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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un orphelinat à Medellin, en Colombie, deux petits garçons de quatre ans, inséparable. L'un va être adopté par un couple de français, l'autre pas, le choix du Destin......dés la première page l'émotion est là, et j'ai la gorge nouée.....
Federico part, Rubiel reste....pas pour longtemps....il va fuir “la baraque à mioches” pour la Rue, royaume des enfants perdus....

C'est la vraie histoire de l'auteur, Vincent alias Federico, qui durant des années, enfermant à double tour le petit garçon colombien qu'il était au fond de son “ventre dans une cabane en carton, dans un coffre en fer”, enfermant la voix de ce petit enfant qui ne demandait qu'à exister, imagine le destin de ce “frère” qu'il a dû abandonner, ce destin qui aurait été le sien s'il n'avait pas été adopté. Alternant sa propre histoire, vraie, avec celle fantasmée de son ami, l'auteur nous livre un récit vibrant d'émotion dans un style très particulier, où les passages verbales sont en italique et en parenthèse. Deux destins dont le parallélisme troublant se révèlera vers la fin.
Dans une mise à nu à fleur de peau, Vincent Lahouze nous donne un témoignage bouleversant sur la complexité du processus de construction identitaire, de l'enfance à l'âge adulte, à travers le prisme d'un enfant adopté, de surcroît dans un pays étranger à celle de son origine. C'est un cri désespéré d'amour, “....ce besoin de ne plus jamais être abandonné” où il réalise qu'il doit soigner ses plaies avant de se plaire, avant de plaire à quelqu'un.

Un magnifique livre, poignant !

Merci Valérie.

“...il n'y a pas de hasard dans la vie, il n'y a que des rendez-vous.”





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Le livre est dédié à :

Mademoiselle l'Ephémère et Monsieur le Perfide qui m'ont donné vie
A la Merveilleuse et au Repère qui m'ont donné un avenir.

Les jeux de mots en disent long sur la plume de Vincent Lahouze !

La qualité de ce livre tient au fait que cette autofiction est écrite avec une plume trempée dans l'encre des émotions, dès la première page, la gorge se noue. L'authenticité du récit qui se ressent en fait sa particularité et sa noblesse.

L'art de traduire ses sentiments, ses états d'âme, sa détresse, n'est pas aisée mais Vincent Lahouze nous plonge dans le tréfonds de son coeur, il se met à nu et cela sonne juste.

Je n'ai pas compris de suite le titre du livre avec ce S entre parenthèse. C'est à la lumière de la lecture que j'en ai découvert « la substantifique moelle ». Rubiel est cette part de Vincent restée en Colombie et Vincent est cette part de Rubiel adoptée par un couple de français. le récit alterne entre l'histoire romancée de Rubiel et l'autobiographie de Vincent.

Avec Rubiel, nous découvrons la Colombie : Medellin et sa violence, les narcotrafiquants, la misère de ces enfants de la rue, la vie dans les orphelinats aux murs gris, le désir de la liberté, une destinée qu'aurait pu connaître Vincent s'il n'avait pas été adopté.

Avec Vincent, nous apprenons que ses parents adoptifs ont préféré le prénommer Vincent plutôt que Rubiel, qu'il a été abandonné à la naissance, puis placé en orphelinat jusqu'à son adoption à l'âge de quatre ans. Cette adoption est à la fois une chance et une malchance. Son récit démontre qu'il est comme coupé en deux, qu'il est difficile de se construire avec ces deux identités qui cohabitent mais qui le déchirent aussi.

Vincent n'hésite pas à se dévoiler, il rend compte de la complexité de l'adoption et sans masque, il nous livre ses incohérences, son besoin de s'autodétruire, son instabilité émotionnelle, sa peur de ne pas être aimé et d'être abandonné, son besoin de reconnaissance. C'est un excessif Vincent, il préfère tuer le bonheur avant qu'il ne lui échappe. C'est tellement compréhensible !

