En escrime, l’« engagement » désigne le fait de toucher le fer de son partenaire.
Écrire est un engagement à ferrailler. On s’engage dans l’écriture comme dans une armée imaginaire, où l’on serait à la fois général et aspirant soldat.
Nous sommes les enfants des romans que nous avons aimés, ils se déposent au creux de nos peines, de nos manques, ils contiennent tout ce qui se dérobe à nous, qui passe sans qu'on ait pu le comprendre, nous sommes faits d'histoire qui ne nous appartiennent pas, elles nous irriguent et nous hantent, nous qui "marchons dans la nuit "au-dessous de ce qui est écrit là-haut, également insensés dans nos souhaits, dans notre joie, notre affliction" (Diderot)
Aucun des protecteurs n’aimait qu’on vante son courage. Peut-être avaient-ils raison : le courage est une décision qui se manifeste face au danger, à un moment précis. Leur courage, lui, se raconte au pluriel ; ce sont des courages, une étendue de courages, de chaque matin et de tous les soirs, deux années durant, à chaque fois qu’ils poussaient la porte de la cachette.
Quand la foi tragique qu’Otto Frank a placée dans son pays d’adoption lui apparaît-elle enfin comme une erreur ?
Les Pays-bas ne se contentent pas d’obéir aux ordres de l’occupant, ils participent activement à la mise en place des mesures antijuives.
Dès le mois de décembre 1940, les nazis excluent les juifs de la fonction publique, leur interdisent l’exercice des professions libérales : il faut « déjudaïser » l’économie.
Les enfants ont tout le temps du monde
C'est tout petit, l'amour, ça rend jaloux et inquiet
S'habitue-t-on à être en danger?
Certaines rencontres commencent au moment où on se quitte, quand le temps presse. Alors les mots battent au cœur de l'essentiel
Le flou est une espèce en voie de disparition dans un monde où règne l’exigence de transparence. On y vante la limpidité , la clarté d’une intervention médiatique. Savoir résumer son propos en quelques mots est un savoir contemporain, un idéal d’agence immobilière.
Plutôt que savoir, il faudrait dire que je connais cette histoire, qui est aussi celle de ma famille. Savoir impliquerait qu’on me l’ait racontée, transmise. Mais une histoire à laquelle il manque des paragraphes entiers ne peut être racontée. Et l’histoire que je connais est un récit troué de silences, dont la troisième génération après la Shoah, la mienne, a hérité.