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3,38

sur 320 notes
Ce roman m'a toujours semblé un intrus dans ma bibliothèque. Premièrement parce que je l'avais étudié en classe de seconde et que je n'avais pas aimé. Deuxièmement parce que je trouve la couverture moche. J'ai toujours été tentée de le donner et puis je me suis dit qu'il serait bien que je lui donne une seconde chance avec ma vision d'adulte. 40 ans plus tard, c'est chose faite.
A nouveau, je n'ai pas aimé. le style, les apartés de l'auteur, l'écriture froide, factuelle, sûrement voulue, ne m'ont pas permis de rentrer dans cette histoire et de m'attacher à Pomme. Cette jeune fille a pourtant tout pour attirer l'empathie. Sa solitude, sa « transparence », la façon dont elle est traitée par son amant d'une autre classe sociale. de plus, j'ai eu l'impression de lire un roman un peu daté même si cette histoire peut tout à fait se dérouler de nos jours.
Donc l'impression est la même qu'à quinze ans. Et comme il y a peu de chance que je le relise dans quarante ans, je crois que ce roman va finir dans une boîte à livre.
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Un très beau roman, très touchant.
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Une dentellière, tout le monde a bien du en croiser au moins une au cours de sa vie. de celles dont on admire parfois les traits, la joliesse naïve et tendre, l'innocence des beautés parfois vite fanées. de celles dont on ne vante pas forcément les prouesses intellectuelles mais surtout de celles dont on loue les services: ménage, repassage, lessive... de celles qui parfois, presque transparentes, ne parviennent pas à attirer l'attention. Soumises et discrètes, elles vont et viennent sans laisser aucune trace. Pomme est de celles-là et sa rencontre avec Aimery le l'aidera pas. L'homme, intellectuel, futur conservateur de musée, n'aura de cesse de poursuivre des sentiments contraires. Il ne veut pas de Pomme réellement mais il ne peut supporter que quelqu'un d'autre veuille d'elle. Agacé par son manque de réaction et cette résilience qu'elle affiche face à la vie, il ne peut vivre ni avec elle ni sans. Quant à elle, Pomme, résignée et taiseuse, elle traverse la vie sans aucune joie ni peine, elle poursuit juste le chemin que l'on a tracé d'avance pour elle...
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Si dans l'esprit de l'auteur, la fille nue qu'on voit de dos sur la couverture représente Pomme (tableau la robe du soir de Magritte), l'héroïne du roman (enfin héroïne, personnage principal on va dire), je prends tout de suite ! Sauf que cette fille ne colle pas du tout avec la façon dont l'auteur nous décrit Pomme, surnom qu'on lui a donné dans l'enfance car elle avait les joues rondes comme une pomme (encore que j'ai du mal à imaginer à quoi peut ressembler Pomme, mais indice : dans l'adaptation du livre au cinéma, c'est Isabelle Huppert qui joue le rôle). Pomme est une fille du Nord, elle grandit seule avec sa mère, elle est naïve, bête et elle n'a pas conscience des choses de l'amour.

Sa mère décide de quitter le Nord pour s'installer à Paris du côté de Nanterre ou de Suresnes, le narrateur n'a jamais trop su (oui le roman est un brin loufoque). Pendant que la mère devient crémière, Pomme travaille dans un salon de coiffure où elle exécute les tâches ingrates. Dans le salon de coiffure, elle fait la connaissance de Marylène, une fille plus expansive. Marylène ‘avait une espèce d'amitié pour Pomme'. Les deux ‘amies' partent en vacances à Cabourg où Pomme fait la connaissance de Aimery de Béligné, un petit aristo étudiant et frêle. En quoi Pomme l'attire ? Je ne saurais le dire, je ne me rappelle plus. Je crois qu'il se sentait un peu à part, comme l'était Pomme. Ils emménagent ensemble dans un petit appart à Paris mais n'ayant pas de points communs, ils ne parlent pas. Pomme passe son temps à faire la seule chose qu'elle sait faire : les tâches ménagères. Ils finissent par faire l'amour aussi, l'occasion pour Pomme de découvrir que les hommes sont dotés d'un attribut dont elle ignorait l'existence. Puis, Aimery de Béligné finit par se rendre compte qu'il s'ennuie et Pomme retourne chez sa mère du côté de Nanterre ou Suresnes. La mère et la fille revivent ensemble, la vie est platonique, et Pomme ne mange plus rien, elle maigrit et finit dans un hôpital psychiatrique où elle devient de plus en plus folle (car tel est le but de ces établissements, avis du blogueur)