Que ce soit Rubiel où Vincent, tous les deux vivent un isolement psychologique bien qu'entourés mais l'amour des mots et de la littérature se retrouvent tant dans la fiction avec Rubiel qu'avec l'autobiographie de Vincent. Ces passages soulignent la vertu et la force de la littérature.

Cet être « écorché vif » manie parfaitement la poésie mais au fur et à mesure de l'avancée du récit, il y a une montée en puissance de l'écriture qui m'a subjuguée.

Ce livre se termine sur une note extrêmement positive et je souhaite de tout coeur un long chemin à Rubiel/Vincent, parsemé de fleurs même si « Nul ne guérit de son enfance » comme le chante si bien Jean Ferrat, avec le Temps, l'individu apprend à accepter.
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D'abord, j'ai découvert la plume de Vincent Lahouze sur les réseaux sociaux, une belle plume, sensible, touchante, brute et poétique à la fois, une plume qui avait besoin de dire, de sortir du coeur et des tripes… Bref, j'aimais bien sa façon d'écrire et je le suivais de loin.
Et puis, j'ai découvert que nous avions des horizons communs, des choses plus intimes sur lesquelles je ne m'étendrai pas plus que nécessaire. Celles et ceux qui savent, savent…
Je savais donc que, tôt ou tard, je lirai Rubiel e(s)t moi… Quand j'ai enfin rencontré Vincent, en vrai, lors d'une dédicace, je lui ai parlé de mon émotion qui devait un peu retomber avant que j'entreprenne cette lecture. Fausse excuse ! L'émotion ne retombera pas… et c'est donc pas tout à fait impartiale que je publie ce billet d'humeur livresque. Je pensais me cantonner à un survol du sujet traité et me pencher surtout sur l'écriture et le style, histoire de ne pas trop payer de ma personne, mais c'est tout simplement impossible pour moi…

Cette biographie fictionnelle commence comme un conte, dans un orphelinat au bout du monde… Mais c'est très réel : en Colombie ou ailleurs, il y a des enfants abandonnés qui espèrent que des parents venus de France ou d'ailleurs viendront pour les adopter… Ces enfants, quand ils ont cette chance, partent et abandonnent à leur tour leur ancienne vie derrière eux. du moins, c'est ce que l'on croit, ce qu'on imagine de loin. Ainsi à quatre ans, Rubiel est adopté et devient Vincent… Mais l'adoption, même si c'est une merveilleuse aventure humaine, « une bénédiction », ne rompt jamais totalement l'histoire de l'enfant ; quel que soit son âge au moment de la déclaration d'abandon, quel que soit son âge au moment de l'adoption, cette histoire existe et doit être reconnue. Ce roman met en lumière cette dualité, cette « malédiction », qui ne quittera jamais un enfant adopté. Vincent va nous raconter son parcours d'enfant, d'adolescent et de jeune adulte à la première personne et imaginer ce qu'aurait été la vie de Rubiel si ses parents n'étaient pas venus le chercher en Colombie. Toujours, dans son JE, il y a et il y aura ce IL fantasmé…
Pour mettre en mot ce dédoublement, cette « bombe à retardement », il faut l'avoir vécu… et Vincent Lahouze sait de quoi il parle. Ce livre est un témoignage, une confession, une mise à nu et une quête.

