui se présentait à elle, cette angoisse de l'indicible qui peut nous atteindre à tout moment comme si une loterie céleste décidait de notre sort sans jamais nous consulter.
L'annonce de la maladie s'accompagne de l'incompréhension du "charabia médical" qui ne dit pas les mots que l'on voudrait entendre, des amis qui tournent la tête, eux-mêmes effrayés par la maladie et les supposés risques de contagion. On n'aime jamais le malheur des autres.
A cela s'ajoute l'incompréhension des employeurs "vous nous avez mis dans la merde avec votre maldie"...et le départ de ceux que l'on croyait être ses amis "Tu penses que certains de tes amis seront là pour t'aider et tu te rends compte que tu t'es trompée sur eux..."
Heureusement il y a les soutiens de toujours "Ma meilleure amie, Aurélie, et mon père (...)", les rencontres lumineuses, celle de Patrice son médecin gynécologue "Cet homme est d'un calme c'est épatant !" ; celle du chauffeur de taxi qui la conduit à ses séances de soins ", plus tard, celle de sa coiffeuse Sylvia.
Daniella Lacchini a trouvé dans l'écriture de ce court récit qui se lit avec facilité le moyen de dépasser les épreuves qu'elle a vécues.
Sans tomber dans l'écueil de descriptions ennuyeuses, elle sait nous faire partager ses peurs, ses angoisses, ses incompréhensions, ses colères, mais aussi son opiniatreté et son espérance tout au long de cette tranche de vie qui la conduit du 8 décembre 2015 au 20 juillet 2019, sans lui épargner les épreuves.
Ce pourquoi elle vit maintenant, malgré "le stress d'une rechute" est le sourire de son enfant.
Une leçon de courage et de vie. Un récit qu'il faut saluer !