C'est un étrange roman dans lequel l'auteur tente de dérouter mais il le fait avec de trop gros sabots, genre lorsque, pris d'un accès de faiblesse du fait de son anorexie, Pomme tombe en pleine rue. Un conducteur ne peut plus avancer et l'auteur va nous décrire l'intérieur de l'habitacle de sa voiture de fond en comble pendant trois pages.

Mais Pomme avait le de droit à son roman. Il n'y a pas de raison que seuls les gens beaux et brillants soient les héros. Des milliers de Pomme peuplent cette planète, des gens transparents, inintéressants. L'auteur ne le dit pas mais ce roman (prix Goncourt 1974) leur est dédié.

extrait (page 125, édition de poche) : Mais parfois, il (Aimery) se disait que si Pomme ne l'entendait pas, lui, par contre, la comprenait, et qu'ils formaient un couple au moins parce qu'il était le seul à pouvoir la comprendre, par-delà les mots qu'elle ne savait pas dire. de cette manière ils étaient faits l'un pour l'autre, un peu comme la statuette ensevelie, qui n'existe plus à l'intention de personne, et l'archéologue qui l'exhume. La beauté de Pomme était celle d'une existence antérieure, oubliée, différée, sous les débris de mille vies misérables, comme celle de sa mère, avant que ne se révèle dans ce corps et cette âme parfaitement simples le secret de toutes ces générations, finalement sauvées de leur nullité ; car c'est cela que signifiait le surgissement précieux de la si pure petite fille.

lecture novembre 2016, sur poche Folio (trouvé dans une cabine téléphonique reconvertie en librairie) , 177 pages, édition originale chez Gallimard, parution 5 février 1974, note : 3.5/5

Loïc LT
Lien : http://doelan.blogspirit.com..
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Il arrive que le hasard nous conduise sur un livre qui nous renvoie comme un miroir vers notre propre vie...Découvert par hasard, "la dentelière" vient de m'atteindre en pleine réflexion sur mes préoccupations personnelles.!
Dans cet ouvrage, Pascal Laîné m'apparait comme un psychanalyste:
Aymery ne m'apparait pas comme le méchant.
Pomme et lui sont deux êtres qui se cherchent, chacun par rapport à leur mal-être.
Ce n'est pas violent, la vie intérieure de chacun est terriblement bien décrite.
j'ai beaucoup apprécié ce roman que je trouve intemporel. Je l'ai trouvé extraordinaire par sa justesse de ton et son écriture .






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J'ai beaucoup aimé ce tragique et pudique roman et de cette Pomme prisonnière d'elle même. Une belle écriture toute en subtilité. poignant
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Roman qui me rappelle le film "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain" dans sa naïveté. Par contre cette histoire n'est pas optimiste: elle "est". Pomme, jeune fille naïve, fataliste, accepte la vie telle qu'elle se présente et se soumet à elle. Elle n'a pas de rêves, pas d'envies, pas de combats.
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Fin, bien écrit, intelligent, délicat comme de la dentelle.
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Je suis très contente d'avoir découvert ce livre par hasard. Quelle profondeur!
L'adaptation cinématographique avec Isabelle Huppert est absolument magnifique.
Il s'agit d'un film qu'on ne se lasse pas de revoir.
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Un livre dont le thème, en apparence banal (les amours ratées d'une jeune fille et d'un jeune homme "au-dessus de sa condition") est transcendé par une narration astucieuse et malicieuse qui s'explique grandement par le dernier chapitre, surprenant et, pour tout dire, bouleversant à mes yeux, par un humour et une profondeur qui se conjuguent, par les tentatives toujours répétées de percer le mystère "Pomme", en apparence ronde et sans aspérité, mais nullement vide.

La description de la cérémonie du mariage dans un milieu simple (mais non misérable) vaut son pesant d'or…
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