Quand c'est Vincent qui parle, je reconnais son style, sa patte ; l'auteur se livre et se raconte, sans mise en scène. Que les âmes sensibles s'accrochent, à leurs mouchoirs et à leur indignation, car ce qu'il raconte est vrai ; celles et ceux qui sont passés par là, parents adoptants et enfants adoptés, pourront en témoigner… Et encore, Vincent ne se laisse pas gagner par un pathos excessif ; il reste factuel quand il repense à certaines scènes (celle de l'école notamment…) ou à certaines réflexions qu'il a eu à entendre et à laisser glisser. Et il est évident qu'il ne livre ici que quelques faits marquants…
Quand il met en scène Rubiel, c'est l'écrivain en devenir qui construit un récit d'apprentissage fait de rencontres, d'épreuves et de petits bonheurs. Les deux vies sont relatées en miroir l'une de l'autre, celle vécue et celle imaginée. Là encore, les péripéties s'enchainent à la lumière de l'Histoire de la Colombie et de la vie dans la rue ; tout est plausible, documenté…
Des passerelles se créent entre Vincent et Rubiel qui vivent des évènements significatifs aux mêmes âges, partageant les émois adolescents, les prises de risques et les affinités littéraires. Je n'en dirai pas plus pour ne pas divulgacher l'écheveau narratif mis en place par l'auteur ; le final, qui pourra déconcerter, est pour moi exemplaire à la fois par le style et par la signification profonde.

L'écriture est belle, maîtrisée quand il le faut, libérée aussi par moment, puis à nouveau précise et ciselée, puis énumérative et délirante. Il n'y a pas de dialogues et c'est assez frappant ; les passages parlés sont entre parenthèse et en italique… Je ne pense pas que Vincent fasse partie de ces auteurs, incapables de faire parler leurs personnages, maladroits quand il s'agit de faire vrai et naturel… Si ces moments du récit ne suivent pas la norme typographique, c'est qu'il y a une autre raison, plus intime, plus psychique ; selon moi, ces voix s'expriment de plus loin que la simple inspiration littéraire.
J'ai retrouvé avec un immense plaisir un univers référentiel qui me correspond, littéraire autour du grand Gabo, Gabriel García Márquez ou cinématographique avec Lion, réalisé par Garth Davis. J'ai apprécié tout l'art de la métaphore autour de la lettre C, entre paradis artificiels et jeunes femmes qui ont compté, avec en filigrane le C de la Colombie, celle de Rubiel et de Federico, celle de Vincent qui veut y retourner, la mienne aussi et celle d'une personne qui m'est très proche… Suivant Vincent sur les réseaux sociaux, j'étais déjà familiarisée avec ses jeux de mots sur les pères et mères, biologiques et adoptifs et en totale résonnance avec leurs différents sens.

Avec Rubiel e(s)t moi, Vincent Lahouze revisite avec sincérité et originalité le thème de l'adoption, fréquent en littérature sous la forme de témoignages divers, parcours du combattant des parents, retour vers les origines des enfants, récits de filiation… Il y met son empreinte, et pose en mots ses maux et ses bonheurs, les siens et ceux des autres qui se reconnaitront dans ce livre.
Son roman est excellent… En disant cela, je suis impartiale…
Et puis, il y a tous les moments de lectures qui ont fait remonter une émotion à la fois enfouie en moi et toujours à fleur de peau : la rencontre entre Rubiel et ses parents, les pensées pour la « maman d'avant », les rues de Bogotá, l'escapade à Villa de Leyva avec l'achat du chapeau…
Je vous l'avais dit Vincent, il y a trop d'émotions…
Merci pour ce livre.


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Il est toujours délicat de juger un roman autobiographique. En l'occurrence, Vincent Lahouze parle clairement d'« autobiographie fictive, avec des bouts de réel » à la fin de son roman. On oscille en effet entre fiction et réalité et il est presque inutile de préciser que les passages fictifs disent autant le personnage-auteur que les passages s'appuyant sur des faits réels et passés. Ils disent son autre réalité, sans doute plus intérieure, plus profonde. Mon avis sur ce récit est absolument objectif – car je ne connaissais absolument pas Vincent Lahouze qui pourtant, je l'ai appris entre temps, dépose ses textes sur les réseaux sociaux depuis quelques années – et complètement subjectif à la fois car j'ai toujours pour habitude de dire ce que je pense, avec plus ou moins de tact et plus ou moins d'humour. Rubiel e(s)t moi et Rubiel est avant tout l'autre, celui de nous que l'on méconnaît et que l'on côtoie pourtant chaque jour. On apprend toute sa vie à vivre avec soi-même, mais Vincent, lui, a dû apprendre à vivre sans Rubiel, dont le prénom a été tu, jusqu'au jour où il a compris que pour être Vincent, pour être lui-même, pour avancer, il fallait redonner vie à l'enfant mort. Vincent e(s)t Rubiel. Il a du moins été lui pendant les premières années de sa vie, entre les murs de l'Orphelinat de Bienestar. Une courte vie marquée par l'absence de repères parentaux et la présence de petits compagnons attendant comme lui un sort meilleur. Du récit de son adoption à ses difficultés à se positionner en tant qu'adulte, en passant par ses premiers émois amoureux, nous suivons le parcours de Vincent et, en parallèle, celui de Rubiel qu'il fait évoluer comme si l'adoption n'avait pas eu lieu, dans une Colombie où la violence se répand à chaque coin de rue. Que serait Rubiel si Vincent n'existait pas ? Qui est Vincent, sans Rubiel ? Prenant pour point de départ cette irréductible duplication de son être, Vincent Lahouze nous offre un texte d'une grande intensité, traversé par de véritables moments de grâce, de ceux qui vous touchent en plein coeur et qui vous rappellent à quel point les mots sont beaux quand ils virevoltent sous la plume d'un auteur qui se livre avec tant de sincérité.

Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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L'histoire débute en Colombie en 1987 dans l'orphelinat de Bienestar à Medellin, tristement connu pour être le quartier de Pablo Escobar, le célèbre baron de la drogue.
Rubiel et Federico sont inséparables, élevés ensemble jusqu'à l'âge de 4 ans.
Lorsque Federico est adopté et part en France, c'est le monde de Rubiel qui s'écroule. Dévasté, le petit garçon s'enfuit de l'orphelinat, préférant l'incertitude de la rue à l'absence de Federico qui l'empêche de respirer.

Seul face à son destin, il trouve refuge au sein du clan de Juanito et de ses compagnons d'infortune qui se nomment « los ninos de las alcantarillas », « les enfants des égouts ».
Pour ces orphelins oubliés, la Rue (avec un R majuscule) représente leur mère à défaut d'en avoir une mais également la violence qui en découle et qui finit inéluctablement par rattraper le clan.
De nouveau seul, Rubiel part pour Bogota où il devient cireur de chaussures. Une belle rencontre l'amène à découvrir la lecture puis l'écriture.
Rubiel réalise qu'il peut maîtriser sa destinée avec la magie des mots.

« Les mots sont les plus puissantes des armes. Ils peuvent tuer, faire rire, pleurer, trembler de peur, d'excitation, de plaisir. Ils peuvent diriger le monde, faire cesser la guerre ou enterrer la paix. C'est une ressource inépuisable. »

Nous suivons en parallèle la vie de Federico devenu « Vincent » en France, une vie pas forcément plus facile. Comme il est difficile pour un enfant adopté de trouver sa place dans un pays qu'il n'a pas choisi ! le jeune garçon se sent déraciné, étranger partout où il va, « imposteur » à cause du décalage entre son physique typé et sa langue d'origine qu'il ne connait plus.

Intense et poignant, ce premier roman mélange autobiographie et fiction.
Le déracinement, l'abandon, la violence de la Rue, les difficultés rencontrées par les enfants adoptés, l'adolescence et ses blessures d'amour, l'amitié indéfectible malgré l'éloignement sont des thèmes abordés avec sensibilité et amour.

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Ce premier roman est terriblement émouvant. Enfin, « roman » n'est pas la dénomination qui correspond le mieux à ce livre. L'auteur le qualifie comme « une autobiographie fictive, avec des bouts de réel ». C'est l'histoire d'un petit garçon, Rubiel, né en Colombie, très vite abandonné par ses parents biologiques surnommés « L'Ephémère » et « le Perfide ». Pris en charge par l'Orphelinat du Bienestar, il va pousser tant bien que mal, puis souffrir de nouveau d'abandon ; celui de Federico, son « frère de lit », qui sera adopté par un couple de Français. le voilà donc qui fugue, et qui va évoluer au fil de multiples rencontres dans les rues de Medellin puis de Bogota.
En parallèle, nous suivons le parcours de Federico, devenu Vincent, qui grandit en France dans un environnement protecteur et aimant, jusqu'à ce que l'adolescence et ses questions existentielles viennent le percuter de plein fouet. Qui est réellement Vincent ? Un peu de Federico et beaucoup de Rubiel, ou est-ce l'inverse ?
La plume est sensible, belle, ciselant la langue française à l'aide d'un couteau aiguisé des heures durant et trempé dans le sang d'un coeur saigné à vif : « Je me remets en selle, je remets le pied à l'étrier, je remets le pied à l'encrier, je me fais du sang d'encre, je la jette, l'ancre, et je galope de plus belle ». Certaines phrases méritent d'être lues à voix haute pour en savourer la finesse.
Vincent Lahouze possède ce don de transmettre au lecteur ses émotions par le biais des mots en brodant autour de son vécu ; phénomène devenu rare dans les publications actuelles, et singularité exceptionnelle pour un premier roman !
Vivement le second !
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Rubiel e(s)t moi de Vincent Lahouze m'a été envoyé par les éditions Michel Lafon via net galley, et je les remercie chaleureusement :)
Vincent lahouze est né en Colombie, à la fin de l'année 1987, mais il n'a commencé à vivre qu'en 1991 quand il a été adopté par un couple de français.
Ce roman autobiographique nous fait découvrir deux histoires en parallèle. Nous avons des parties de l'histoire de Rubiel, renommé Vincent suite à son adoption. C'est l'histoire vraie de l'auteur. Son adoption, sa joie d'avoir une nouvelle famille mais la difficulté de se faire parfois une place en France. Il écrit joliment, avec beaucoup de pudeur, et j'ai apprécié ce témoignage.
A d'autres moment nous découvrons l'histoire du Rubiel qu'il aurait pu devenir ; si à sa place c'est son camarade de chambrée qui avait été adopté, mais pas lui. Ce Rubiel ci fini dans la rue, à tout juste quatre ans ; et il grandit avec d'autres enfants comme lui...
Rubiel e(s)t moi est un roman autobiographique très réussi et très touchant. J'ai aimé autant l'histoire de Vincent Lahouze, un enfant puis un jeune homme qui vogue entre deux cultures, entre deux histoires, et qui à un moment risque de perdre pied..
Tout comme j'ai aimé et été très touchée par l'histoire de Rubiel, un gamin des rues sacrément débrouillard comme on en trouve malheureusement par milliers dans les rues, en Colombie ! Certains passages sont vraiment difficiles à supporter, comment un gamin des rues peut supporter ça ?? Et encore, c'est soft, Vincent Lahouze a fait aussi preuve de beaucoup de pudeur en nous racontant l'histoire du Rubiel des rues.
Il est évident qu'il y a aussi beaucoup de l'auteur dans ces parties, pas autobiographiques certes.. mais c'est poignant et touchant.
Tout m'a plu dans ce très joli roman. Et surtout l'écriture, fluide, pudique.
Merci Monsieur Vincent Lahouze pour ce très bon moment de lecture. J'ai découvert les enfants des rues en Colombie, j'en avais entendu parler mais c'est la première fois que je lisais un roman sur le sujet et j'ai trouvé ça passionnant.
Je mets un énorme cinq étoiles et vous invite à lire vous aussi Rubiel e(s)t moi.
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A Medellin, l'orphelinat compte deux enfants de 4 ans, inséparables. Federico et Rubiel ...
Mais le destin va les séparer, irrémédiablement. Pendant que Federico s'envole vers l'Europe, avec sa nouvelle famille, Rubiel, son ami, son frère, son autre moi, va rester à l'orphelinat, avec sa peine, immense, et le sentiment que tout s'arrête. Pourtant, leurs deux vies vont continuer à s'écrire, à travers les Océans et les cultures, séparément, et parfois si proches.
Federico, devenu Vincent ("celui qui vaincra"), prend ses marques dans sa nouvelle vie. Rubiel est dévasté. Pour vaincre son chagrin, il s'enfuit. Il connaîtra successivement les rues de Medellin, puis de Bogotá. Partout, autour de lui, la violence, la peur, la mort . Seul, miraculeusement, Rubiel est épargné. Privé de petite enfance, privé d'adolescence, il fait son chemin seul, aidé du vieux Pablo qui lui apprend la richesse contenue dans les livres. Il lui fait découvrir le poète Garcia Marquez que Rubiel lit religieusement, sans relâche.
Rubiel est "celui qui vaincra" la peur, la haine, la solitude, la misère .
En Europe Vincent connaît une enfance à l'opposé de celle de son double Rubiel : aimé, protégé, accompagné... Federico-Vincent n'en a pas pourtant fini avec sa courte vie d'avant : des démons le rattrapent, l'alcool, la drogue, la dépression, comme s'il vivait par procuration les souffrances endurées par son "frère"... Happé par ses origines , Vincent doit se rendre en Colombie pour rééquilibrer ces deux parties qui fondent son être profond : le pays de sa naissance, et le pays de sa re-naissance. Quatre petites années contre une vie d'adulte de 30 ans !
La clé du roman se trouve déjà inscrite dans le titre, "Rubiel e(s)t moi" , mais, quand bien même on l'aurait découverte, on ne peut se détacher de ces deux histoires bouleversantes d'intensité et d'émotion.
Assurément un livre à découvrir, plein d'humanité et de force.
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Après avoir découvert Vincent Lahouze sur les réseaux sociaux, j'ai eu très envie de lire son 1er roman.
Chose faite grâce à Masse Critique de Babélio de Septembre ! Cela n'a pas été sans mal, mais quel bonheur lorsque ce petit bijou est arrivé dans ma boite aux lettres !
Rubiel et Frederico sont 2 enfants de 4 ans inséparables dans un orphelinat de Medellin.... Mais ce 9 septembre 1991, le destin de l'un des 2 basculera : il quitte l'orphelinat, adoption. Direction une nouvelle vie en France.
En parallèle, 2 destins, 2 âmes qui tentent de se construire douloureusement.
Un roman-témoignage bouleversant sur la crise identitaire, la douleur des racines, la questions des origines.... Comment vivre, comment se construire lorsque la naissance et la petite enfance a été si difficile ? Où trouver les appuis pour ne pas s'effondre.
Une véritable pépite !
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Malgré sa présence déjà ancienne sur les réseaux sociaux, je ne découvre Vincent Lahouze qu'aujourd'hui, à travers ce roman que j'ai eu envie de lire grâce à sa découverte sur le fil d'actualité d'un autre jeune auteur, Olivier Liron. C'est une belle découverte, autant pour le personnage qui me semble authentique et sincère, que pour son texte où transparait sa personnalité d'écorché vif : son écriture assez spontanée est parsemée de fulgurances qui transforment ce récit en partie autobiographique en un véritable objet littéraire, et la structure, faisant alterner le déroulé chronologique de sa vie réelle avec celle, imaginée, du personnage qu'il aurait pu être, est une trouvaille menée avec une belle maîtrise. J'ai lu ce roman presque d'une traite, et je ne manquerai pas de suivre cet auteur, car c'est un sans nul doute un véritable auteur qui est né avec "Rubiel e(s)t moi".
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